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Kinshasa accuse Dakar d’accueillir une réunion destinée à "déstabiliser" la RDC

Le gouvernement de la République démocratique du Congo a accusé dimanche les autorités sénégalaises d’accueillir une réunion d’une quarantaine d’opposants et d’acteurs de la société civile, destinée, selon Kinshasa, à « déstabiliser les institutions de la RDC ».


Rédigé par leral.net le Lundi 14 Décembre 2015 à 00:02 | | 2 commentaire(s)|

Lambert Mende, porte parole du gouvernement de la République du Congo
Lambert Mende, porte parole du gouvernement de la République du Congo
« Nous disposons d’éléments qui indiquent que l’objectif de la réunion de l’île de Gorée est de déstabiliser les institutions en RDC », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.

M. Mende qualifie l’attitude des autorités sénégalaises à propos de ce forum de trois jours « d’inacceptable » et estime qu’elle « dénote d’une forte dose d’irresponsabilité ».

La Fondation allemande Konrad Adenauer, coorganisatrice du forum, y a invité uniquement « les organisations politiques et de la société civile congolaises, qui ont publiquement exprimé leurs inquiétudes face à l’avenir du processus électoral en RDC », en particulier « l’élection présidentielle de 2016″, a déclaré à l’AFP l’un des organisateurs sous couvert d’anonymat.

Aucun représentant du gouvernement congolais n’a été invité, a-t-on ajouté de même source.

M. Mende a ajouté que la présence sur l’ile de Gorée, au large de Dakar, de militants des mouvements citoyens congolais Filimbi et Lutte pour le changement (Lucha) « pose problème » parce que « ces groupes sont en délicatesse avec la justice » de la RDC.

Le 3 décembre 2015, le maire de Goma, capitale du Nord-Kivu (est de la RDC), y a interdit toutes les activités du mouvement des jeunes indignés de la Lucha.

Mi-mars, la présentation publique du mouvement citoyen Filimbi s’était soldée par l’arrestation d’une trentaine de personnes à la fin d’une conférence de presse avec des représentants des mouvements sénégalais « Y en a marre » et burkinabè « Balai citoyen ».
Le climat politique est très tendu à l’approche d’un cycle électoral qui devait commencer initialement en octobre 2015 pour mener jusqu’à la présidentielle de novembre 2016, à laquelle la Constitution interdit au président Joseph Kabila – au pouvoir depuis 2001 – de se représenter.
Depuis l’invalidation du calendrier électoral par la Cour constitutionnelle en septembre, le plus grand flou règne sur la tenue des scrutins à venir.
Plusieurs composantes de l’opposition soupçonnent M. Kabila de chercher à demeurer à la tête du pays au delà de la fin de son mandat.
L’ONU s’est inquiétée début décembre du « rétrécissement » de l’espace démocratique en RDC.
Un des organisateurs de la rencontre de l’île de Gorée a indiqué que la quarantaine de participants a convenu de mettre en place un « Front citoyen 2016″. Le forum s’est ouvert samedi et doit se terminer lundi.