Martin, 36 ans, physique athlétique, tombe du haut de son mètre 80. Il peine à réaliser que ses espoirs de futur prêtre, couvé pendant près de 13 ans, sont ruinés. Ses rêves d’ordination brisés, la désillusion est grande. Ce jour-là, le comité Directeur du séminaire a délibéré que, lui, Martin, est jugé inapte à perpétuer les enseignements du christ.
Alors seulement, il réalise ce qui lui arrive. « Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai d’abord pensé à ma famille et à mon village qui s’était beaucoup investit pour que je sois prêtre. Ensuite à moi-même. Les reproches, c’est du genre, (il est orgueilleux, est ce qu’il pourra vivre en équipe ? il n’est pas encore prêt). Le cours de son destin bascule. Des années d’investissements humain et financier passés par pertes et profits.
C’est en 2005 que Martin accède à l’ordination diaconale. La première étape pour devenir prêtre. La famille se préparait à la fête. L’ambiance était guillerette. Çà et là dans la concession, on s’afférait à ce grand évènement. Avec les cotisations des membres solvables, des lignées maternelles et paternelles, quelques têtes de bœufs sont prévues pour l’accueil des invités. Dans le village au cœur du Sine (centre), le comité d’organisation pilote les préparatifs. Chacun y met du sien pour que la cérémonie du futur premier prêtre du village. Au même moment un comité insensible au bonheur des villageois et de la famille du futur Abbé délibéré sur le destin de l’aspirant.
« L’idée fondamentale d’un tel discernement est de vérifier la capacité à s’engager à vivre le don total et définitif de soi-même à Dieu dans le sacerdoce. Sera exclu du séminaire et réorienté, tout candidat en Etat de faute grave, ou par la décision de son évêque », renseigne Abbé Jacques Diouf, recteur du grand séminaire Libermann de Sébikotane. Martin se considère comme irréprochable et ne doute de rien. A quelques semaines des ordinations de son diocèse (circonscription religieuse), la sentence tombe : il est « réorienté » comme on le dit dans le jargon, pour ne pas dire révoqué. Son sort est scellé, Martin est obligé d’informer d’abord ses parents, le comité villageois d’organisation des festivités d’ordination et le reste est assuré par le téléphone arabe. A la sortie de la Messe, le Dimanche suivant, c’est la consternation au village. « Le message est transmis de bouche à oreille. C’était comme un deuil dans le village » Les lamentations finies, l’ex-séminariste plie bagages et rejoint l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, une nouvelle vie commence. Malgré son retard, il réussit à faire ses diplômés.
« Aujourd’hui je suis à la recherche d’un boulot, pour mettre en pratiques les acquis de la formation universitaire. De 12 ans à 30 ans, je n’ai connu que le séminaire. Je ne suis pas rancunier et je n’en veux à personne».
By Weekend
Alors seulement, il réalise ce qui lui arrive. « Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai d’abord pensé à ma famille et à mon village qui s’était beaucoup investit pour que je sois prêtre. Ensuite à moi-même. Les reproches, c’est du genre, (il est orgueilleux, est ce qu’il pourra vivre en équipe ? il n’est pas encore prêt). Le cours de son destin bascule. Des années d’investissements humain et financier passés par pertes et profits.
C’est en 2005 que Martin accède à l’ordination diaconale. La première étape pour devenir prêtre. La famille se préparait à la fête. L’ambiance était guillerette. Çà et là dans la concession, on s’afférait à ce grand évènement. Avec les cotisations des membres solvables, des lignées maternelles et paternelles, quelques têtes de bœufs sont prévues pour l’accueil des invités. Dans le village au cœur du Sine (centre), le comité d’organisation pilote les préparatifs. Chacun y met du sien pour que la cérémonie du futur premier prêtre du village. Au même moment un comité insensible au bonheur des villageois et de la famille du futur Abbé délibéré sur le destin de l’aspirant.
« L’idée fondamentale d’un tel discernement est de vérifier la capacité à s’engager à vivre le don total et définitif de soi-même à Dieu dans le sacerdoce. Sera exclu du séminaire et réorienté, tout candidat en Etat de faute grave, ou par la décision de son évêque », renseigne Abbé Jacques Diouf, recteur du grand séminaire Libermann de Sébikotane. Martin se considère comme irréprochable et ne doute de rien. A quelques semaines des ordinations de son diocèse (circonscription religieuse), la sentence tombe : il est « réorienté » comme on le dit dans le jargon, pour ne pas dire révoqué. Son sort est scellé, Martin est obligé d’informer d’abord ses parents, le comité villageois d’organisation des festivités d’ordination et le reste est assuré par le téléphone arabe. A la sortie de la Messe, le Dimanche suivant, c’est la consternation au village. « Le message est transmis de bouche à oreille. C’était comme un deuil dans le village » Les lamentations finies, l’ex-séminariste plie bagages et rejoint l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, une nouvelle vie commence. Malgré son retard, il réussit à faire ses diplômés.
« Aujourd’hui je suis à la recherche d’un boulot, pour mettre en pratiques les acquis de la formation universitaire. De 12 ans à 30 ans, je n’ai connu que le séminaire. Je ne suis pas rancunier et je n’en veux à personne».
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