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Habré condamné : Les Cae d’assises se penchent sur la réparation

Les Chambres africaines extraordinaires d’assises passe à l’étape des réparations. Dans peu de temps, des audiences spéciales vont s’ouvrir pour régler la question des dommages civils. Un moment important pour les 9 mille victimes qui se sont constituées parties civiles.


Rédigé par leral.net le Mercredi 1 Juin 2016 à 09:15 | | 0 commentaire(s)|

Après le prononcé du verdict du procès de l’ex-Président du Tchad, les Chambres africaines extraordinaires d’assises va s’occuper d’un autre point non moins important. Il s’agit de la question de l’indemnisation des victimes. Un énorme chantier, très compliqué, qui attend les juges. 9 mille victimes devront encore se constituer parties civiles pour une réparation. Me Jacqueline Moudeina, avocate principale de l’association des victimes du régime de Hissein Habré, souligne que cette réparation est une obligation et qu’elle est prévue par le statut des Chambres africaines extraordinaires. Comment va se faire cette indemnisation ? Est-ce que toutes les victimes vont se faire indemniser ? Va-t-on vers des réparations ciblées ? Ce sont là autant de questions, selon Le Quotidien, qui restent pour le moment sans réponses. En tout état de cause, les Cae ont donné 5 jours au Parquet pour faire ses réquisitions et proposer des avis pour la facilitation de la réparation.

C’est une étape importante du procès. Lors des audiences, on se rappelle le nombre de témoins qui ont défilé devant la Cour racontant au juge Kam comment ils ont été dépouillés de leurs biens par des hommes du régime de Hissein Habré. Abdourahmane Guèye, seul survivant sénégalais des geôles de l’ancien homme fort de Ndjamena, témoignait devant la barre : « Des gens m’ont dépossédé de mes bijoux évalués à plus d’une trentaine de millions de francs Cfa ». Il y a aussi la veuve de Haroun Gody qui avait déclaré, lors des audiences, qu’après l’arrestation de son mari, deux camions étaient venus ramasser tous les biens de la famille avant de les expulser de leur maison. On peut multiplier les exemples. D’autres vont se faire indemniser parce qu’ils ont perdu un proche, un père, un frère ou un soutien de famille ou se sont fait violer. Tous réclament des compensations à la hauteur du dommage subi.