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Issa Hayatou : « Je peux faire jusqu'à dix mandats, où est le problème ?»

Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, était l’invité de l'émission Radio Foot sur RFI vendredi 7 octobre. Une interview lue pour vous par Leral.net. Occasion pour lui de confirmer la tenue de la prochaine CAN au Gabon, de parler de la question de sa succession et des réformes de la Fifa, entre autres.


Rédigé par leral.net le Vendredi 7 Octobre 2016 à 22:17 | | 0 commentaire(s)|

Issa Hayatou : « Je peux faire jusqu'à dix mandats, où est le problème ?»
RFI : Aujourd’hui, la tendance est à l’inflation en matière d’équipes qui participent aux compétitions internationales. Il y a eu l’Euro 2016 avec 24 équipes, et le président de la Fifa Gianni Infantino a évoqué la possibilité de faire une Coupe du monde avec 40 ou 48 pays. Qu’en est-il de la CAF, on peut aller jusqu’à 24 équipe pour une CAN ?

C’est une question de moyens. S'il n'y avait pas le handicap des infrastructures, on serait passé à 24. Il n'y a pas de raison que ça ne se fasse pas, mais nous sommes réalistes. Beaucoup de pays ne peuvent pas abriter la CAN à plus de 16. L'Europe le fait parce qu'il y a beaucoup de stades. En Afrique, quand j'ai été élu en 1988, c'était 8 (équipes qualifiées), puis 12 en 1992, puis 16 en 1996. Pour le moment, on n’envisage pas d’augmenter les équipes, à moins de domicilier la CAN dans un pays qui aurait toutes les infrastructures nécessaires.« Je n’ai jamais été cité dans les scandales »

Et que peut faire la CAF pour augmenter le nombre de sélectionneurs africains ? Pour la prochaine CAN sur 16 sélectionneurs, trois viennent du continent (Aliou Cissé, Sénégal, Florent Ibenge, RDC, et Kalisto Pasuwa, Zimbabwe), contre treize techniciens étrangers. Est-ce que la CAF peut faire quelque chose dans ce sens ?

On pourrait bien faire une réglementation, mais il nous est interdit de nous immiscer dans les affaires internes des fédérations internationales. Un jour, s’il y a une petite ouverture, la CAF fera quelque chose, mais pour l’instant, c’est une question de souveraineté nationale.

ll y a cinq ans, il y a eu le congrès de l’Uefa à Paris. Vous étiez là, vous avez assisté à la réélection de Michel Platini avec tous les autres présidents des confédérations du monde. Aujourd’hui, parmi tous ceux qui étaient présents, vous êtes le seul encore en poste. Cela ne vous paraît pas incroyable d’avoir fait le vide autour de vous en 5 ans ?

Incroyable pourquoi ? (rires) Ils sont partis, j’ai survécu par la grâce de Dieu, par mon comportement. Rien ne s’est passé (ndlr : allusion au scandale de corruption à la Fifa). Je n’ai jamais été cité dans les scandales. Je n’ai jamais été inquiet. Je n’avais rien fait de mal, donc je n’avais pas peur.« Je ne ferais pas encore 12 ans »


Le 16 mars 2017, la CAF fêtera ses 60 ans à Addis-Abeba, ce sera aussi l’élection pour un nouveau mandat du président de la CAF. Est-ce que vous serez candidat à votre propre succession ?

Pour le moment, je réfléchis, peut-être que je serai candidat, peut-être pas. Il y a certaines conditions que je ne peux pas dévoiler pour pouvoir me prononcer. La date limite de dépôt des candidatures, c'est le 16 décembre, donc j'ai tout le temps.
Il y a quelques jours, la CAF s'est prononcée en faveur d'une limitation à trois mandats de quatre ans pour le président de l'instance à partir de 2017. Cette mesure n’est pas rétroactive et pour la presse africaine, c’est un moyen pour vous d’être là encore 12 ans.Ça, je peux l’affirmer, je ne ferai pas encore 12 ans. J’ai 70 ans, j’ai commencé à 41 ans.

Quand vous étiez à la Fifa vous plaidiez pour la limitation des mandats, est-ce qu’il y a pas une contradiction d’envisager de faire encore un mandat à la tête de la CAF ?

Non ! Au niveau de la Fifa ou de la CAF, rien n’est limité. Je peux me limiter, cela dépend de moi, mais les textes ne m’interdisent pas. Peut-être que je vais aller jusqu'à dix, où est le problème ? (rires) Ça vous gêne en quoi ? Je ne suis pas en forme, j’ai des petits handicaps, c’est pour cela que j’ai besoin encore de temps pour réfléchir.

Khary DIENE
 

La rédaction