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Hommage à Adja Ndèye Diop Djily : Un symbole de dévouement et de discrétion

Rédigé par leral.net le Samedi 5 Juillet 2014 à 15:56 | | 0 commentaire(s)|

Le décès subreptice, lundi dernier, de Ndeye Katy Diop, en terre parisienne a plongé toute une ville, Louga notamment, et au-delà dans une profonde consternation et une tristesse impitoyable. Avec elle, c’est une femme discrète et merveilleuse, une épouse dévouée, une mère poule, une sœur attentionnée, bref, une ascète musulmane que la mort, énigme insoluble de l’être, vient d’arracher à l’affection des siens.


Hommage à Adja Ndèye Diop Djily : Un symbole de dévouement et de discrétion
En sus de s’associer aux prières et recueillements observés de partout à la faveur de son âme, il nous semble important de montrer à la face du monde le pourquoi de tous ces qualitatifs qui lui sont attribués, et, du coup, l’offrir en exemple à la postérité. Il vrai qu’en levant un coin de voile sur la vie d’une femme de Dieu qui menait une vie discrète au sens plénier du terme, on blesse sa modestie qui lui était plus chère que tout. Mais sera-t-on épargné d’une telle impertinence en rangeant cet hommage dans le cadre de la recommandation islamique qui veut que les mérites de nos disparus soient révélés.

Voici donc quelques enseignements tirés sur une vie exemplaire, propre à être méditée par tous ceux qui aspirent à être un musulman idéal, surtout la gent féminine.

Femme pétrie de générosité, parée de dignité et imbue de simplicité, Mére Ndeye Diop, pour parler familier, quitte ce bas monde dont elle a défié et vaincu les vanités durant toute sa vie accomplie au service de son Créateur, des personnes démunies ou en situation de besoin, mais aussi de son époux : El Hadji Djily Mbaye. Tout comme ce richissime bienfaiteur avec qui elle partage les mêmes arrières grands parents (Mayoro Fambaye pour elle et Kolo Fambaye pour Djily Mbaye), Adja Ndeye Katy Diop est partie comme elle a vécu : dans la sobriété, avec tout ce que ce mot évoque comme sens.

Cette pondération dont elle faisait sienne sonne comme invraisemblable au vu de la prestigieuse famille à laquelle elle fait partie. Seulement, jamais de son existence, elle n’a épousé un comportement ostentatoire qui faisait deviner à qui que ce fut son statut de riche. D’ailleurs, le fait qu’elle soit rappelée à son Seigneur au seuil du ramadan ne semble pas être le fruit du hasard. Marque distinctive de sa vie exceptionnellement simple, mais meublée de grâces et de bienfaits, cette petite fille de Arame Gaye Massar s’est endormie à jamais durant un mois béni dont les caractéristiques imprégnaient au plus haut niveau sa vie : la solidarité, le sens du pardon, la ferveur religieuse, la magnanimité, le retrait des mondanités… Preuve qu’elle n’avait jamais voulu faire dans l’ostentation, nombreux sont ses voisins Lougatois qui sont dans l’incapacité de mettre un nom sur son visage imbibé de pudeur.

Pourtant, cet effacement n’a jamais fait de l’ombre à sa générosité dont la vitalité faisait que son nom était familier à des contrées où elle n’a jamais mis les pieds. C’est parce qu’elle n’avait eu de cesse de secourir les nécessiteux, de soutenir les écoles coraniques, mais aussi, et surtout de mettre les membres de sa famille à l’abri du besoin. Le tout dans une discrétion qui méprisait l’apparat et les honneurs. Philanthrope jusqu’à la caricature, elle laisse derrière elle des orphelins qui dépassent sa propre progéniture.

Autre qualité qui émouvait chez elle, la dévotion. Dans ce monde des tentations où le quotidien des gens est rythmé par la quête de richesses matérielles jusqu’à négliger leurs devoirs cultuels, Ndeye Diop avait préféré s’en détourner pour se consacrer exclusivement à son Seigneur. Elle communiait moins avec les êtres humains que sa natte de prière et son chapelet toujours collé à ses mains. Sa voix douce, elle la réservait aux saintes litanies et oraisons qui lui prenaient presque tout son temps. En guise d’illustration de son ascétisme qui rappelle Mame Diarra Bousso ou Mame Fawade Wéllé, il était presque impossible à ses visiteurs du crépuscule de la voir, car pendant ce temps et durant tout le début de soirée, elle était à ses pratiques de culte.

Mais en parlant de Adja Ndeye Diop Djily dont le nom est collé à jamais à celui de son illustre époux, on ne peut pas ignorer son sacrifice conjugal qui lui a valu les hommages de ce dernier. Pour avoir épousé El Hadj Djily Mbaye dans la période des vaches maigres, à une période où aucune richesse n’était espérée en lui, Ndeye Diop apparait comme l’incarnation vivante de la soumission, de la fidélité et du dévouement. Ces qualités, Baye Djily en était conscient.

C’est certainement ce qui lui poussa à confier à son ami Ahmed Iyane Thiam, ces mots : « Si j’étais obligé de choisir une autre mère, je ne pourrais trouver meilleure qu’elle !». Ce n’est pas fini, au cours d’une autre entrevue avec le même confident, le milliardaire lougatois fit un autre témoignage à l’endroit de sa première épouse : « Quand j’entends quelqu’un citer des femmes vertueuses sans y associer Ndeye Diop, je me résolve à croire qu’il est en train de s’amuser seulement ».

Toujours dans le cadre de la complicité entre Baye Djily et son épouse qui vient de nous quitter, six ans après la douce Aminata Sourang, partageons juste une anecdote qui fait état de l’intuition que le marabout-milliardaire avait de certaines choses qui devaient arriver dans le futur et dont son épouse Ndeye Katy Diop en fut témoin. En fait, très attachée à sa mère Rokhaya Kébé qui tomba malade un jour, Adja Ndeye Diop ne finissait pas de s’inquiéter de la santé chancelante de celle-ci. Baye Djily, peu avant sa mort en 1991, la rassura en ces termes : « Ta mère vivra des années encore ». Non sans lui faire cette révélation : « Au moment de son décès, tu seras hors du pays ». Effectivement, Rokhaya Kébé décédera en 1996, alors que Ndeye Diop se trouvait en France.

Pour finir, prions pour le repos de son âme et offrons nos sincères condoléances à toute sa famille, plus particulièrement son fils aîné, Mame Cheikh Mbaye dont la considération à mon égard a fini de faire de lui mon grand frère. Le fait qu’il ait prié pour moi lorsqu’il a eu l’honneur d’entrer dans le périmètre sacré du mausolée du prophète Mohamed (PSL), sans que j’en sois demandeur, en est la preuve évidente. J’en fais autant pour ma grand-mère, Sokhna Rokhaya Bâ Abass, qui partageait avec la disparue une grande amitié, renforcée par des liens de parenté qui s’égrènent jusqu’au souverain de Ndande, le Lamane Madaour Diodio Fall.

Adieu Adja Ndeye Diop ! Dans cette terre du Njambur, repose en paix, dans l’attente méritée du paradis céleste promis aux hommes et femmes de bien que la Félicité a enveloppé de sa protection !

Mansour Gaye





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