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L'avortement dépénalisé en Uruguay

le 27 Septembre 2012 à 13:27

La chambre des députés uruguayenne a approuvé mardi soir un projet de loi dépénalisant l'avortement jusqu'à 12 semaines de gestation, sous certaines conditions, un texte qui ne deviendra définitif qu'après son adoption par le sénat.


L'avortement dépénalisé en Uruguay
Inspiré de la législation dans les pays européens, le texte prévoit d'autoriser l'interruption volontaire de grossesse avant 12 semaines de gestation, à condition que la femme ait rencontré préalablement une équipe d'au moins trois professionnels qui l'informeront sur les risques médicaux, les alternatives et les programmes sociaux d'aide à la maternité ou à l'adoption. Elle devra ensuite attendre cinq jours pour confirmer son souhait avant de pouvoir effectivement avorter.

Exceptionnellement, l'avortement pourra être autorisé en cas de risque grave pour la santé de la femme, ou s'il existe des malformations incompatibles avec la vie extra-utérine, ou enfin si la grossesse résulte d'un viol, et dans ce cas, le délai pourra être prolongé à 14 semaines de gestation.

Le texte a été approuvé peu avant minuit après 14 heures de débats intenses, avec 50 voix pour et 49 contre, devant un public de dizaines de personnes qui manifestaient pour ou contre le projet de loi.

Un précédent texte autorisant les interruptions volontaires de grossesse (IVG) avait été approuvé par le Sénat fin 2011 mais n'avait pas été présenté à l'Assemblée nationale, faute de majorité suffisante.

Le nouveau texte a été porté par la majorité de gauche du Frente amplio (au pouvoir) et il a recueilli le soutien de députés du Parti indépendant. Hormis Cuba, aucun pays latino-américain n'autorise l'avortement sur simple décision de la mère.

Cette pratique est toutefois permise dans la ville de Mexico et à Porto Rico. En Uruguay, l'IVG est actuellement passible de neuf mois de prison pour la patiente et jusqu'à 24 mois pour le praticien. Il n'existe pas de statistiques sur l'avortement en Uruguay, petit pays de 3,3 millions d'habitants, mais selon des ONG, on estime leur nombre à 30.000 par an, pour 47.000 naissances.