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Général Mansour Seck : «Mamadou Dia et Senghor s’aimaient et se respectaient, mais, ils étaient très différents»

Le Général Mamadou Mansour Seck, l’ancien Chef d'État-Major Général des Armées (CEMGA) de la République du Sénégal, a décrypté la tumultueuse relation entre l’ex Président, Feu Léopold Sédar Senghor et l’ancien Président du Conseil, Feu Mamadou, en expliquant qu’il y avait beaucoup d’affection et de respect entre eux, mais qu’ils étaient, malgré tout, foncièrement différents.


Rédigé par leral.net le Dimanche 18 Septembre 2016 à 20:31 | | 3 commentaire(s)|

«Senghor et Mamadou Dia s’aimaient beaucoup. Ils se respectaient aussi mutuellement, mais ils étaient deux personnalités très différentes. Ils avaient des croyances différentes. Ils avaient des démarches différentes», a renseigné l’ancien et ancien ambassadeur du Sénégal aux États-Unis.

«Dia était en même temps ministre des Forces armées, il pouvait donc donner des ordres. Or, Senghor était aussi le Chef suprême des Armées. C’est pourquoi, je n’aurais pas aimé être à la place du Général Fall à cette époque-là», a ajouté l’ancien CEMGA sénégalais.

Assurément, cette divergence de personnalité a été la résultante de la grande crise de 1962 au sommet de l’Etat sénégalais avec Senghor et Mamadou Dia.

Pour rappel, en 1962, le Sénégal avait jeté son dévolu sur un modèle politique qui conférait des pouvoirs très importants au Président du Conseil avec, en filigrane, un rôle limité au Président de la République. Ce qui allait jeter les bases d’une grande crise politique au Sénégal entre le Président du Conseil, Mamadou Dia et le Président de la République Léopold Sédar Senghor, les deux chefs du premier exécutif sénégalais.

En décembre 1962, "après la tenue à Dakar d’un colloque international où Mamadou Dia tient un discours en totale contradiction avec les visions de Senghor et des ministres, la crise entre les deux chefs du pays atteint son paroxysme. Une grande partie des députés dépose une motion de censure. Le Président du Conseil Dia s’y oppose en faisant évacuer l’Assemblée par l’armée. Le 17 décembre 1962 au soir, la motion est néanmoins votée au domicile d’un député".

Mais, «le lendemain, Mamadou Dia est arrêté avec plusieurs de ses amis. Du 9 au 13 mai 1963, il est jugé pour haute trahison par la Haute Cour et condamné à la déportation perpétuelle à l’extrême sud-est du Sénégal (Kédougou), à plus de 750 km de la capitale».

C’est ce qui a conduit à la grande révision constitutionnelle en 1963 avec la suppression du poste de Président du Conseil et et l’instauration d’un régime présidentiel.

Massène DIOP leral.net