leral.net | S'informer en temps réel
Samedi 7 Octobre 2017

Insécurité alimentaire au Sénégal : Six départements en situation difficile, signalés


Le Sénégal, confronté à un problème d’insécurité alimentaire, n’est pas entièrement dans la zone rouge. Mais six de ses départements sont fortement touchés par le phénomène. Et par rapport à l’insécurité alimentaire, les experts du secrétariat national à la Sécurité alimentaire, précisent que seule la région de Thiès, a enregistré une amélioration de 2010 à 2016. Un bref aperçu de Leral sur l’insécurité alimentaire au Sénégal. Enquête…



Le cadre opérationnel de la Stratégie nationale de sécurité alimentaire et de résilience 2035, présenté par le secrétariat exécutif du Conseil national de la sécurité alimentaire donne un bref aperçu sur l’insécurité alimentaire au Sénégal.

Le document qui sera présenté aux autorités étatiques pour adoption, démontre que la sécurité alimentaire est loin d’être un combat gagné par l’Etat du Sénégal. Lesdits experts restent d’avis que l’insécurité alimentaire qui ne cesse de s’étendre sur le territoire national, demeure bel et bien, une réalité au Sénégal.

Mais, Dakar, Diourbel, Fatick, Saint-Louis et Tambacounda restent les régions avec des ménages, ayant une consommation alimentaire pauvre ou limitée ou, en progression durant la période de 2010 à 2015. Tandis que les régions de Louga, Matam, Kédougou, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor sont celles, dont la consommation alimentaire des ménages en situation de consommation pauvre ou limitée ont connu une hausse en 2013 et une légère amélioration en 2016.

Alors que dans les régions de Kaffrine et Kaolack, la situation  en consommation alimentaire pauvre ou limitée des ménages s’est améliorée en 2013 avant de se détériorer en 2016. Selon le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire qui présentait le cadre opérationnel de la Stratégie nationale de sécurité alimentaire et de résilience 2035, Jean Pierre Senghor, le pays n’est pas dans une zone critique d’insécurité alimentaire.

Mais, il reconnaît que six départements en situation difficile sont signalés. Lesquels, explique-t-il, ont besoin d’accompagnement. « Actuellement, nos équipes sont sur le terrain dans les six départements en train de travailler sur le ciblage des ménages. Nous avons le département de Tambacounda, de Goudiry, Bambey, Malem-Hodar, Matam et Kanel.

Voilà les six départements qui sont en cours de ciblage afin qu’on puisse apporter une aide aux populations en difficulté. Nous voulons éviter que ces ménages tombent dans des situations beaucoup plus difficiles. La situation de la sécurité alimentaire au Sénégal n’est pas alarmant »,
 a signalé Jean Pierre Senghor.

Ce dernier prévient que le Sénégal n’est pas le plus fatigué dans l’histoire. Mais il ressort des analyses que les déterminants majeurs de l’insécurité alimentaire au Sénégal, sont à la fois structurels et conjoncturels.

Ainsi, dans les zones les plus affectées, l’insécurité alimentaire est fortement corrélée à la pauvreté, à la baisse de productions, aux chocs récurrents, à l’enclavement et, à la variation des prix des denrées. La pauvreté des ménages avec un taux de 46,7% au niveau national et de 57,3% en milieu rural. Et, les régions de Kolda, Ziguinchor, Fatick, Kaolack sont les plus pauvres avec un taux très élevé, supérieur à 60%.

Les régions de Matam, Diourbel et Thiès ont un taux fort, compris entre 40 et 60%. Au moment où les régions de Dakar, Louga et Saint-Louis enregistrent un taux inférieur à 40%. « Il faut éviter que les populations se retrouvent dans une situation beaucoup plus difficile. Le programme national d’appui à la sécurité alimentaire et à la résilience va tout faire pour qu’on sorte de ce plan d’urgence. Ce sont des chocs économiques et climatiques. Deux types de chocs exogènes qui peuvent déclencher ce plan d’urgence », a-t-il révélé.

Ailleurs, la faiblesse de la gouvernance a été identifiée comme l’une des causes de la situation de l’insécurité alimentaire. Et, l’analyse montre une détérioration progressive en zone rurale, passant de 13% à 19%, puis à 23%, respectivement en 2010, 2013 et 2016.

Après la hausse de 2013 en milieu urbain, soit 12%, liée à la crise de 2012, la situation s’est nettement améliorée avec des ménages, ayant une consommation alimentaire pauvre de 10%.


O WADE Leral