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Gambie: Yaya Jammeh gracie de nouveaux prisonniers de haut rang

Le président gambien Yahya Jammeh a annoncé la libération de neuf prisonniers de haut rang, dont l'ancien président de la Cour suprême condamné pour corruption.


Rédigé par leral.net le Samedi 1 Août 2015 à 18:32 | | 1 commentaire(s)|

Gambie:  Yaya Jammeh gracie de nouveaux prisonniers de haut rang

Ces amnisties sont les dernières mesures de clémence inexpliquées de l'homme fort du pays depuis qu'il a fêté ses 21 ans au pouvoir plus tôt dans le mois, en libérant plus de 200 détenus.

Le gouvernement, dans un communiqué publié tard jeudi, a cité le juge, trois officiers de l'armée, trois hauts responsables de la lutte contre le trafic de stupéfiants et deux autres personnes parmi les prisonniers relâchés.

L'ancien président de la Cour suprême, Joseph Wowo, d'origine nigériane, avait été condamné à deux ans de prison en 2014 pour des infractions allant de la fraude et l'abus de pouvoir à la complicité d'entrave au bon fonctionnement de la justice.

Parmi les autres personnes libérées figure l'ex-commandant de la marine Mamut Sarr qui, selon des militants des droits de l'Homme, a été incarcéré pendant six ans sans procès dans la prison Mile Two de Banjul.

Quant aux officiers supérieurs Mam Matarr Secka et Kuluteh Manneh, reconnus coupables de délits liés à la drogue, ils ne devaient eux pas être libérés avant 2023. A l'occasion, mi-juillet, du 21e anniversaire de sa prise de pouvoir, le président gambien avait gracié de nombreux prisonniers, y compris des condamnés à perpétuité pour trahison.

Quelques jours plus tard, les autorités avaient annoncé que 12 membres des familles de participants à la tentative de coup d'Etat en décembre en Gambie, arrêtés depuis janvier, avaient été libérés récemment après un "pardon" de Yahya Jammeh.

Ce sont plus de 230 prisonniers qui ont donc été relâchés depuis l'annonce de l'amnistie, d'après un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels du gouvernement et des informations de plusieurs groupes de défense des droits de l'Homme.

La Gambie, petit état anglophone d'Afrique de l'Ouest, a pendant des années vu de nombreux hauts responsables militaires et des officiers de police condamnés à de la prison pour trahison, trafic de drogue et corruption.

Par ailleurs, aucun président de la Cour suprême récent n'est resté longtemps en place sous la présidence de M. Jammeh, dirigeant capricieux empreint de mysticisme qui remanie régulièrement le gouvernement et la magistrature.

Le président dirige plusieurs ministères clés, dont ceux de la Défense et des Affaires religieuses, ce qui, selon les observateurs, traduit son sentiment d'insécurité.
AFP