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Infanticide : la domestique écoque de 5 ans de travaux forcés

La cour d’assises de Dakar a condamné jeudi l’accusée Khady Diouf à cinq ans de travaux forcés pour infanticide, a constaté l’APS.


Rédigé par leral.net le Jeudi 24 Mai 2012 à 19:36 | | 0 commentaire(s)|

Infanticide : la domestique écoque de 5 ans de travaux forcés
Tout commence le 5 avril 2009, quand le district sanitaire de Roi Baudoin signale au commissariat de Guédiawaye (banlieue de Dakar) la mort suspecte du nouveau-né que venait de mettre au monde Kady Diouf, une femme de ménage.

Mais l’accusée se défend très tôt d’avoir tué son bébé, en expliquant avoir avorté une grossesse de quatre mois même si l’examen médical révèle le contraire.

Une thèse contredite par les témoignages. La fille de sa patronne déclare en effet avoir trouvé Khady Diouf sur le balcon en position couchée, les jambes écartées comme si elle accouchait.

Le lendemain, Ndèye Diodio Seck, sa patronne, dit avoir découvert le corps sans vie du nouveau-né sur le balcon de l’immeuble, à Pikine Khourounar.

A la barre de la cour d’assises, Khady Diouf a reconnu sans ambages avoir tué son enfant. ‘’J’ai accouché au balcon. J’ai mis l’enfant dans une caisse qui contenait des tessons de vitre et j’ai pris un tesson pour lui !@#$%^&*éner un coup’’, a-t-elle expliqué, plongeant ainsi toute la salle dans l’émoi.

‘’La fille de ma patronne, Maguette Ndiaye, m’a trouvé là bas pour me demander ce qui n’allait pas. Elle a appelé sa mère et je lui ai dit que j’avais avorté’’, a poursuivi l’accusée qui n’a cessé de pleurer durant toute sa comparution.

‘‘Ma patronne m’a emmenée à l’hôpital et c’est là qu’on leur a dit que c’était un accouchement et non un avortement’’, a-t-elle poursuivi.

Agée de 24 ans, Khady Diouf est une fille unique. Après le décès de son père, elle a laissé sa mère à Kaolack pour venir travailler comme domestique à Pikine Tally Boumack.

Un métier qu’elle avait déjà exercé à Kaolack, à l’âge de 12 ans, avec un salaire mensuel de 8 000 francs Cfa. L’accusée est célibataire et mère d’un enfant de cinq ans né hors mariage.

Elle a dit regretter son acte, reconnaissant avoir commis une grosse erreur. ‘’ J’avais peur de mettre au monde un enfant qui n’avait pas de père. Quand j’étais enceinte, j’ai averti mon copain et il n’a pas voulu reconnaître l’enfant‘’, a- t- elle expliqué’’.

‘’J’étais repartie chez lui, mais il avait déménagé. Je n’allais jamais tuer mon enfant si mon copain avait reconnu la grossesse’’, a-t-elle toutefois déclaré.

Dans ses réquisitions, l’avocat général Mame Cor Ndour a souligné que ‘’ l’intention de donner la mort est manifeste car khady Diouf a donné des coups de tesson de vitre à son nouveau-né’’. Il a requis sept ans de travaux forcés.

Quant à Me Ousseynou Gaye, l’avocat de la défense, il a demandé à la cour d’être indulgente à l’égard de l’accusée qui entretenait sa mère et son premier enfant.

Mise sous mandat de dépôt le 10 avril 2009, Khady Diouf a été reconnue coupable d’infanticide. Elle a écopé de cinq ans de travaux forcés.



SOURCE:P.-S.
SKS/ASG