Leral.net - S'informer en temps réel

Gambie: le don de voitures à des membres de l'Assemblée fait polémique

Rédigé par leral.net le Vendredi 20 Octobre 2017 à 11:51 | | 0 commentaire(s)|

Le mois dernier les membres de l'Assemblée nationale ont eu droit à un beau cadeau de la part de la présidence gambienne : chacun s'est vu remettre un pick-up pour accomplir son mandat. En tout, 57 voitures ont été distribuées, et ont fait beaucoup parler d'elles dans le pays. La dépense ne fait pas partie du budget national : normal, puisqu'il a été révélé la semaine dernière, qu'il s'agit en fait d'un don anonyme fait au président.


Lors du point presse hebdomadaire, la porte-parole du président, Amie Bojang, a tenu à clarifier la situation : « Ces véhicules viennent d'un philanthrope qui supportait le président pendant sa campagne. Il souhaite rester anonyme, c'est pour cela qu'on ne divulgue pas son nom, sinon on vous l'aurait dit dès le début ».

Madi Cessay, député du parti majoritaire, l'UDP, aurait préféré que le président n'en fasse pas un secret. Mais ce don tombe à pic pour les membres de l'Assemblée. « Surtout pour ceux qui vivent loin de la capitale et qui n'ont pas de voiture, explique Madi Cessay. Certaines circonscriptions sont à plus de 400 kilomètres. Donc je pense que c'était nécessaire que l'on ait des véhicules. »

Ce cadeau anonyme soulève pourtant beaucoup de questions. Parmi les députés, les quatre membres du parti PDOIS ont refusé leur voiture. Suwaibu Touray, en fait partie : « La loi dit que si quelqu'un souhaite signer un contrat avec le gouvernement, il ne peut pas lui offrir de cadeau. Donc je pense que les seules personnes qui peuvent refuser que leur nom soit dévoilé, ce sont les hommes d'affaires. Ils veulent quelque chose de nous, et c'est pour cela qu'ils ne veulent pas que soient révélés leurs noms, pour ne pas gâcher le contrat ».

Parmi les parlementaires, il se murmure que ce don viendrait d'un riche Gambien qui a fait fortune à Kinshasa. Pour en avoir le cœur net, certains députés comptent bien poser directement la question au gouvernement, lors de leur prochaine session.


Rfi.fr