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Interdiction des sachets plastiques à faible micronnage : Les non-dits d’une loi

Tous les sachets plastiques ne sont pas concernés par la loi, votée le 21 avril dernier à l’Assemblée Nationale, interdisant la production, l’importation, la vente et la distribution des sachets plastiques à faible micronnage. Le conseiller juridique du ministre de l’Environnement et du Développement explique que les sachets concernés sont ceux ayant une bretelle dont l’épaisseur est inférieure ou égale à 30 microns. Les autres types de sachets utilisés par les femmes pour la glace et autres sont toujours autorises. Nos confrères de EnQuête ont consacrés un dossier pour informer davantage les Sénégalais sur cette interdiction.


Rédigé par leral.net le Mercredi 29 Avril 2015 à 10:55 | | 0 commentaire(s)|

Interdiction des sachets plastiques à faible micronnage : Les non-dits d’une loi
Dakar, une ville sans plastique. Tel est le souhait des autorités sénégalaises qui ont amené une loi à l’Assemblée nationale pour interdire la production, l’importation, la vente et la distribution des sachets plastiques à faible micronnage. Ces sachets plastiques à faible micronnage font parti du décor qui vous accueille une fois dans la capitale sénégalaise. « Quand on entre dans nos villes, ce qui nous accueille, ce sont des ordures. Lorsqu’on quitte, ce sont les ordures qui nous disent au revoir », avait constaté l’ancien Premier ministre, Aminata Touré. Parmi ces tas de déchets qu’on retrouve à l’entrée des villes et des campagnes, la grande partie est constituée de sachets plastiques. Le conseiller technique au ministère de l’Environnement et de Développement durable, Ibrahima Falla Junior, de souligner : « Ces sachets plastiques ne sont pas biodégradables. Ce sont des sachets que l’on appelle des polluants organiques persistants et sa combustion reste un danger mortel ». Selon lui, 5 millions de sachets plastiques sont abandonnés dans la nature au Sénégal.

Par ailleurs, l’interdiction des sachets plastiques, ne touche pas tous les sachets, seuls les sachets à faible micronnage sont concernés par cette loi votée le 21 avril dernier par les députés. La loi ne vise pas les sachets dont l’épaisseur est inférieure ou égale à 30 microns. En terme beaucoup plus clairs, insiste Boniface Cacheu, « il s’agit des sachets à bretelles, peu importe la couleur, il est concerné par la loi ».

« L’Etat du Sénégal ne vise pas seulement l’interdiction des sachets plastiques à travers cette loi »
La frilosité des rédacteurs du texte a été déplorée par certains députés lors des travaux en commission. Ces derniers estiment que les rédacteurs n’ont pas osé trancher le dilemme entre l’interdiction totale des emballages plastiques et la baisse de revenus des fabricants de ces articles polluants. Selon M. Cacheu, « on vit dans l’ère du développement durable. La protection de l’environnement ne doit pas se faire au détriment du développement économique comme le développement économique ne doit pas se faire au détriment de la protection de l’environnement ». Aussi, considère-t-il que ces sachets plastiques sont essentiellement importés. Le risque de ralentissement ou d’arrêts des activités industriels est écarté et ça permet de protéger l’environnement. Cependant, l’Etat du Sénégal ne vise pas seulement l’interdiction des sachets plastiques à travers cette loi. Dans la deuxième partie du texte, l’Etat veut promouvoir une gestion rationnelle des déchets plastiques. « La filière recyclage sera promue. Ce qui fait qu’il a été demandé aux industriels de disposer de collecteurs », a informé, M. Cacheu.

Actuellement, l’inquiétude règne chez les marchands. « Nous ne sommes même pas au courant du vote de ce projet de loi », s’étonne Modou Fall. Ce jeune commerçant est surpris par cette mesure tout comme ses camarades commerçants interpellés sur ce sujet. Le Sénégal n’est pas le premier pays africain à avoir adopté cette loi interdisant la production, l’importation, la vente et la distribution des sachets plastiques à faible micronnage. C’est devenu une tendance en Afrique pour la protection de l’environnement. Les pionniers de cette censure restent l’Afrique du sud et le Rwanda. Un exemple de réussite pour ces deux pays où on ne retrouve pas dans les rues des sachets en plastique comme c’est le cas dans beaucoup de capitales africaines. Dans la région ouest-africaine, des pays comme le Togo, le Mali, la Guinée Bissau, le Burkina Fasso et la Côte d’Ivoire ont déjà voté cette loi mais, son application n’a pas connu un succès total dans ces pays.

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