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La Banque Centrale du Sénégal pour dynamiser le système économique…

Rédigé par leral.net le Jeudi 11 Décembre 2014 à 23:06 | | 0 commentaire(s)|


Il est étonnant de voir que dans les perspectives de l’émergence en 2035 les rédacteurs du PSE n’aient pas mis l’accent sur les dispositifs essentiels pour développer notre économie: la création d’une banque centrale et la mise en circulation de la monnaie sénégalaise (le Sen).

Si nous prenons le cas des pays qui ont une forte croissance et ceux qui sont appelés émergents, j’en connais pas un qui n’a pas sa propre banque central ou sa propre monnaie. Ces dispositifs sont des outils de stratégie économique et en même temps d’analyse stratégique de la performance d’une économie si ils sont utilisés à bon escient. Pour un pays qui compte sur son exportation, il est crucial de faire jouer sa banque centrale un rôle senior en lui permettant de gérer sa politique monétaire.

Avec ses taux directeur, de change d’escompte entre autres il va jouir d’une marge de manœuvre qui va lui permettre non seulement de faire osciller la circulation de monnaie. Vous allez certainement me dire que le Sénégal devra sortir de la zone franc, de l’UEMOA, de la CEDEAO.

La question ne posera pas à ces points. Il s’agira pour nous de repenser notre développement en termes modernes et réaliste. Sur quoi repose aujourd’hui notre croissance? Quels leviers économiques disposons-nous aujourd’hui pour faire décoller notre pays? Quels atouts avons nous pour faire émerger le Sénégal? Ceux sont là des questions que chaque ministre devrait répondre pour apporter des options de solutions à soumettre au PR. Le chemin est encore loin.

Nous devrons revoir notre rôle au sein de ces instances et analyser profondément leur apport. Qu’est ce la BCEAO nous rapporte? Idem pour l’UEMAO, UA, la CEDEAO, LA francophonie en terme de décollage économique, d’émergence. Si c’est le cas pourquoi les rédacteurs du PSE n’en ont pas parlé?

Prenons le cas de la France qui, malgré le fait qu’elle ait opté pour l’euro, a gardé sa propre Banque. Angleterre, tout en étant membre de l’UE a toujours son livre sterling. Des exemples de cette nature je peux en citer beaucoup.

Le fait est que nous pommes dans une période de notre existence comme nation où il faut prendre des décisions pour les générations, repenser notre structure économique, financière et monétaire. Et franchement il est temps. Si Senghor n’y ait pas pensé, Diouf l’a esquivé et Wade, malgré sa dimension économique a en fait autant, nous espérons que le Président Sall, qui a osé dire non à Obama pour la légalisation de l’homosexualité au Sénégal, prendra les mesures économiques nécessaires pour mettre le Sénégal enfin sur le chemin de la croissance.




Rappelons nous de la décision de Barak Obama aux lendemains de la crise des subprimes pour renflouer les banques. Il demanda à la FED même si elle est privatisée (Banque centrale Américaine) d’injecter 7000 milliards de dollars pour remettre les institutions financières défaillantes (Lemon Bothers, Goldman Sachs, Freddie Mae…) en scelle car conscient du rôle que ces dernières peuvent jouer pour relancer l’économie américaine. Aujourd’hui avec un taux de chômage de 5% nous ne pouvons pas dire que cette mesure ne fut pas pertinente.

Pour notre cas d’espèce il ne s’agit pas de copier mais plutôt de s’inspirer. Cette opération de benchmarking est utilisée par beaucoup de pays. Le Canada s’est inspiré du modèle britannique du PPP pour mettre en place une Société qui s’occupe des PPP. Il en est de même de la France qui a copié le modèle canadien d’immigration pour mettre en place leur politique d’immigration choisie.

Notre but c’est de faire de sorte que l’économie du Sénégal repose un système de monnaie fiduciaire et pour ce faire il faut créer une organisation nationale qui se chargera de réguler la masse monétaire. L’importance de cette organisation viendra du fait que les variations de la masse monétaire influencent profondément l’économie. Deux des 10 principes économiques nous rappellent que les prix montent lorsque l’État émet trop de monnaie, d’une part, à court terme terme, est soumise à un arbitrage entre l’inflation et le chômage, d’autre part.

Toute l’importance de la Banque Centrale du Sénégal reposera sur ces deux principes. Cela est totalement faisable. Je ne parlerai pas de l’impact sur la création d’emploi qu’une telle organisation aura pour le pays. Et qui dit création dit augmentation du pouvoir d’achat, de hausse de la consommation, d’augmentation de notre PIB…

Une régionalisation monétaire ne peut être viable que si et seulement si les composantes ont des performances avérées dans leur économie. Et dans la dynamique actuelle, la BCEAO ne saurait aboutir à des résultats satisfaisants.

Quant on parle de politique monétaire nul ne peut mettre de côté le rôle de la Banque Centrale et de son gouverneur. Aujourd’hui quel pouvoir a le Sénégal pour se lever et convoquer le gouverneur de la BCEAO pour lui demander de changer de politique pour satisfaire le marché sénégalais même si le siège est à Dakar? Etc les rédacteur du PSE ont mentionné le rôle du BCEAO pour accompagner ce Plan?

Ils ont effectivement nommé l’importance des banques établies au Sénégalais. Mais en termes concrètes quelle marge de manœuvre notre pays a sur ces institutions établies sur son sol? C’est là la grande question. Je n’irai pas jusqu’à demander la nationalisation des banques ou vers la création de banques à charte comme c’est les cas au Canada. Mon objectif c’est tout simplement de faire prendre conscience à nos dirigeant qu’il y a matière à la réflexion pour redynamiser notre système économique.


Rappelons que le Canada qui est cité souvent en modèle économique n’avait pas de banque centrale avant 1930. C’est le ministère des finances et les principales banques à chartes qui avaient la charge de l’émission de billets. Une commission royale fut nommée juste après la crise des années 30 pour aboutir à une création d’une banque central. En 1934 le Parlement édicta la Loi sur la Banque du Canada, qui fut fondée en 1935 et nationalisée en 1938. Aujourd’hui elle est la propriété du gouvernement Canadien.

Le Sénégalais doit redynamiser son économie et cela passe nécessaire par la mise en place d’une banque centrale qui mettra en place des instruments de régulation tels que les opérations d’open market (achat ou vente d’obligation d’État) aujourd’hui effectuées par le ministre des finances, les réserves obligatoires (montant minimal des réserves exprimé en pourcentage des dépôts publics) le taux directeur(taux auquel la BCS souhaiterait que les banques se prêtent des fonds pour durée d’un jour), le taux d’escompte( taux d’intérêt auquel la BCS consent des prêts aux banques).

Nous sommes conscient que c’est un travail immense mais il faut se dire que le chemin de l’émergence nécessite des changements majeurs, demande une refonte de notre système économique pour mieux financer notre social, nécessite un changement de nos façon de gérer notre pays et un courage sans faille.

Amar Fall
Votre fidèle Serviteur