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"L’homme qui crie" : une leçon de paix pour des spectateurs dakarois

‘’Un homme qui crie’’, long métrage du cinéaste tchadien Mahmat-Saleh Haroun, projeté jeudi soir dans les locaux de la Fondation Konrad Adenauer (FKA), à Dakar, a ébloui le public qui le perçoit comme une vraie leçon pour la préservation de la paix.


Rédigé par leral.net le Vendredi 27 Avril 2012 à 19:38 | | 0 commentaire(s)|

A la fin de la séance, les spectateurs ont ainsi été nombreux à donner des impressions positives. ‘’Le film commence dans l’eau avec l’acteur principal et son fils et finit dans l’eau avec les mêmes personnages’’, relève Amadou Badji, soulignant la ‘’pertinence du message de paix’’.

‘’Ce film nous interpelle tous, pour nos pays respectifs, à sauvegarder la paix’’, estime de son côté Nicolas Tendeng.

Georges André Faye, éducateur spécialisé, parle lui d’un film ‘’palpitant’’. Selon lui, en Afrique, ‘’ce long métrage touche surtout les personnes du troisième âge comme’’ lui, qui, au lieu d’assurer leur propre avenir, mettent tout leur espoir sur leur fils unique’’.

Pour Issaba Bah, un invité qui s’attendait à voir un homme criait durant tout le film, ‘’c’est en effet un homme qui crie, mais qui crie en silence’’.

Le réalisateur tchadien s’est en réalité inspiré de "Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse", vers vigoureux d’Aimé Césaire dans ‘’Cahier d’un retour au pays natal’’.

La chargée des programmes de la Fondation, Ute Bocandé, a remercié le représentant du consul du Tchad à Dakar, Tidjani Mahamat-Moustapha, qui a fait le déplacement pour assister à la projection.

‘’Cette projection du film, c’est surtout pour permettre une éducation à la citoyenneté par rapport aux films africains sachant que les salles de cinéma sont quasi inexistantes au Sénégal’’, a expliqué Mme Bocandé.

Le représentant du consul, quant à lui, a rappelé brièvement les atrocités de la guerre en 1979 au Tchad. ‘’Chaque famille au Tchad durant cette guerre a du être contrainte de voir un des leurs aller au front’’, raconte M. Mahamat-Moustapha.

L’action du film se déroule dans un hôtel de luxe de Ndjamena, la capitale du Tchad. Adam, bel homme d’une soixantaine d’années et ancien champion de natation d’Afrique centrale, y est maître nageur depuis trente ans. Il y a aussi pris sous son aile Abdel, son fils, qui l’assiste dans cette tâche. Mais lors du rachat de l’hôtel par des repreneurs chinois, il doit laisser la place, non sans amertume, à son fils Abdel.

Dans le même temps, le pays se trouve confronté à la guerre civile et les rebelles armés menacent le pouvoir. En réaction, le gouvernement, fait appel à la population pour un "effort de guerre" exigeant d’elle de l’argent, et à certains enfants de combattre les assaillants. Adam est ainsi harcelé par son chef de quartier pour sa contribution…

Le Ciné Club est un programme de la fondation Konrad Adenauer qui projette des films tous les derniers jeudis du mois.

Cette foi-ci, il a saisi l’occasion pour faire connaître le film du Tchadien dont le pays avait été représenté pour la première fois de son histoire au Festival de Cannes (France) en 2010.

Cela faisait alors 13 ans, après le film burkinabé Idrissa Ouedraogo, ’’Kini et Adams’’, qu’un réalisateur de l’Afrique Noire n’avait pas été en lice pour la Palme d’or.


SOURCE:Aps