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Idy face à un dilemme

C’est un vrai casse-tête que le président de Rewmi Idrissa Seck aura à résoudre après la débâcle survenue à l’Assemblée nationale mardi. Que faire du député Oumar Sarr qui a empêché son parti de disposer d’un groupe parlementaire ?


Rédigé par leral.net le Jeudi 16 Octobre 2014 à 20:15 | | 4 commentaire(s)|

Idy face à un dilemme
C’est certainement l’acte politique qui déterminera son avenir au sein de Rewmi. En décidant mardi dernier de se retirer du virtuel groupe parlementaire "Liberté et vérité" que ses collègues de même parti et d’autres formations politiques ont voulu mettre en place, le député Oumar Sarr aura porté un coup dur à la formation politique à laquelle il appartient. S’il justifie sa démarche par le souci de "protéger (son) parti et de défendre ses intérêts" pour lui, au moins le poste de vice-président du groupe parlementaire en gestation devait revenir à un député de Rewmi et non à un allié -, certains au sein même de Rewmi qualifient son acte de "trahison".

"Oumar Sarr avait apposé sa signature sur la liste (du projet de constitution d’un groupe parlementaire) ; donc, il était d’accord sur tout ce qui avait été arrêté. Il a attendu 60 minutes avant (l’ouverture de la session unique de l’Assemblée nationale) pour se retirer. Ce qui veut dire qu’il avait quelque chose derrière sa tête", confie un membre du secrétariat de Rewmi tout en colère. Ce dernier accuse le président de la République d’être derrière les "agissements" de son camarade qui, depuis quelque temps, est en froid avec son leader Idrissa Seck. "Ce n’est pas parce qu’il (Oumar Sarr) a un problème avec Idrissa (Seck) qu’il doit priver le parti d’un groupe parlementaire", regrette-t-il.

Malgré tout, à Rewmi, on estime généralement que cette affaire qu’il faudra vite digérer a le don d’avoir "fait tomber les masques" dans un contexte où l’on parle de "retrouvailles" de la famille libérale. Mais pour ce député de la majorité présidentielle qui a eu à côtoyer Oumar Sarr, cette situation n’est guerre surprenante. Le parlementaire estime en effet l’ancien président du conseil régional de Diourbel a "avalé beaucoup de couleuvres" dans son parti ; et que, d’une certaine manière, en posant cet acte, il a voulu "prendre sa revanche" sur Idrissa Seck.

Malaise

Le "mal" étant déjà fait, le désormais député non inscrit Oumar Sarr devrait s’attendre à des sanctions. Celles-ci pourraient probablement tomber à l’issue du secrétariat national de Rewmi prévu aujourd’hui même. Interpellé à ce sujet par EnQuête, le député se veut zen. "Si c’est pour me féliciter, c’est bien. (Car) j’ai empêché le hold-up", peut-on lire dans le texto qu’il a envoyé à EnQuête.

Du reste, l’affaire semble bien sensible. Certains responsables de Rewmi, qui évitent à tout prix la "victimisation" d’Oumar Sarr préfèrent pour l’instant "prendre acte" de la situation. "Tout ce qu’il cherche, c’est de se faire exclure. Mais nous ne lui offrirons pas cette opportunité. Comme il a décidé d’être un militant simple, ses actes n’auront aucune incidence sur le fonctionnement du parti", confie un responsable du parti.

Le malaise est d’ailleurs perceptible chez le député Mamadou Faye, qui "regrette" la décision de son "frère" de parti. Sans plus de commentaire. Une attitude de prudence également adoptée par Bathie Gadiaga, le secrétaire national chargé des affaires religieuses et sociales. Evitant d’aborder le "cas Oumar Sarr", celui qui est considéré comme le "sage" du parti continue de croire aux retrouvailles entre Oumar Sarr et Idrissa Seck. "Ils sont tous deux mes frères. (C’est pourquoi) j’irai jusqu’au bout de la médiation que j’ai déjà entamée", dit-il, apparemment résolu. "Même dans un couple, il peut y avoir divorce, mais on peut les rabibocher. Donc, je ne me lasserai pas."

Au-delà de toutes réactions plus ou moins convenues, mais compréhensibles au regard de la gravité des faits, il reste à savoir quelle posture Idrissa Seck, tout-puissant président du parti Rewmi, adoptera contre son ex-fidèle. L’exclusion d’Oumar Sarr pour indiscipline politique serait en effet le meilleur moyen d’en faire une victime. Une aubaine que le parti au pouvoir ne laisserait sans doute pas passer.

EnQuête