Leral.net - S'informer en temps réel

L’Arabie saoudite rouvre sa frontière avec le Qatar

Rédigé par leral.net le Jeudi 17 Août 2017 à 09:20 | | 0 commentaire(s)|

Le roi Salmane a reçu un émissaire de Doha et a décidé de permettre aux pèlerins de se rendre à la Mecque.


Le roi Salmane (à droite) le 30 juillet
Le roi Salmane (à droite) le 30 juillet

Le roi Salmane d’Arabie saoudite a ordonné l’ouverture de la frontière pour permettre aux Qataris d’effectuer le Hadj, le pèlerinage de La Mecque, a annoncé mercredi 16 août, l’agence officielle de presse saoudienne, SPA.

Cette décision, premier signe d’assouplissement de la tension diplomatique entre le royaume et l’Emirat, a été annoncée après que le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a reçu un émissaire de Doha.
Il s’agissait de la première rencontre de ce type depuis le 5 juin et la rupture des relations diplomatiques de Ryad avec Doha, une démarche qui avait été imitée par les Emirats arabes unis, le Bahreïn et l’Egypte .

Une première

Ces pays accusent le Qatar de soutenir des groupes extrémistes et de s’être trop rapproché de l’Iran chiite, le grand rival du royaume sunnite.
Le roi Salmane a ordonné que les pèlerins qataris soient autorisés « à entrer en Arabie saoudite par le passage frontalier, pour faire le pèlerinage », indique le communiqué publié par SPA.

Le roi a également ordonné l’envoi d’avions saoudiens à Doha pour
transporter « tous les pèlerins qataris à ses frais vers la ville de Djeddah », toujours selon SPA.
Cette ouverture est une première depuis la fermeture totale par l’Arabie saoudite et ses alliés de toutes leurs liaisons terrestres, aériennes et maritimes avec le Qatar. Ces mesures s’étaient accompagnées d’autres mesures de rétorsion économiques.
Le souverain a aussi ordonné que des avions privés appartenant aux lignes aériennes saoudiennes, soient envoyés à l’aéroport de Doha « pour transporter tous les pèlerins qataris à ses frais », a ajouté l’agence.
Pendant la rencontre, l’émissaire de Doha a « souligné que les relations entre le royaume d’Arabie saoudite et le Qatar sont des relations fraternelles ancrées dans l’histoire  ».

Le prince Mohammed a abondé, évoquant « la profondeur des relations historiques » entre les peuples saoudien et qatari, ainsi qu’entre leurs dirigeants. Des termes qui n’étaient plus utilisés depuis le début de la crise du Golfe, en dépit de multiples tentatives de médiation du
Koweït et des Etats-Unis, notamment.

Intérêts économiques

En juillet, les autorités qataries avaient accusé Ryad de menacer le pèlerinage à La Mecque, en refusant de garantir la sécurité de leurs pèlerins. Les autorités saoudiennes refusaient également que ces pèlerins arrivent directement de Doha à bord de vols de la compagnie Qatar Airways, qui ne peut plus survoler l’espace aérien saoudien.
Depuis le début de cette crise diplomatique, Doha a toujours nié les accusations de l’Arabie saoudite et de ses alliés, y voyant plutôt une volonté d’étrangler son économie.
Fort d’une population d’à peine 2,6 millions de personnes, dont 80 % d’étrangers, le minuscule émirat gazier est l’un des pays les plus riches du monde en termes de PIB par habitant, selon les statistiques du Fonds monétaire international . Le Qatar gère notamment un fonds souverain doté de 330 millions de dollars, fonds qui a multiplié ses investissements à l’étranger.
Mais des analystes comme Ali Shihabi, de l’Arabia Foundation à Washington, ont mis en garde contre tout excès d’optimisme après l’annonce de mercredi soir. Ce dernier a estimé qu’il s’agissait d’un simple « geste de bonne volonté » de l’Arabie à l’égard du peuple qatari.


lemonde.fr