Quelques heures avant de se rendre au Legon Sports Stadium pour les besoins de la cérémonie d’ouverture, la délégation sénégalaise à Accra, a reçu des mains du Ministre des Sports, le drapeau national. Une occasion pour Lat Diop, de transmettre le message du Chef de l’État et d’inviter les athlètes à donner la meilleure image possible du Sénégal sur et en dehors des aires de jeu.
Ousseynou POUYE (Envoyé spécial)
ACCRA (GHANA) – Après une édition 2019 où le Sénégal s’était classé 22ème nation sur 54 délégations présentes à Rabat, au Maroc, la délégation nationale présente à Accra est invitée à mieux œuvrer sur les différentes aires de jeu. Un appel lancé, hier, par le Ministre des Sports, lors de la remise officielle du drapeau national aux athlètes et à leurs encadreurs, tenue à l’Université du Ghana qui fait office de village des Jeux et de résidence pour les athlètes. « En accueillant cet événement sportif majeur pour la première fois de son histoire, le Ghana perçoit les Jeux comme un festival de compétitions et de célébration de la culture au bénéfice de la jeunesse africaine », a fait remarquer Lat Diop, avant de remettre le flambeau national à Monica Sagna du judo et Serigne Saliou Diouf, capitaine de l’équipe nationale de football U20.
Le Ministre souligne que sur le plan sportif, les athlètes africains de tous horizons vont « démontrer leurs talents et leur détermination avec comme objectifs, de gagner des médailles et de se positionner sur la scène internationale, en cette année de Jeux olympiques et paralympiques ». Après une participation « réussie » aux Jeux de la Francophonie de 2023 à Kinshasa, en République démocratique du Congo, ces Sénégalais sont donc à Accra pour relever le défi de leurs devanciers à Rabat qui avaient décroché 22 médailles dont une en or et s’étaient classés 22èmes sur 54 pays participants. « Un « classement à améliorer », a exhorté le Ministre. Qui a dit aux athlètes sa conviction : « vous disposez de toutes les qualités techniques et mentales mais aussi d’un capital expérience pouvant vous permettre de glaner le maximum de médailles ».
Au nom des encadreurs, l’entraîneur adjoint de l’équipe nationale de football U20 qui a salué les efforts consentis par le Gouvernement pour une bonne participation du Sénégal à ces Jeux, a dit l’engagement du groupe à « donner le maximum pour relever le défi ô combien important. Parce qu’aujourd’hui, le Sénégal est cité parmi les grandes nations de sport à travers diverses disciplines ». Il s’est, par ailleurs, félicité de la tenue de la cérémonie qui sert de « motivation pour les athlètes ».
Seydina Oumar Diagne, secrétaire général du Comité national olympique et sportif sénégalais (Cnoss), a présenté aux jeunes athlètes, les légendes du sport sénégalais : El Hadj Amadou Dia, seul médaillé olympique national, et Mathieu Faye, meilleur basketteur africain. Des compatriotes qui, selon lui, ont dignement représenté le pays. Pour dire, selon M. Diagne, que les athlètes ont des références pour performer. Aussi, s’est-il félicité que les athlètes soient dans de bonnes conditions. « Nous comptons sur vous pour faire flotter et hisser haut, le drapeau national », leur a-t-il lancé. M. Diagne les a, en outre, invités à se battre dans la sportivité, le fair-play.
KARATÉ
Une médaille d’argent et deux de bronze glanées
Le karaté a emboîté, jeudi et vendredi, le pas au tennis de table qui avait lancé, mardi, la collecte de médailles pour le compte de la délégation sénégalaise aux 13èmes Jeux africains « Accra 2024 ». La discipline a vu trois de ses représentants s’illustrer sur les tatamis de la capitale ghanéenne en remportant trois autres médailles. Il s’agit d’une breloque en argent et deux autres de bronze qui ont été remportées en individuels. L’argent, arrivé dans la soirée de jeudi, a été l’œuvre de Makhtar Diop, chez les -84kg. Il a perdu la finale pour le titre, face à l’Égyptien Youssef Emad Mahmoud Abdelhameed Badawy, n°1 mondial de la catégorie.
Plus tôt dans la journée, c’est son compatriote Mohamed Falilou Diop (+84kg) qui avait déjà décroché le bronze. Des performances dont s’est réjoui Fodé Ndao, entraîneur des équipes nationales de karaté. « C’était une journée très difficile où nous avons eu des combats très durs. Mais Dieu merci, les jeunes ont bien travaillé », a dit le vice-champion du monde de karaté à Munich en 2000, désormais en charge des équipes nationales.
Il a renseigné, par ailleurs, que trois autres athlètes étaient sur le tapis mais pas avec la même réussite. « Nous avions aussi en kata Aïssatou Simal qui a bien travaillé même si elle n’a pas eu de médaille. Nous avons, par ailleurs, eu une 5ème place avec Fatou Diop chez les +68kg ; chez les -61kg, nous avions eu Yacine Lô qui n’a pas été récompensée », a-t-il ajouté. Non sans ajouter : « c’était une très bonne journée pour nous en attendant les prochaines. Le travail continue en espérant de gagner d’autres médailles pour la deuxième journée ».
Et justement, le vœu a été exhaussé et matérialisé ce vendredi, par un nouveau podium. Après les deux médailles de jeudi, le karaté a ainsi poursuivi sa moisson avec une autre breloque dans l’escarcelle des « Lions ». Une distinction acquise de haute lutte au Ga-Mashie Hall d’Accra qui accueille une partie des compétitions d’arts martiaux, par Maïmouna Niang, qui a remporté la finale de bronze chez les -55kg. Ce nouveau métal porte ainsi le total à quatre médailles (1 en argent et 3 de bronze).
JUDO
« Faire mieux qu’à Rabat, il y a quatre ans », selon l’entraineur national
Le judo avait permis au Sénégal de remporter sa seule médaille d’or aux Jeux de Rabat, en 2019. Les judokas seront à nouveau d’attaque à Accra où ils entrent en lice mardi prochain avec l’ambition de faire mieux, selon Abdou Karim Seck, entraineur de l’équipe nationale.
Le judo sénégalais a déplacé à Accra huit combattants avec comme chef de file Mbagnick Ndiaye (+100kg), le seul médaillé d’or des derniers Jeux africains. Il ambitionne de rempiler cette année, emportant avec lui, ses autres compatriotes dans sa performance. C’est l’ambition affirmée par leur entraineur, Abdou Karim Seck qui rappelle qu’outre le triple champion d’Afrique, il y a Abdourahmane Diao (-90kg), vice-champion d’Afrique ainsi que Saliou Ndiaye, jeune frère de Mbagnick en -81kg et Moussa Diop (-60kg), médaillé de bronze aux derniers Championnats d’Afrique. Chez les dames, il y a Georgette et Monica Sagna (+78kg), également médaillées aux derniers Championnats d’Afrique. «Il y a aussi Fatou Kiné Faye Badji (-70kg) qui revient à la compétition après quelques moments d’absence ; même si lors de sa dernière campagne, aux Championnats d’Afrique de Dakar, elle était médaillée de bronze. Nous avons également fait venir une junior, une petite, Djodjo Sonko (-52kg) que nous suivons pour qu’elle s’aguerrisse davantage», a-t-il renseigné. Toutes choses qui lui font dire que «nous avons amené une équipe avec beaucoup d’expérience ; une équipe qui a l’habitude des grandes compétitions à travers le monde. Et j’estime qu’il n’y a pas de raison de ne pas faire comme lors de la dernière édition».
L’équipe qui a rallié très tôt la capitale ghanéenne entre dans la compétition le 12 mars, c’est-à-dire mardi prochain. «Les combattants se sont bien entrainés ; ils n’ont attendu personne pour préparer des compétitions de ce genre. Avec ce groupe, l’espoir est permis pour le judo, mais aussi pour toute la délégation de faire mieux qu’il y a quatre ans. Tout le monde s’est bien préparé, on a rajeuni les équipes et il n’y a pas de raison qu’on ne fasse pas de résultats», a dit l’entraineur. Selon le techniciens, ses protégés qui ont répété leurs gammes dans les installations de l’Asfa du fait de la démolition du Dojo national, seront en lice pour les trois premiers jours (12, 13 et 14 mars), dans les compétitions en individuels, chacun dans sa catégorie. «Le 15, on fait une compétition par équipe mixte (3 garçons, 3 filles). On a une très bonne équipe, même si dans la compétition, on peut avoir la meilleure équipe et ne pas gagner. Mais on espère aller le plus loin possible et faire mieux que la fois passée», a poursuivi Abdou Karim Seck. Il ajoute par ailleurs que le choix de faire venir tous ces combattants a pour but de préparer d’autres compétitions, en particulier, les Championnats d’Afrique. « Nous comptons y amener des équipes. Donc la compétition à Accra entre dans le cadre de la préparation de ces Championnats où nos combattants iront à la recherche de la qualification aux Jo de Paris. Les Jeux d’Accra ne sont pas qualificatifs pour ‘’Paris 2024’’ mais ils sont importants», a-t-il indiqué.
Ousseynou POUYE (Envoyé spécial)
Source : https://lesoleil.sn/jeux-africains-accra-2024-remi...