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Garder le ciment de la république

D’ici 2012, le spectre de la perte du pouvoir pourrait faire faire des concessions internes aux tenants du régime dans le cadre de la réunification de la famille PDS. Ils et elles ont eu à se dire des insanités terribles à ne pas enseigner dans les écoles et qui résonnent encore dans les tympans populaires mais le cas de la chute du PS en 2000 et la nécessité vitale de garde du standing leur servira d’épouvantail pour faire la paix de façade et essayer de garantir l’avenir immédiat quitte à reporter les querelles plus fratricides et dangereuses pour la république si par extraordinaire le Sopi reste au pouvoir après 2012.


Rédigé par leral.net le Vendredi 16 Octobre 2009 à 11:24 | | 0 commentaire(s)|

Dans ce jeu de concessions, le fils spirituel, voudra certainement d’un ticket Président et Vice-président élus ensemble pour le meilleur et pour le pire. Son argumentaire sera (s’il n’est déjà) qu’il est le seul à pouvoir éviter la scission de trop afin d’assurer la quiétude d’une omerta passagère pour la douzaine d’années de cavalcade d’un Sopi aujourd’hui éloigné des cœurs populaires.

Pour le maitre, accepter cette concession du ticket constitutionnellement acquis signifierait renoncer au préalable aux intentions avérées ou non de succession par le fils naturel.

Si la concession du ticket n’est pas agréé, le fils spirituel n’aura alors aucun intérêt à servir de faire-valoir pour une élection du maitre à 86 ans (en 2012) qui, en réalité pourrait sceller définitivement les termes d’une succession qu’il aura combattu durant huit années avec des extrêmes politico-judiciaires dont le peuple attend encore l’épilogue. Quelle que soit la concession, il y aura forcément au moins un perdant dans les négociations. L’absence de concession aussi signifierait plus de certitude de perte du pouvoir que, déjà, la concession ne saurait garantir en raison de la suspicion légitime du peuple qui perçoit le Sopi comme un GIE (Groupement d’intérêt électoral) servant toutes les semaines des éclats pour faires oublier la souffrance dans les foyers.

En définitive, ticket, duel ou duo, 2012 a plus de chance d’être périlleux pour les libéraux qui ont vu le pont les liant au peuple se casser définitivement du fait d’affaires qui aujourd’hui suscitent la pire forme d’indignation à savoir le mépris. Souvent, ce mépris est perçu par le Sopi comme une passivité voire un acquiescement. Erreur. Si, par exemple, la récente affaire Segura n’a pas soulevé une expression vive de l’indignation générale, c’est plus par dégout que par indifférence. Les sénégalais aujourd’hui éprouvent simplement une honte face à certains événements que les autorités étatiques doivent éclaircir ne serait-ce que pour éviter les effets collatéraux sur le civisme ciment de la république. L’affaire Segura aurait au moins suscité l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire pour marquer ce qui reste de la séparation des pouvoirs si tant est qu’il en reste encore. Mais ne rêvons pas. Nous sommes à des années-lumière d’une séparation évidente en dépit de quelques initiatives « effets de manches » de députés en fonction des humeurs du moment. D’ailleurs certains esprits libres et virulents du parlement ont été cooptés dans le récent bureau pour calmer certainement leur ardeur.

Le Sopi est Obnubilé par 2012 et, tous les actes posés par l’actuel régime doivent être mis à la loupe démocratique et républicaine.

Avant-hier, il y a eu des mouvements dans la magistrature. Constitutionnellement le chef de l’Etat a le pouvoir de nommer les magistrats (Article 90).

Hier, il y a eu un réaménagement du gouvernement notamment au niveau des deux ministères armés (intérieur et forces armées). Il y a eu aussi le rappel aux cotés du maitre de celle là qui avait craché récemment sur la soupe. C’est aussi une prérogative constitutionnelle du Chef.

Demain, certainement, d’autres membres de la famille libérale reviendront aux commandes après négociations et concessions.

Demain aussi, le parti au pouvoir comme annoncée déjà, aura certainement sa fameuse radio FM pour contrebalancer les radios privées. Elle risque de connaître, cette voix du PDS, le même sort d’indifférence que les journaux et radios masqués de parti. Pourvu simplement que les initiateurs de cette radio évitent d’en faire une sorte de « radio mille collines ». Le Sénégal n’a pas besoin de cette forme de propagande d’une autre époque.
En somme, d’ici 2012, il y aura beaucoup de coup d’éclat notamment en banlieue plus perçu comme vivier électorale que problème social à résoudre. Il y aura certainement un matraquage avec des alliés pas trop abreuvés de démocratie qui, de temps en temps, sortiront des limites du permis en toute impunité. Il y aura aussi énormément de communication sur tout et sur rien. Ils n’oublieront pas, les sopistes, les défilés incessants de ralliements filmés en zoom au palais. Le but de tout cela sera de bomber le torse pour montrer que le Sopi tient toujours, pour remobiliser les inféodés seuls âmes dans la barque.

Les laborantins politiques du régime actuel ont sans doute fini d’écrire le scénario de la conservation du pouvoir en 2012.

De grâce qu’ils se gardent dans leur stratégie de survie collective de verser dans un « patriotisme de parti » qui fera faire des actions extrêmes et inélégantes touchant au ciment de la république.

Si les libéraux sont libres de faire leurs concessions et leurs négociations internes et externes, ils ont aussi le devoir de ne pas toucher au ciment de la république.

En 2012, ils doivent au moins remettre le Sénégal dans les conditions démocratiques de 2000 avec un ministre de l’intérieur civile, neutre et, assez costaud pour organiser des élections transparentes et un CENA doté de moyens à la mesure de ses prérogatives. Ce minimum n’est pas pour scier une branche sur laquelle, le Sopi est assis. C’est un gage de cohésion nationale.

Bennoo Siggil Senagaal doit se battre maintenant pour cette condition minimale d’un ministre de l’intérieur et d’un CENA assez forts qui mettront en place des équipes pour assurer la transparence de ces joutes capitales pour la république. Cela n’exclura pas la vigilance des partis politiques qui ont la responsabilité de surveiller tout le processus qui commence avant 2012.
Si en 2000, le Président Diouf nous avait offert cette élégance de transparence, nous pouvons attendre ce minimum du chef de l’Etat garant de l’unité nationale avant l’unité de son parti.

C’est le chef de l’Etat chef du PDS qui est interpellé pour que 2012 soit d’élégance d’abord. Une sortie honorable vaut plus qu’une pérennisation d’un système qui, à l’évidence, n’est pas porté par le cœur des masses.

Mamadou NDIONE
Mandione15@gmail.com

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