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Justin Faye, auteur de « Get the kick »: "Pour exporter la musique sénégalaise, il faut un brassage de rythmes et sonorités des différentes ethnies du Sénégal "

Rédigé par leral.net le Lundi 3 Juillet 2017 à 13:18 | | 0 commentaire(s)|

Artiste, musicien, auteur, compositeur, guitariste, producteur Justin Faye est un Sénégalais vivant aux Etats-Unis. Qui connait les rudiments d’une industrialisation musicale. Et comme le font les Américains, pour se faire connaître, il provoque et bouscule mais à la différence des premiers cités, Justin Faye a des origines sénégalaises. Et quand ces concitoyens découvrent la vidéo «Get the kick» (jouir en français), la toile entre en ébullition.                 
 
Bree Tree, le dernier single est entendu en boucle dans les radios. On croit savoir que la ligne de basse est assurée par Habib Faye. Est-ce pour vous la bonne formule pour vous d’exporter la musique sénégalaise ?

« Bree Tree » est  officiellement sorti. C’est disponible sur les plateformes de téléchargement au niveau mondial, ce 1er Juillet 2017. Cependant quelques stations radio du Sénégal, France, USA ont le produit pour faire la promotion. La chanson est aussi disponible sur un site de musique mais pas pour le grand public…on l’envoie aux professionnels de l’industrie musicale et d’autres personnes dans une zone limitée pour faire des sondages avant le grand jour. Effectivement, c’est dans Bree Tree que Habib Faye a joué la basse.

Avec les sondages, on a reçu des feebacks très positifs et encourageants. Pour l’instant, seulement deux stations radio jouent le nouveau single à Denver et à Monument,  dans le Colorado. Après la sortie officielle le 1er juillet, on va donner le produit à plusieurs grandes radios des Etats-Unis, d’Europe, du Sénégal, d’Amérique latine et d’Asie.
 
D’où vous êtes venu cette inspiration. Est-ce un choix dicté par le marché ou est-il authentique ?

Effectivement, c’est un choix authentique. On ne commande pas l’inspiration.  J’ai senti l’envie, le besoin pressant de mélanger nos sonorités sénégalaises avec la musique que j’entends ailleurs. J’ai commencé par mélanger les rythmes et sonorités de mon pays, le Sénégal avec les musiques modernes. Parce je veux être particulier et ne pas faire de la musique que tout le monde fait. Etre unique en tant qu’artiste, c’est ce que les légendes font.

Ce genre musical est-il bien accueilli aux Usa ? Car d’habitude, ce sont les Américains qui influencent le monde et pas le contraire en matière de musique.

J’en suis sûr que ce genre musical passera aux Etats-Unis car les sondages me donnent raison. Les quelques stations radios, promoteurs et échantillons de personnes qui ont écouté le nouveau single, ont dit de très bonnes choses sur la chanson.

Encore une fois de plus, le showbiz est une question de risque: qui ne tente rien, n’a rien. Je crois fermement que cette musique va changer la donne. Et je ne vois franchement pas pourquoi ça ne marcherait pas.  

Akon est beaucoup plus connu que toi là-bas ? A-t-il participé à la conception de cet album pour aider à vulgariser ce genre ?
Il fait son truc à côté et je le respecte beaucoup mais il n’est pas moi et je ne suis pas Akon. Je ne connais pas Akon particulièrement mais je suis en contact avec deux de ses frères. Mon staff a contacté son petit frère Bou Thiam, celui qui s’occupe de son label Konvict Music. Il nous a dit qu’il était très occupé ces derniers temps mais il allait nous recontacter quand il sera libre. J’aimerais le rencontrer un jour et pourquoi pas, faire un duo avec lui. Ça pourrait être cool.
 
 
Vous qui êtes aux Usa, quel regard portez-vous sur la musique sénégalaise de manière générale ? Que faut-il faire pour l’exporter comme le font les Nigérians ?

C’est très possible d’exporter la musique Sénégalaise mais il faut un brassage de rythmes et sonorités des différentes ethnies du Sénégal pour créer de nouveaux genres. Et pourtant, c’est comme ça que le Jazz de la Nouvelle Orléans aux Usa et la salsa Afro-Cubaine ont été créés. Il nous faut des fusions de styles musicaux typiquement sénégalais. Et c’est ce que je suis en train de tester avec mon nouveau single Bree Tree, en apportant un mélange de sonorités. Je vais beaucoup y travailler ces années à venir s’il plait à Dieu, pour voir ce qu’on peut créer de nouveau venant du Sénégal.

Le potentiel qu’on a, est énorme ! Il faut tout juste de la créativité pour y arriver. J’ai écouté la musique nigériane qui est en vogue mais elle a été influencée par la musique congolaise. C’est tout juste la langue d’expression qui a changé, leur chance est que l’anglais est plus exploitable que le français ou les autres dialectes d’Afrique. Les Nigérians ont exploite ce créneau et ça marche pour eux.
 
Le Quotidien