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Islam et droits de l’enfant (Pédre Ndiaye)

Rédigé par leral.net le Jeudi 20 Novembre 2014 à 11:08 | | 0 commentaire(s)|

Islam et droits de l’enfant (Pédre Ndiaye)
C’est ce jeudi 20 novembre que la 25e édition de la convention des droits de l’enfant est commémorée. Les Etats parties dont le Sénégal ont ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant, s’inspirant des principes fondamentaux des Nations-Unies. Il est bon de chercher à savoir si les populations pour qui cette convention a été libellée se sont approprié des textes pertinents élaborés par les experts. C’est connu, nul n’est sensé ignorer la loi. Mais, les Sénégalais tardent à faire siennes les dispositions édictées. Il est donc logique d’entamer une réflexion sur les causes profondes de ce laxisme et de voir pourquoi la puissance publique hésite dans la mise en pratique de cette convention.

Le Sénégal, pays fortement religieux, peut-il se permettre d’appliquer dans toute sa rigueur des dispositions juridiques laïques ? Le non-prise en charge des préoccupations de l’enfant n’est-elle pas due à une défaillance dans l’éducation des futurs parents eux-mêmes ? Le musulman répondra par l’affirmative avec l’invocation d’un hadith à l’égard du père :
«Le Coran attribue à l’enfant ses premiers droits avant même sa naissance : - lui choisir la mère qui doit le porter dans son sein - l’éduquer, l’allaiter et lui inculquer les bonnes manières». Et un autre hadith de renchérir : «si la maman est bonne, ce sera l’occasion pour l’enfant de recevoir une bonne éducation basée sur la foi et la piété ; ce qui, sans doute l’inciterait à suivre la marche vers le développement et à s’élever pour faire face à tous les défis». La Convention des droits de l’enfant stipule en son article 1er : «l’enfant est défini comme un être humain de moins de 18 ans, sauf si la loi lui accorde la majorité par émancipation». Selon l’art 18, «la responsabilité d’élever l’enfant et d’assurer son développement incombe au premier chef conjointement aux parents, et l’Etat doit les aider à exercer cette responsabilité». Si du point de vue de l’Islam, la femme reste un élément essentiel dans l’avenir de l’enfant, la foi et la piété du couple demeurent le point nodal du futur produit de leur union célébrée. La Convention n’octroie de droit à l’enfant qu’après sa naissance et désigne l’Etat comme élément de veille à son application. L’opposition entre l’angle d’analyse laïc et celui religieux renvoyant aux relations immatérielles entre l’Homme et le bon Dieu rend compliqué, sans aucun doute, le degré de complémentarité des deux niveaux.


Pédre Ndiaye, journaliste,
président du Cercle des amis
et défenseurs des enfants (CADE