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L'intérêt de 2017 ? (Par Issa Thioro Guèye)


Rédigé par leral.net le Vendredi 12 Décembre 2014 à 11:06 | | 2 commentaire(s)|

L'intérêt de 2017 ? (Par Issa Thioro Guèye)
Au Sénégal, deux camps seulement risquent de se livrer a une véritable bataille électorale pour la prochaine présidentielle. Cela est du fait de la responsabilisation, dans l'appareil d'Etat, de tous les ténors ou presque de "la société civile" par le pouvoir actuel puis, de l'absence d'une réelle offre de projet politique d'un parti du centre ou encore d'un vrai leadership dans l'opposition traditionnelle et enfin, de l’autarcie du secteur privé.

D'ailleurs, les positions idéologiques ou économiques ont cesse d'exister dans le pays depuis longtemps. Ce qui tient c'est l'opposition et le pouvoir.

Dans le camp du pouvoir, se pose d'abord une question cruciale : pourquoi l'Apr s'interdit de mesurer le degré d'affiliation ou de désaffiliation de ses militants en vue de la présidentielle ?

A cela, vient s'ajouter une autre question : celle de la crise existentielle de la mouvance présidentielle autour de deux axes majeurs et de son règlement définitif pour ne pas être "surpris" par les défections de dernière minute.

Le premier axe est le très possible éclatement de la coalition Benno Bok Yakar, fortement rudoyée lors des dernières locales par les contradictions internes. Le deuxième et dernier axe est la non-maîtrise par l'Apr de l'espace politique devant l'accompagner pour le projet de second mandat...

Alors, rien de précis pour se maintenir au pouvoir !

En face, rien de clair non plus pour la (re)conquête...

En fait, dans l'opposition, il y'a un paradoxe et une faiblesse.

Le paradoxe, c'est : le fait de vouloir créer une opposition forte et le fait de ne pas pouvoir présenter un leader, capable de porter une candidature sérieuse...

La faiblesse, c'est que l'opposition est restée une rentière du malheur, ne pouvant prospérer que sur les difficultés du pays et étant incapable de proposer un réel projet alternatif si ce n'est de lutter pour la remise en liberté des prisonniers de son camp.

La faiblesse, c'est également "l'histoire de la mer qui se retire"... Et des qu'elle se retire, on voit les récifs. Je ne peux pas comprendre que l'opposition puisse se dire être incapable, sans son père fondateur, d’être unie et responsable devant le choix démocratique d'un leader. C'est évident : tous les soldats ne peuvent pas être, dans une armée, Général.

Somme toute, il convient de se remettre ou de procéder a des reformes pour le bien de l'un et l'autre camp. A défaut, être d'un ou de l'autre camp serait se définir tel "un frein au progrès". Et dans ce cas, 2017 se profilerait sans espoir ni intérêt pour le peuple.

Déjà, le secteur privé a renonce a toute idée de responsabilité et de prise de position pour sa propre liberté d'entreprendre.

Dans un ordre hors contexte, les "patrons du peu industriel" parlent de leur économie. Une économie a enfermer dans leurs intérêts personnels.

On les entend le dire, a longueur de colonnes et d'antennes : nous voulons d'une économie articulée et fondée sur nous-mêmes. Nous voulons d'une économie fermée. Or, comme tout le monde en convient volontiers, une économie de nos temps est ouverte par les exigences du marche fondées sur la qualité de service et le prix.

Disons le ici et maintenant : la protection de l'industrie relève d'une fuite en avant. Si la préférence nationale est le fait de favoriser les PME sénégalaises, ce serait une façon d'affaiblir l’économie ou d'exclure la concurrence et la compétitivité.

Qui plus est, le patriotisme économique va dans le même sens et démontre toute la faiblesse du secteur prive qui, pour tirer la couverture de son cote, évoque la théorie de l'expertise nationale, pourtant acquise ailleurs pour l'essentiel.

Dans ce sillage, le secteur prive doit comprendre que la culture du travail se construit autour d'un modèle de management prive mais pas autour d'un modèle de gouvernance publique.

Le rôle d'une administration c'est d'accompagner par la facilitation et l'orientation. Pour cela, les "patrons du peu industriel" sont appelés a comprendre que la grande corruption ce n'est pas sur les marches publics, c'est en grande partie le fait de ne pas payer ses impôts et de cultiver la fraude fiscale.