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Halte à la libéralisation de l’effronterie (Insa C.)

Rédigé par leral.net le Mardi 16 Avril 2024 à 15:48 | | 0 commentaire(s)|

Dans un monde où l'éthique semble souvent s'effacer devant la course aux vues et à l'audience, il est douloureux de constater la décadence morale qui sévit, notamment dans certains médias, où l'effronterie est devenue la norme. En tant que fils d'un journaliste qui défendait des principes et des valeurs morales, je ressens profondément le malaise de voir des individus comme Clédor Sène, occuper les plateaux de télévision, avec une telle impudence.


L'amnésie sélective qui règne dans notre société, ne touche que trop souvent les consciences qui n'ont pas connu la douleur de perdre un être cher de manière tragique. Si seulement nous pouvions nous mettre à la place de ces familles endeuillées, nous comprendrions le dégoût de voir l'assassin présumé de nos proches, se présenter comme un défenseur zélé des intérêts nationaux, alors qu'il se décrit lui-même sur LinkedIn, comme un simple prestataire de services agricoles.

Le comble de l'effronterie est atteint lorsque cet individu se permet d'attaquer personnellement, des personnes comme Bara Tall, qui a d'ailleurs porté plainte contre lui. Je me rappelle avec émotion, les mots de feu Jean Meissa Diop, directeur du journal "Walf Grand Place" à l'époque, dénonçant le manque de déontologie et de respect envers les familles des victimes de la part de certains journalistes, qui donnaient une tribune à de tels individus. Aujourd'hui, plus que jamais, nous devons nous rallier à cette cause, car l'amnistie ne ramènera jamais les morts à la vie, mais le minimum qui leur est dû, est le respect de leur mémoire.

Revenons aux faits, tels qu'énoncés dans le rapport d'Amnesty International en date du 20 octobre 1993. Les enquêtes sur l'assassinat de Me Babacar Sèye, reposaient principalement sur les déclarations contradictoires d'un des suspects, Clédor Sène. Celui-ci aurait initialement avoué être le chauffeur de la voiture utilisée lors du meurtre de l'avocat. Il avait d'abord affirmé avoir été payé par la direction du PDS pour commettre le crime, avant de revenir sur ses déclarations et d'accuser un émissaire du Premier ministre, de lui avoir ordonné de perpétrer l'assassinat et d'incriminer le PDS.

Dans la vie, nos actions doivent être guidées par des principes universels. Fondamentalement, Clédor Sène ne représente pas cette exemplarité. Il incarne plutôt une triste réalité de notre époque, où l'effronterie et le manque de respect envers la mémoire des victimes, semblent être devenus monnaie courante. Il est temps de mettre un terme à cette libéralisation de l'effronterie et de restaurer un minimum de décence et de respect dans notre société.





Insa C.