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LE «12 GAINDE» A BATA : La vie des supporters des «Lions» dans un luxueux immeuble R+3 loué à 16 millions

Rédigé par leral.net le Mardi 24 Janvier 2012 à 15:30 | | 0 commentaire(s)|

BATA - La Can est un événement qui mobilise. La compétition intéresse même ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer pour vivre le tournoi sur place. Au Sénégal, le «12e Gaïndé» s’est battu pour se faire prendre en charge par le président de la République, Me Abdoulaye Wade.


LE «12 GAINDE» A BATA : La vie des supporters des «Lions» dans un luxueux immeuble R+3 loué à 16 millions
En plus de la «Pointe de Sarène», le chef de l’Etat a débloqué 50 millions de francs Cfa pour la prise en charge du séjour des supporters des «Lions» à Bata. Arrivés en Guinée-Équatoriale, le jour même du match d’ouverture de la Can 2012, les supporters sénégalais ont été installés à Bomubi, un quartier en plein coeur de Bata. Et c’est dans un luxueux immeuble de trois étages loué à 16 millions de francs Cfa où ils sont logés. Ils y vivent comme s’ils étaient à Dakar. Le premier étage est occupé par la première vague venue de Dakar, le troisième est réservé aux ressortissants vivant au Cameroun et au Gabon. Les derniers venus seront au second étage. Certes, aux premières heures de leur arrivée à Bata, ils ont galéré. Mais au fil des jours, la situation semble s’améliorer. Pour l’instant, ils sont 84 supporters à prendre place dans ce bâtiment entièrement peint en orange. Un endroit très visible. Parce qu’il y a un grand drapeau du Sénégal accroché à la devanture de l’immeuble. Les occupants très remuants sont également habillés aux couleurs nationales.*

Deux boeufs offerts par le Consul du Mali
Le «Jatijia» (tutorat) qui faisait la particularité lors de «Mali 2002» fait des émules à Bata. En effet, le Consul du Mali à Bata, certainement au courant des difficultés que les Sénégalais ont rencontrées à leur première arrivée au pays de Obiang Nguéma, a fait un geste. Mor Ba, c’est son nom, a offert deux boeufs aux Sénégalais. Une manière de manifester sa solidarité. En souvenir peut-être de la Fédération du Mali.
Au premier jour, ils ont eu une faim de loup. «Le samedi, on n’a rien préparé à manger. Au retour du stade, on n’a pas mangé à cause de la défaite de nos ‘Lions’. Hier (dimanche), c’est une famille sénégalaise à Bata qui a préparé pour nous le déjeuner et le dîner. Pour aujourd’hui, le Consul (Omar Guèye) est venu nous dire qu’il y a le Consul du Mali qui nous a offert deux boeufs. Aujourd’hui (hier), on a tué le premier boeuf. A partir d’aujourd’hui, c’est nous qui ferons notre propre cuisine jusqu’à la fin du tournoi. Ce sera avec notre section féminine», confie Léopold N’Zalé, vice-président du «12e Gaïnde» chargé de la Communication. Il fallait les voir, tout souriant, lorsque la camionnette déchargeait la viande de boeuf et les cartons d’eau commandés par les gestionnaires. «Maintenant, nous ne sommes plus dépendants. Nous avons les moyens de préparer nous-mêmes. Il y a cinq dames qui sont venues de Dakar et nous sommes une dizaine de femmes à quitter le Cameroun et le Gabon. On va préparer du ‘Ceebu yap’ (riz à la viande) pour le déjeuner et du ‘touffet’ pour le dîner. Nous sommes des cordons bleus. Tout le monde va bien se gaver», déclare une dame venue du Gabon.

La grande famille se retrouve
Au départ, il y avait un problème pour intégrer les 47 «Camerounais» et les 25 «Gabonais» qui ont passé la nuit à la belle étoile devant le consulat. Mais tout semble rentrer dans l’ordre. Car le problème de communication déploré est imputé à la Fédération. «Nous sommes arrivés, le samedi, très épuisés. Même pas deux heures après, on nous a demandé d’aller au stade sinon on n’aura pas de place. Maintenant, avec la défaite, les gens, qui avaient fait 12 kilomètres à pied, étaient gagnés par l’amertume, la fatigue et la déception. Personne n’a dîné et nous sommes allés directement nous coucher. On se réveille le matin, la première chose avec les gens qui avaient faim, c’est d’aller s’occuper du petit-déjeuner. Mais il y a des gens de la fédération qui pensent qu’il suffit d’un claquement de doigt pour que tous leurs désirs soient réglés et qui nous envoient des personnes pour demander de les héberger. On a dit non. Ce n’est pas comme ça que cela doit se passer», dénonce N’Zalé.

Les 2/3 du budget déjà consommés
A la Présidence de la République, on a confié la gestion des fonds destinés au «12e Gaïnde» à Songo Matar Ndiaye. Et c’est ce dernier qui décaisse la veille pour la dépense du lendemain. Mais alors qu’il reste du chemin à faire si le Sénégal se qualifie jusqu’à la finale, plus de la moitié des 50 millions de francs Cfa a déjà été dépensée. Et on demande l’intervention de la Fédération. «Lors du premier match, on a acheté des billets pour 500 000 francs Cfa. Une fois arrivés au stade, les billets n’étaient pas valables. Parce que l’entrée était gratuite. Toutes les
Coupes d’Afrique auxquelles j’ai assistées, c’est la Fédération qui nous a toujours donné des billets. Donc nous voulons qu’on reconduise le même principe. Il ne faut pas qu’on se focalise sur les 50 millions qui sont là. Ce bâtiment-là, nous l’avons loué à 16 millions de francs Cfa, jusqu’à la fin du tournoi. On a aussi payé pour 600 000 francs Cfa de médicaments. On a acheté 500 poulets qu’on a ramenés de Dakar, plus du poisson. Sur les 50 millions, le 2/3 du budget sont déjà consommés. C’est à la Fédération de comprendre et de venir en appoint. Car à ce rythme-là, si on devait s’aventurer à acheter des billets, on risque de dépenser 3 millions de francs Cfa par match. On n’a pas ce budget», détaille Léo N’Zalé qui annonce l’arrivée de 48 autres supporters, aujourd’hui, dont les 22 sont bloqués à Libreville, depuis samedi dernier.

De nos envoyés spéciaux à Bata Youssouph BADJI & Amédine SY
Source Le Populaire