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L’Eternelle nourrice des Assoiffés

Fille cadette de Cheikh Ahmadou Bamba qu’elle n’a pas connu, éduquée par le premier khalife de celui-ci, son grand frère, Serigne Moustapha Mbacké et formée par Serigne Fallou qui lui a lui a succédé, elle a, outre ses dons divins, réuni en elle trois silo de vertus : la puissance mystique, la force de l’action et la complicité avec Allah. Son nom : Sokhna Mai.


Rédigé par leral.net le Jeudi 25 Septembre 2008 à 22:13 | | 2 commentaire(s)|

L’Eternelle nourrice des Assoiffés
Elle est la fille cadette de Cheikh Ahmadou Bamba, le Fondateur du Mouridisme. Mais elle a rendu célèbre son nom par ses précoces prouesses dans l’étude et l’exégèse du Coran et surtout par la célébration nocturne de la Leylatoul Khadri, la Nuit du Décret, durant laquelle Allah a fait descendre le Livre Sacré. Maimouna est son nom authentique, un nom prédestiné, celui que portait la dernière épouse du Prophète de l’Islam et qui signifie, la femme bénie par Allah et favorisée par le Destin. Mais Sokhna Mai est le nom magique et affectueux par lequel les milliers de talibés l’appellent par distinction à Sokhna Mai Kabîr, sa grande sœur, mère de Serigne Moustapha Sokhna Mai Kabir de Darou Mouhty.
C’est à Diourbel qu’elle a vu le jour en 1925, au cinquième jour du mois de Ramadan. Sa mère s’appelle Sokhna Khary Darou Sylla et elle était sa seule enfant avec le Cheikh. Et c’est justement cette unicité qui fait d’elle une femme unique dans la Voie mouride caractérisée par une nature mystique faite de générosité et de forte personnalité. Pourtant, à l’extinction de son Vénéré Père, elle n’avait que deux ans. Mais elle fut vite récupérée par son grand frère Serigne Moustapha le premier Khalife de Khadimoul Rassoul qui s’assura de son éducation sociale et humaine. Sa formation coranique qui fortifie ses connaissances mystiques liées au Fiqk, au Tassawouf, à la Tawhid et à l’exégèse de la Parole d’Allah fut entre les mains impérissables de Serigne Fallou. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, enfant, elle a toujours considéré Serigne Moustapha comme son père puis comme un talibé de son père. Celui-ci, en effet, l’adorait tellement qu’il lui tendait (à elle et à deux autres enfants du Cheikh) le pan de son boubou pour qu’elle s’essuyât les mains après s’être rassasiée. D’ailleurs, Sokhna Maimouna elle-même racontait souvent cette période durant laquelle elle remarquait le zèle affectueux de celui-ci qui devançait ses moindres désirs. Elle exultait, n’ayant pas, à l’époque, conscience des liens de parenté qui l’unissait à Serigne Moustapha : « Ah qu’il est bon, ce talibé ! » Et ce talibé-là, lui a légué d’immenses valeurs humaines parmi lesquelles l’altruisme et l’abnégation en tout.
Sokhna Mai se distinguait par sa taille moyenne, son pudique regard d’une profondeur insondable et son sourire immédiat qui exprimait la philanthropie de son coeur. Elle ne mangeait pratiquement pas préférant voir des plats circuler ça et là. Sa voix n’avait jamais une hausse tonalité et elle avait une mélodie basse et doucereuse qui hypnotisait et émouvait à la fois. Elle ne sortait pas. Elle se consacrait essentiellement à la lecture du Coran, à la formation coranique des jeunes filles et au contrôle de l’état d’avancement de ses nombreux champs dont les recettes étaient exclusivement destinées à Daray Kamil et à d’autres écoles coraniques. Elle avait d’étonnants dons de médiatrice et éprouvait du plaisir à rapprocher toutes les familles et les communautés, à éteindre les conflits silencieux et à dissiper les malentendus.
Elle était l’épouse de Cheikh Awa Balla Mbacké fils de Mame Thierno Birahim Mbacké, qui a fondé Darou Mouhty, la Demeure du Donateur, où elle a longtemps vécu. Elle est la mère de Sokhna Bally qui porte un nom d’une des filles de Cheikh Ahmadou Bamba, de Sokhna Mame Fatim décédée très jeune à 24 ans, et de Serigne Makhfouz Mbacké. Mais elle avait envers eux la même attitude qu’envers les autres enfants si bien que devant un aréopage d’enfants nul ne pouvait reconnaître les siens. En fait ceux qui l’ont connu sont unanimes : elle posait un regard altruiste sur tout le monde et tenait au nivellement de tous dans la quête du Savoir. Elle a eu pour le Coran une passion et un amour indicibles. C’est d’ailleurs pourquoi, en 1948, à …23 ans, elle célébra pour la première fois la Nuit du Laylatoul Khadri en préparant …deux poulets qu’elle conduisit tard la nuit auprès de Serigne Fallou devenu Khalif , Serigne Moustapha s’étant éteint trois ans auparavant. « En cette nuit de leylatoul khadri, j’ai fait un dîner pour Serigne Bamba et c’est toi Serigne Bamba », lui murmurait-elle la tête respectueusement baissée devant la porte de Saint-homme. Celui-ci, ému et satisfait du geste, la remercie et lui prédit des célébrations grandioses. « Pour célébrer cette sainte nuit, tu as fait ce repas copieux. Tu égorgeras des bœufs et des chameaux », lui dit alors celui dont la réputation est d’avoir une parole toujours marquée du sceau de l’agrément d’Allah.
Depuis lors, la Nuit du Décret est devenue chez elle et avec elle une Institution et une fête religieuse inscrite dans le calendrier mouride. Toujours assise au seuil de son salon parce qu’elle était constamment sollicitée , elle recevait talibés, amies et hôtes , avec sollicitude et pudeur, la tête et le reste des épaules enveloppés dans un riche et lourd pagne tissé. C’est cette image qui est familière aux Sénégalais aussi bien quand elle était à Darou Mouhty que lorsqu’elle s’est retrouvée à Touba après l’extinction de son époux Cheikh Awa Balla en 1976 dont elle considérait la disparition comme un acte divin à louer. C’est avec la même image qu’on la voyait avec son amie Colette Senghor mais surtout avec Elizabeth Diouf. Par éducation, par pudeur et par principe, elle était plus à l’aise avec celles-ci qu’avec les hommes et c’est justement ce qui a toujours expliqué sa proximité avec la femme Elizabeth Diouf. Mais elle entretenait aussi avec son neveu Cheikh Mbacké Gaindé Fatma des relations fortes empreintes d’estime. Elle était d’ailleurs influente sur celui-ci qui fut à la fois son beau fils, son neveu et son ami. Aujourd’hui, c’est justement son Khalife Serigne Makhfouz et les enfants de sa fille Sokhna Bally et de Cheikh Mbacké Gaindé Fatma qui poursuivent son œuvre pour que la date de sa disparition en 1999, à l’âge de 74 ans, ne soit point une date de tristesse mais une date qui fortifie l’âme et l’imbibe à la fontaine de la Nuit du Decret.


Par Tamsir Ndiaye Jupiter


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1.Posté par aicha le 26/09/2008 03:56 | Alerter
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MERCI MERCI MERCI MERCI LERAL.NET !
Ce portrait est magnifique et beau. Je suis émue. Il a beaucoup d'informations . Wa léral, que Dieu vous paie barké alkourane

2.Posté par awa le 05/05/2010 11:27 | Alerter
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Gningi léne di diadieufeul si barké khadimoul khadim!

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