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Hamadou Bâ condamné à vingt ans de travaux forcés pour assassinat

La Cour d’assises de Saint-Louis (Nord), siégeant à Louga (Nord), a condamné lundi à vingt ans de travaux forcés, Hamadou Bâ, un jeune homme d’une vingtaine d’années, reconnu coupable du meurtre avec préméditation de son cousin qu’il suspectait d’entretenir des relations adultérines avec son épouse, a constaté l’APS.


Rédigé par leral.net le Lundi 12 Mai 2014 à 21:55 | | 0 commentaire(s)|

Hamadou Bâ condamné à vingt ans de travaux forcés pour assassinat
Il a fallu moins de deux heures de délibération au président de la Cour et à ses assesseurs pour s’accorder sur ce verdict qui condamne en même temps l’accusé à verser dix millions de francs de dommages et intérêts à la partie civile.

Les faits pour lesquels Hamadou Bâ a comparu devant la Cour d’assises remontent au 28 octobre 2011. Ce jour-là, le mis en cause, berger de son état, s’est subitement présenté à la gendarmerie en avouant avoir mis fin aux jours de Ousseynou Bâ, son cousin.

Un rapide transport d’éléments de la Brigade de gendarmerie de Linguère au village de Gorée Waly, dans la communauté rurale de Thiel, (département de Linguère), a permis de confirmer le drame, selon l’acte d’accusation.

Sur la scène du crime, les gendarmes ont trouvé le corps sans vie de la victime baignant dans du sang et présentant de nombreuses blessures vraisemblablement occasionnées par un objet contondant.

Son évacuation à l’hôpital de la localité a permis de relever sur le corps de la victime une douzaine de blessures causées par un coupe-coupe. Et le certificat de genre de mort conclut à une lésion dorsale profonde et postérieure entrainant une atteinte osseuse et une section complète de la moelle épinière.

En plus d’une lésion temporale gauche avec atteinte osseuse, trois lésions dorsales profondes et des lésions au niveau de la main droite et de l’avant-bras droit ont permis de conclure à une mort probablement consécutive à une hémorragie massive et à une section de la moelle épinière.

Ce certificat de genre de mort et les variété des versions servies par l’accusé aux enquêteurs, au juge d’instruction et devant la barre ont certainement permis au ministère public de se forger l’opinion selon laquelle l’accusé a prémédité de son acte.

‘’La nature des blessures, les parties du corps visées, l’arme utilisée et le nombre de coups assenés prouvent l’intention de donner la mort. Aucune excuse ne peut être retenue par la Cour’’, a ainsi déclaré Salobé Gningue, l'avocat général.

Pour sa défense, Hamadou Bâ, présenté comme un homme calme et qui ne parlait pas beaucoup par des témoins, a regretté son geste, fondant même en larmes à la vue des photos de la victime versées au dossier.

Il a cependant insisté sur le fait qu’il n’avait pas l’intention de tuer. ‘’J’étais hors de moi. Je n’ai jamais eu l’intention de tuer mon frère. Ça été un incident malheureux que je regrette’’, a-t-il dit, lors de l’interrogatoire à la barre.

Le prévenu a en outre prétendu avoir surpris à deux reprises la victime en train de coucher avec sa femme dans la brousse. Et que la veille au soir du meurtre, il l’avait vu roder autour de la maison et que l’ayant surpris à l’aide de sa torche son cousin aurait pris la fuite.

‘’La Cour n’a aucun élément pouvant prouver l’existence de relations coupables entre la victime et la femme de l’accusé. Il a tout simplement été jaloux des bonnes relations entre son épouse et la victime qui sont également des cousins. La femme a d’ailleurs toujours nié cette accusation’’, a réagi l’avocat général.

Selon lui, le prévenu a tout simplement tendu une embuscade à la victime pour mettre fin à ses jours. Il a prémédité son acte et rien ne prouve cette supposée relation adultérine.

La stratégie de l’avocat de la défense, Me Ciré Dia, basée sur l’invocation de la sociologie locale et la clémence de la Cour, n’a apparemment pas porté ses fruits. Hamadou Bâ, en détention depuis le 3 novembre 2011, devra encore passer dix sept ans derrière les barreaux.

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