L’emploi d’un terme de l’époque, pour parler de l’arrestation de Samory, il y a quelques semaines, m’a valu une passe d’armes surprenante. Je ne reviens dessus que pour montrer cette très belle photo, que je viens de recevoir. Elle a été prise par l’officier bordelais Henri Gaden, et montre le moment même de cette arrestation à Nzo en Côte d’Ivoire, le 29 septembre 1898 au petit matin. Je la trouve particulièrement forte et tous les détails de sa composition sont très parlants, depuis l’attitude de Samory, debout et digne, jusqu’à ses guerriers à terre et aux coffres de marchandises qui le suivaient.
La capture de Samory Touré : après sa capture, le chef rebelle fut transporté à Saint-Louis le 4 janvier 1899 et mis aux arrêts, avec femmes et esclaves, dans l’ancienne direction de l’artillerie. Cette ancienne caserne est devenue le collège Dugay Clédor, où l’on peut encore voir l’emplacement exact où les prises de vues furent effectuées. Lequel Dugay Clédor dont nous avons vu, il y a quelques mois, un fauteuil lui ayant été offert.
L’almamy Samory Touré : est désigné sur cette carte postale comme un simple « vieillard indigène »… les autorités coloniales le considéraient pourtant comme un grand pourvoyeur d’esclaves et supposaient qu’il en tirait sa très grande richesse. A partir de 1891, la lutte de Samory contre les Français s’intensifia. Il fit une guerre de résistance et pratiqua la politique de la terre brûlée. Traqué et en proie à l’hostilité de plusieurs tribus guinéennes, il fut finalement capturé en 1898 en Côte d’Ivoire, puis, après une escale à St-Louis, déporté au Gabon où il mourut deux ans plus tard. Il est désormais considéré comme un grand résistant, néanmoins 23 de ses fils ont combattu pour la France en 14-18, parmi lesquels 5 sont morts au combat.
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