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Kédougou - mort du sourd-muet Kékouta Sidibé : le film du drame

Rédigé par leral.net le Mardi 14 Août 2012 à 19:00 | | 1 commentaire(s)|

Kédougou - mort du sourd-muet Kékouta Sidibé : le film du drame
Dans la nuit du dimanche 12 août aux environs de 20 heures, suite à une information anonyme faisant état d’un intense trafic de drogue chez le sieur Kékouta Sidibé, les hommes du commandant Babacar Dramé de la brigade de gendarmerie de Kédougou font une descente à son domicile sis au quartier Mosquée. Les pandores surprennent trois individus dans la chambre en train de tirer fébrilement sur des joints, après avoir passé au peigne fin toute la chambre du sourd-muet, ils saisissent plus d’un kilogramme de chanvre indien, de l’argent et l’arsenal de conditionnement de la drogue. Une vive dispute éclate entre les fumeurs et les pandores. Le sourd muet qui a refusé de répondre aux gendarmes et de les suivre, va être passé à tabac, ligoté puis balancé dans le véhicule, selon les témoins. Sur la route qui mène vers la brigade de gendarmerie, il rend l’âme avant d’être acheminé au district sanitaire de Kédougou par les gendarmes.


Les faits remontent dans la nuit du dimanche 12 août 2012, après le « nafila », à Kédougou aux environs de 20 heures. Les hommes du commandant Babacar Dramé de la brigade de gendarmerie de Kédougou, suite à une information anonyme faisant état d’un intense trafic de drogue au domicile de Kékouta Sidibé, âgé de 35 ans, sourd-muet de son état, marié à une épouse et père de deux bouts de bois de Dieu, y font une descente. Les pandores vont investir la chambre et surprendre trois individus avec des joints de « niakoye » (cannabis). Il s’agit du propriétaire de la chambre, Kékouta Sidibé et de ses deux amis Balla Sidibé et Mady Bamboudou. La fouille des lieux va permettre aux gendarmes de découvrir plus d’un kilogramme de « yamba », de l’argent et l’arsenal de conditionnement du chanvre indien. Une vive dispute éclate entre les trois individus et les gendarmes, après que ces derniers aient fouillé toute la chambre. Sentant l’étau se resserrer autour d’eux, ils tentent de résister. Dans le refus d’obtempérer, les trois Kédovins font passer un sale quart d’heure entre les mains des pandores. Le propriétaire des lieux, Kécouta Sidibé quant à lui a été malmené, « massacré » avant d’être trainé sur une distance de 30 mètres, selon les témoins rencontrés au domicile du défunt. Jeté finalement dans le panier à salade en compagnie de ses deux amis, le sourd-muet rend l’âme en cours de route vers les coups de 21 heures. Une mort qui a été la goutte d’eau de trop, selon les populations Dans la matinée du lundi 13 août, la famille Sidibé, qui s’apprêtait à apporter à manger à Kékouta, est informée du décès du sourd-muet. L’annonce de son décès a suscité une vive colère dans le populeux quartier de Mosquée où quelques minutes après, la nouvelle a fait le tour de la ville, avant que la maison du défunt ne soit prise d’assaut. Par ailleurs, des jeunes et des femmes ont vite fait de rallier le district sanitaire. C’était la désolation et la consternation qui se lisaient sur les visages des parents et proches de la victime. Les jeunes étaient inconsolables suite au décès de Kékouta Sidibé. Ils ont d’abord envoyé un message aux gendarmes pour demander une réparation. Avant d’exiger la mort d’un gendarme pour que justice soit faite. C’est pourquoi, ils ont pris de force la dépouille mortelle à la morgue de Kédougou pour aller la remettre aux gendarmes pour l’inhumation. Ils étaient tous prés à en découdre avec les pandores. Selon Mady Sidibé, frère de Kékouta, et témoin des faits, « les gendarmes ont attaché Kékouta comme un animal. Ils nous ont pris ensemble. La victime ne peut, ni parler, ni entendre. Ils auraient du faire doucement et comprendre sa situation de sourd muet jusqu’à l’arrêter, sans créer de casse et éviter le pire qui s’est produit par leur faute ». Affrontements entre gendarmes et populations La brigade de gendarmerie a été prise d’assaut par les jeunes en furie qui voulaient coûte que coûte venger leur camarade. D’ailleurs, ils ont déjà cité le nom du Maréchal des logis-chef (Mdl) Diop, comme le principal responsable de la mort de Kékouta. Ce dernier aurait mené l’opération avec une dizaine d’éléments appartenant à la gendarmerie, pour cette arrestation. Les jeunes ont réussi à libérer tous les jeunes pris avec Kékouta, avant de saccager la quasi-totalité des véhicules qui étaient stationnés dans la brigade. Des habitants du quartier Mosquée et autres amis et parents de la famille Sidibé qui s’étaient rassemblés aux alentours de la brigade de gendarmerie de Kédougou ont fait face à des gendarmes armés jusqu’aux dents. Aux jets de pierre des manifestants, les gendarmes ont répliqué par des grenades lacrymogènes, faisant un blessé, atteint à l’œil par des éclats de grenade lacrymogène. Dans l’après-midi, les manifestants ont mis le feu aux logements des gendarmes. Le blessé a été évacué au centre de santé de la ville par les manifestants qui sont sortis massivement dans les rues, bloquant du coup l’entrée de la ville, au quartier Lawol Tamba, et certaines grandes artères de Kédougou. Le médecin du district de Kédougou constate des traces de bastonnade Interpellé sur la question, le médecin-chef du district sanitaire de Kédougou, Dr Senghor, qui a examiné le corps de la victime affirme : « il (Kékouta Sidibé) est arrivé à l’hôpital entre 20h et 21h. Il était déjà mort ». Et d’ajouter : « il a été conduit à l’hôpital par des gendarmes ». Pourtant, d’après certaines sources, ces derniers ont expliqué que Kékouta s’est suicidé. A en croire toujours Dr Senghor, le sang sortait des narines, des oreilles de la victime qui était blessé au front quant il l’a consulté sommairement la nuit. C’est seulement le lendemain (hier lundi matin) qu’il s’est rendu compte qu’ « il y avait quelques signes de bastonnades au niveau des régions cutanées, notamment au niveau des fesses du défunt ». Le commandant de la brigade fond en larmes Le commandant de la brigade de gendarmerie de Kédougou, Babacar Dramé, profondément touché et surpris par les événements, fond en larmes. Complètement abattu et dépassé par les évènements, l’adjudant-chef a demandé avec insistance aux jeunes qui s’saccageaient tout ce qu’ils trouvaient sur leur passage de se calmer et de laisser la justice faire son travail. « Les enquêteurs sont sur place et une enquête est déjà ouverte. Les auteurs seront identifiés, déshabillés et ils répondront de leurs actes. La justice ne protègera personne. Tout ce que je demande, c’est que les jeunes reprennent leurs esprits et qu’ils se calment ». Le préfet du département, Momar Ndiaye, qui s’est rendu à la brigade de gendarmerie pour s’enquérir de la situation qui pourrait dégénérer à tout moment, a appelé les populations au calme et de laisser la justice faire son travail.


Source:Piccmi



1.Posté par rebel le 14/08/2012 19:52 | Alerter
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au moins ce adjudant a un coeur humain, tous ces gendarmes sont des salauds. mais quand meme prenez les armes comme en casamance et vous serez respextez

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