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Halte au culte de l’ignorance (Par Momar Ibn Sidaty)

Rédigé par leral.net le Mercredi 5 Février 2014 à 10:05 | | 4 commentaire(s)|

Les émissions religieuses appelées "tontu bataaxal", "fatwa" ou "xam sa diine" diffusées à travers les radios et télévisions de notre pays révèlent une réalité à la fois honteuse et inquiétante. En effet, elles montrent que la majeure partie des musulmans sénégalais ignorent leur religion et se soucient peu de pratiquer en galvaudant, en confondant des principes et des préceptes totalement différents.


Halte au culte de l’ignorance (Par Momar Ibn Sidaty)
Le premier livre de jurisprudence islamique "AL AXDARI" a mis en exergue la première obligation du musulman dès sa majorité : "Le premier devoir de la personne mature (responsable) est de certifier sa foi, ensuite de savoir tout ce qui lui permet de parfaire ses obligations religieuses personnelles (FARDUL ’AYN) telles que les modalités de la prière, de la pureté légale et du jeûne".

On se rend compte, eu égard à la banalité des questions posées par les adolescents et les adultes, que l’acquisition des connaissances élémentaires de leur religion n’a jamais été une réelle préoccupation. Cela signifie que la pratique du culte n’a jamais été fondée que sur un mimétisme et une quasi-ignorance indigne d’un croyant. Ainsi, ils passent leur temps à commettre des erreurs qui annulent tout simplement leurs actes ou en réduisent considérablement la valeur.

Poser des questions sur les ablutions et la prière au-delà de l’âge de trente ans prouve qu’on les a pratiquées durant des années sans réellement savoir à quoi s’en tenir.

Il y a de nombreux musulmans qui accomplissent très mal les préceptes de la purification et qui écorchent la lecture du saint coran au cours de la prière. En outre, génuflexions et prosternations sont exécutées sans aucun respect de la pondération et de la sérénité qui en sont les règles. Le tâtonnement est la chose la mieux partagée par les Sénégalais dans la pratique de leur religion.

On voit souvent dans les assemblées, et même dans les mosquées, des adultes s’adonner à des pratiques qui mettent à nu leurs insuffisances.

Dans son livre intitulé " TAZAWWUDU SHUBBAAN" ou le « VIATIQUE DES ADOLESCENTS », le CHEIKH AHMADOU BAMBA cite la vision de l’imam AL’AWFI. Le grand érudit nous y apprend que : "Quiconque s’acquitte de la prière en accomplissant correctement les génuflexions, les prosternations ainsi que tous les autres piliers du début à la fin sans savoir distinguer les obligations (FARD) des recommandations prophétiques (SUNNA) voit sa prière tout simplement annulée".

Cette position de l’imam sous-entend que l’apprentissage des sciences est un impératif auquel aucun musulman ne peut se soustraire au risque d’agir dans le néant.

D’autre part, les préceptes de la vie conjugale, du commerce ou de la zakat sont royalement ignorés. Pourtant, ils sont très bien explicités dans les livres de jurisprudence.

Ce ne sont pas les émissions "questions-réponses" qui peuvent combattre l’ignorance, mais une réelle volonté d’en sortir. Cette volonté se traduira alors par des efforts quotidiens qui peuvent en peu de temps donner leurs fruits. Par exemple, le petit livre "AL AXDARI" répond à toutes les interrogations relatives à la purification par le sable, la rectification des erreurs dans la prière et le jeûne et peut être assimilé en moins de trois mois grâce à un apprentissage assidu.

Si ce n’est pas la disponibilité des érudits qui mettent gracieusement leurs sciences à la disposition de leurs frères et sœurs, les traductions et autres cours disponibles dans les sites d’Internet ne laissent plus prospérer les alibis des laxistes et des éternels fainéants qui se complaisent dans la facilité.

Pour parler comme le wolof qui dit "jang du wees", il est donc temps que les musulmans prennent la peine de connaitre leur religion si tant est qu’ils veulent vraiment plaire au SEIGNEUR des mondes.

Momar Ibn Sidaty
serignediagne@yahoo.fr