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La France soupçonnée. Le Mali sauvé ?

Rédigé par leral.net le Jeudi 31 Janvier 2013 à 10:38 | | 3 commentaire(s)|

Le mercenariat revient en force dans les théâtres d’opérations militaires de mêmes que les entreprises militaires privées. Ainsi, on retient du Printemps arabe le casus belli de l’histoire contemporaine africaine, qui a soulevé des réflexions intenses dans les pays à situation d’urgence complexe (PSUC). Qu’est-ce qu’un mercenaire ? Voila un concept dont l’analyse nous permet de cerner la problématique qu’il suscite dans la déstabilisation d’un État moderne. Pour y remédier, les leaders politiques de l’outre-Atlantique et ceux des autres pays à travers le monde, ont initié une fossilisation de plusieurs plans stratégiques militaires capables de secouer et de détruire les fondements opaques d’un réseau à la fois pernicieux, terroriste, vertical, horizontal, transnational, et multidimensionnel. Certes, de prime abord, le mercenariat qui sévit actuellement en Afrique n’est pas identique au mouvement parallèle AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique). Le premier groupe est motivé par des contrats lucratifs et très rémunérateurs, et le second par le statut quo, la langue, la religion, le nationalisme, et/ou l’identité culturelle nationale. Cependant, dans les deux camps, les tactiques opérationnelles sont presque similaires : il y a des enlèvements, des assassinassions, des tortures, des rafles, des représailles, et la disparition des dissidents sous tutelle guérilla. D’ores et déjà, puisqu’un groupe armé arabo-berbère nourrit l’ambition d’établir un État souverain dans un État déjà souverain, alors renait de ses cendres la guerre asymétrique dont les commanditaires et les experts négocient, consultent, et enseignent à la fois la tactique opérationnelle, la stratégie militaire, et l'exécution de la conduite de la guerre dans le virtuel, où, ils puisent et revendent leurs contrats léonins. Ils ne sont pas les seuls. Avec la révolution informatique, beaucoup de forces rebelles africaines font recours aux mêmes tactiques.


La France soupçonnée.  Le Mali sauvé ?
Entre 2012 et 2013, le Mali fit face à une guérilla sahélo-arabo-berbère. [Ce texte n’attribuera pas de nom à cette guérilla.] Devant l’impossibilité de se défendre, l'État malien fit appel à la France. L’Hexagone initia l’Opération Serval le 14 janvier, 2013. Cette opération en question est rebaptisée ici Opération Escadron Dunes de Sable. Pour une grande majorité de l’Afrique noire, la présence française au Mali est légitime. Pour une majorité africaine maghrébine, arabo-berbère, et la majorité de la communauté arabe internationale, elle ne l’est point. Ce qui fait que l’assistance française au Mali est devenue une source de remue-méninges très polémique. Au demeurant, la France est-elle au Mali pour défendre ses intérêts stratégiques ? Ou est-elle là-bas pour sauver le Mali en naufrage ? Bénéfice du doute aidant, force est de croire que la France est venue prêter assistance au Mali. Mais, malgré la réussite de l’Opération Serval, l’histoire retiendra de cette aide militaire française une humiliation africaine en général, parallèle à celle malienne. Premièrement, cette aide remet en question l’aptitude militaire des Africains sahéliens de même que l’unité africaine ; et, deuxièmement, elle laisse les Africains et les Africaines devant le phénomène de la dialectique du glaive et du bouclier comme l’eurent été leurs anciens « maîtres » devant le Général de Gaulle et le Maréchal Pétain. La crédibilité du Leadership africain, est-t-elle remise en cause ?

La France soupçonnée.  Le Mali sauvé ?
Heureusement que le Printemps arabe a créé de nouvelles perspectives stratégiques et militaires pour mieux cerner les enjeux des conflits futurs dont la désintégration de l’Égypte et de la Lybie en 2011, sont les prototypes. Désormais, l’avènement du mercenariat en Afrique et les mouvements terroristes sahélo-arabo-berbères favorisent une pensée militaire qui puise sa doctrine dans la stratégie d’attrition. Cette dernière vise à anéantir les forces ennemies et leurs infrastructures. Cette précarité africaine pose une question légitime à savoir : quelle politique de défense et de sécurité adopter pour l’Afrique ?
Vus ses moyens financiers limités, sa vulnérabilité, et son sous-développement structurel, la feuille de route concernant cette politique de défense demeure controversée. Mais une bonne politique de défense africaine devrait répondre aux réalités africaines. Bien entendu, la situation financière et l’histoire d’un pays doivent déterminer sa politique de défense et de sécurité. Ce qui fait que, si aux États Unis les stratèges américains continuent de prôner une bonne politique de défense basée sur les informations aéronautiques, spatiales, et sur l’amélioration des logistiques militaires et l’utilisation des drones en temps de crise; en Europe, les stratèges favorisent aussi bien une bonne politique spatiale qu’une stratégie d’intégration économique, militaire, politique, scientifique et technologique sous l’égide de l’Union Européenne (EU). Que devrait donc être une bonne politique de défense en Afrique où les moyens financiers et l’autosuffisance alimentaire font défaut ? Une Afrique ancrée dans un sous développement structurel qui compte plus de 45% d’analphabètes, une Afrique où les conflits occasionnent souvent des débats houleux dans la sphère internationale ?

La France soupçonnée.  Le Mali sauvé ?
Une bonne politique de défense africaine devrait favoriser la prévention, la gestion, et la résolution de tous les conflits tout en intégrant à la fois un État-major interarmées (terre, air, mer), un bon system d’alerte, et un dispositif militaire capable de surveiller, de traquer, et de collectionner un renseignement brut. L’implantation d’une diplomatie navale pour dissuader le trafic des narcotiques sur toutes les côtes maritimes, atlantiques, les fleuves, les rivières, et la maitrise du milieu aéro-maritime et aéroterrestre, pourraient être bénéfique de même qu’une intégration militaire avec comme dénominateur commun des opérations interarmées, interagences, et interalliées. Ceci favorisera non seulement un system dissuasif régional, mais aussi, une réelle coopération africaine, qui elle, fera l’objet de plusieurs consensus dont Africains ont tant besoin pour le développement et l’harmonie de leurs populations respectives. En effet, l’union fait la force ! Il faut travailler en équipe, proposer et exécuter des projets de coopération bilatérale et multilatérale, et le plus important, partager son savoir pour arrêter le frein au développement telles que les menaces asymétriques de mêmes que le terrorisme et la prolifération d’armes légères. Cette politique de défense est partielle puisqu’elle n’aborde pas les priorités essentielles de l’Afrique telles que la recherche scientifique et technique, l’agriculture, la pèche, la pisciculture, l’éducation, l’auto suffisance alimentaire, la santé publique, l’aide humanitaire, le respect des droits de l’homme, l’adoption de l’énergie solaire, et la disponibilité des services de secours publics en cas des catastrophes naturelles.
L’Afrique a le droit et le devoir d’aspirer à une Posture Permanente de Sûreté (PPS) pour pouvoir préserver ses ressources naturelles stratégiques, son territoire, ses ressources halieutiques, ses intérêts vitaux, et ceux de toute sa population. Le hasard, la chance, les aides multiformes, n’ont jusque là pas pu apporter un progrès définitif pour l’Afrique. Par conséquent, les Africains doivent compter sur leurs propres forces avant de compter sur ceux des autres. Ce n’est plus un secret. Des dangers multiples sont entrain de guetter l’Afrique. C’est aux Africains de les étudier sans complexe en se basant sur une analyse prospective et pragmatique en tenant compte de leurs réalités et de leur patrimoine historique. Ceci ne se fera point dans le cadre d’une géostratégie africaine : l’Afrique n’en a pas les moyens ; mais, elle se fera dans le cadre d’un tiers-monde stratégie, ou d’une Tiède Stratégie.
La Tiède-Stratégie propose une intégration et une centralisation des systèmes informatiques et administratifs situés dans les gares, les aéroports, et les ports africains. Elle propose une libre circulation des personnes, des biens, des services, une fluidité du commerce en Afrique, une union douanière africaine et un système centralisé aussi bien pour l’Afrique Méridionale, Occidentale, Septentrionale, et Orientale. Ainsi, au lieu d’un système propre pour chaque pays africain, il y aura un système central homogène par région. Ce qui fait que l’intégration économique régionale africaine naîtra pour le bonheur et la sécurité de tous les Africains !

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Il faut le reconnaitre. La pauvreté africaine est le plus grand challenge des Africains : malgré ses ressources colossales illimitées, l’Afrique est le continent le plus pauvre au monde. Elle ne maîtrise ni les fonctions de l’observation et du guidage des armements, ni même le C3 ou le C4ISR (Command, Control, Communications, Computers, Intelligence, Surveillance and Reconnaissance)… Ces sept éléments sont fondamentaux pour la sécurité et la paix.
Ce théâtre tire sa source à la fois dans la contre- ingérence de certains États africains, la problématique de la prolifération des armes légères en Afrique, et la ramification d’une multitude d’écoles de pensée terroriste, dissidente, Jihadiste, mercenaire, et/ou islamiste. D’après la doctrine anglo-saxonne, de même que celle élaborée par Carl Von Clausewitz, cette intervention militaire française n’est pas d’une dimension géostratégique. Elle est plutôt d’une dimension géopolitique. Ce théâtre français a adopté une doctrine russo-chinoise qui résulte d’un choc frontal et de l’anéantissement rapide de l’ennemi, ce qui est presque similaire du fameux « Shock and Awe » américain.
A maintes reprises, la France a été huée en Afrique, critiquée pour ses ingérences, et même « boudée » par ses ex-colonies. Ceci en Côte D’Ivoire, au Congo, et au Sénégal sous l’administration Wade. Après l’Opération Serval, l’appréciation de l’Hexagone prit une dimension équivoque : certains l’ont approuvée, et d’autres ne l’ont pas approuvée. Mais une majorité écrasante des Africains vivant au Sahel, approuve la France. Ceci est un phénomène sans précédent.
Pour revenir à nos moutons, cette crise malienne dévoile les autres crises africaines à savoir : la vulnérabilité de l’Afrique, le manque d’unité et d’initiatives pragmatiques en Afrique, et l’absence totale d’un leadership proactif. Elle a confirmé la disproportion entre la force des « seigneurs du désert » et celle des « seigneurs de la guerre axée sur les réseaux ». Cette dernière peut être projetable à partir des espaces aériens, maritimes, terrestres, cosmiques, et/ou spatiales. C’est l’art militaire qui, au 20e siècle, a résulté de la Révolution des Affaires Militaires (RAM) ! Un nouveau « paradigme shift du contrôle de la paix », une tactique opérationnelle du combat en réseau infocentré, encore appelée bulle opérationnelle aéroterrestre (BOA). Cette dernière est totalement inaccessible aux Africains. Elle a effrayé et intimidé ses victimes en Irak et en Afghanistan lors des opérations Desert Storm, Desert Shield, et Iraqi Freedom, […]. Bien que l’Opération Serval soit initiée par la France, les États Unis ont annoncé le Samedi 26 janvier, 2013, qu’ils ont « accepté de ravitailler les avions français qui se rendent au Mali pour y combattre les terroristes. » (Radio France Internationale, www.rfi.fr)

La France soupçonnée.  Le Mali sauvé ?
Quelle leçon faut-il tirer de cette crise malienne ? En tous cas, ce n’est ni la tactique militaire, ni la stratégie, ni même l’urgence que suscite une intégration économique et militaire africaine. La leçon à retenir est simple. L’amitié c’est pour les bons et les mauvais moments. Ceci, en temps de crise, ou en temps de paix. Il faut donc savoir garder, négocier, collaborer, et faire des compromis avec ses amis et ses alliés. L’amitié basée sur la confiance et le respect mutuel, est d’abord et avant tout un privilège. Quant à la fraternité, elle demeure et reste un devoir à la fois démocratique et républicain. En visitant l’adage wolof : « Xarit dina gueun domi ndèye » [un ami peut nous aimer plus qu’un frère ou une sœur], ces concepts suivants ont surgi. La vigilance, le compromis, la communication, les confidences, les concertations, la loyauté, l’allégeance, et les négociations, mais aussi, il faut avoir des amis et des alliés, et embrasser des coopérations sur tous les fronts. La vigilance est particulièrement vraie pour les pays qui ont envoyé des troupes au Mali. Ceci n’est plus un secret. Plus ou moins tôt, plus ou moins tard, et aux noms de la vengeance, de la colère, et des règlements de compte, des attaques s’initieront. Ce qui veut dire que tous les pays qui se sont impliqués dans le conflit malien d’une manière ou d’une autre, doivent prendre leur disposition sécuritaire.

Des attaques se produiront au moment ou l’on s’y attendra le moins. Aux noms de la subtilité et de la ruse de guerre, les protagonistes appartiendront aux tissus sociaux les plus faibles. La forme et l’endroit des attaques ne se connaitront qu’après perpétration et examen d’un bilan macabre. Il y a une ruée vers des fonds lucratifs qui ne font que satisfaire l’appétit des martyrs et celui de leurs parents égoïstes et inconscients. Qui peut réellement utiliser la religion pour demander à son enfant d’aller se suicider au nom du dollar, de l’Euro, ou d’une idéologie ?
Ceci signifie au moins une chose. Dans les ports, les aéroports, et les gares, toute femme apparemment enceinte et/ou, tout enfant/adolescent non accompagné, devra être soumis à un contrôle rigoureux. En Irak et en Afghanistan, durant la période 2003-2008, quelques grossesses n’étaient que des ventres bourrés d’explosifs. En outre, un adolescent qui prenait l’avion sans valise ni enthousiasme, avec un téléphone portable servant d’ignition, n’était qu’une victime du lavage de cerveau via une théologie hybride, celle qui incite un enfant à renoncer à sa vie de façon volontaire. Un homme averti en vaut deux. Il n’y a ni indice, ni parité. Ces protagonistes appartiennent à toutes les couches sociales, culturelles, linguistiques, et raciales. Et dans plusieurs cas, la religion est leur unique dénominateur commun.

Ainsi, rédacteurs d’articles, femmes aux marchés Sandaga et HLM, citoyens africains, passagers du « South Africain Airlines » de New York à Dakar, ou vice versa, passagers d’Air France toutes destinations confondues, et passagers du Royal Air Maroc, ligne Maroc-Dakar, tenez vous bien ! Ceci n’est pas un souhait. Mais, si en janvier 2013 votre pays a collaboré avec la France au Mali, vous êtes désormais entré en guerre contre un réseau complexe, pernicieux, opaque, transnational, et multidimensionnel. A posteriori, faut-il remercier la France pour son initiative ? Là encore, chaque Malien, chaque Africain, chaque groupe armé opérant au Mali, chaque Arabe, chaque Berbère, bref chaque citoyen y répondra en fonction de sa vision, ses croyances, et, bien sûr, sa conviction.

La colonisation est l’épicentre de tous les conflits en Afrique. Elle est aussi le cancer qui tue l’unité africaine. Par exemple, l’illustration Sénégalo-gambien est pertinente. La colonisation y a laissé un État souverain dans le ventre d’un autre État souverain. De vrais jumeaux siamois qui préfèrent volontiers boire toute la mer, au lieu d’examiner leurs frustrations respectives. Ce qui fait que, de façon journalière, Sénégalais et Gambiens naviguent avec prudence et dextérité pour sauver leurs rapports diplomatiques.

Similairement, pour des raisons historiques complexes, la population Touareg/Targuie/Al Tamasheq, est composée d’une population sahélo-arabo-berbère inégalement repartie entre le Burkina Faso, la Libye, l’Algérie, le Mali, et le Niger. D’après son parcours historique et ses fragmentations brutales et répétitives, elle semble désunie et résiliente. Avant la désintégration libyenne, elle a partiellement acquis son expérience militaire par le biais du Front Polisario, et/ou de la Légion islamiste. C’est un peuple qui jadis, vénérait la stratification sociale. Elle était très hiérarchisée par le sang avec des couches allant du fameux concept canadien « pure laine », jusqu’à l’esclave noir qui ne jouissait d’aucun droit. D’après les historiens, une bonne partie de cette branche arabo-berbère trouva toute sa misère après la décolonisation africaine et les indépendances, dates durant lesquelles son pouvoir passa du vertical à l’horizontal. Dans certains cas, cette branche arabo-berbère fut obligée de vivre sous tutelle noire, alors qu’auparavant, elle utilisait des tactiques esclavagistes et jouissait d’un pouvoir unipolaire, économique, judiciaire, et exécutif. L’assujettissement de plusieurs Noirs par cette cellule berbère pris place en Afrique subsaharienne et tout au long du fleuve Sénégal, en passant par le Mali, le Burkina Faso, et le Niger. L’injustice infligée aux Noirs était un vrai calvaire avec des prises d’otages, des esclaves maltraités, des tueries, des assassinassions, des cas de viols et d’incendies volontaires.

Cependant, cette transformation d’un statut vertical à un statut horizontal, provenant de la décolonisation, est une ironie du sort qu’il faut accepter avec humilité. Vus les torts et les dommages collatéraux historiques découlant du contact outre-Atlantique, faut-il toujours continuer le procès de la colonisation, et/ou de l’esclavage ? Là encore, chaque personne y répondra en fonction de ses croyances personnelles et de sa conviction ! Cependant, est-ce une raison pour détester toute la progéniture des « seigneurs de l’esclavage et du colonialisme » ? Il y a plusieurs théories. Mais la balance et l’objectivité doivent primées. Les dérapages sont en général nuisibles. Ceci dit, nul ne devrait payer pour les crimes de ses ancêtres. D’ailleurs, la même dichotomie existe entre les Afro-Américains et les Africains : « les ancêtres des Africains ont vendu ceux des Afro-Américains ? » Une rumeur ? Une vérité ? La véracité absolue de cette affirmation est controversée. Mais, supposons que cette hypothèse soit vraie. Est-ce une raison pour payer les pots cassés ? Seules les personnes directement impliquées doivent être punies. L’espérance de vie d’un être humain ne dépassant pas 120 ans dans la plupart des cas, alors comment un être humain peut-il être responsable d’un crime datant de 300 à 400 ans ? Naturellement, cette théorie est controversée ; mais, l’émotion s’éloigne toujours de l’objectivité, et la culpabilité ne peut être collective.
Similairement, il y va de soi pour le problème des castes en Afrique [et peut être en Inde], où des milliers d’hommes et de femmes abdiquent devant l’impossibilité de marier la princesse, ou le prince de leur vie. Faut- il encore payer pour la profession qu’exerçait son arrière, arrière, grand père, ou ses ancêtres ? Respect et affection pour les ancêtres, mais, à vrai dire, leur profession n’engageait qu’eux. Ainsi, la profession d’un ancêtre, est-elle suffisante pour recevoir des offenses ?
En tous les cas, pour sauvegarder l’Afrique, il est nécessaire de repartir sur de nouvelles bases avec comme tremplin le respect des droits de l’homme, le respect mutuel, la tolérance, la sagesse, le dialogue, la communication, la négociation, la justice, la compassion, et le plus important, l’objectivité ? On peut respecter la religion, la culture, ou la croyance des autres sans pour autant y adhérer. Çà et là, c’est l’objectivité qui construira des communautés africaines cohésives basées sur un respect mutuel et une fraternité sans frontière. C’est la voie de salut pour une Afrique sage, forte, unie, et prospère.


Les Al Tamasheq, Touareg, ou Targui, comme tous les Africains, ont eu un contact mouvementé avec le colon outre-Atlantique ; par conséquent, ils partagent le même sort historique que l’Africain sub-saharien. Quant aux arabo-berbères en générale, ils ont connu des préjudices irréparables et une désagrégation notoire de leurs chefferies, leurs clans et royaumes. Ironiquement, ils ont infligé ce même sort aux Noirs Africains. Cependant, en dépit de leurs origines lointaines étrangères, la majorité des cellules arabo-berbères en Afrique, garde une posture africaine légitime. Comme tout le monde, elles ont des droits et des responsabilités. Mais, pour spécifiquement parler de la cellule au Nord du Mali, il faut noter que l’établissement d’un Etat souverain est un processus lent, parfois aléatoire. Il s’acquiert par le dialogue et la négociation, mais aussi, avec des lenteurs administratives et des réticences muettes. Ce qui fait que son processus peut prendre des décennies comme fut le cas de la résolution du conflit sud africain.

La France soupçonnée.  Le Mali sauvé ?
En conclusion, il faut noter la pluralité des modes de vie, des coutumes, des croyances, des langues, des dialectes, des habitudes, des mœurs, des visions, et des cultures en Afrique. Pour une cohésion ethnique, ce texte propose la jonction ethnique (JE) avec comme fondement l’ E.R.I.T.I.E.R. La jonction ethnique est l’addition de l’équité, du respect, de l’impartialité, de la transparence, de l’intégrité, de l’empathie, et de la rigueur, le tout divisé par la Justice et l’honneur. Elle veille à ce que les droits des citoyens soient respectés. Elle prône la démocratie et la distribution équitable des biens et services au sein d’une nation (répartition équitable des hôpitaux, des centres de santé, des universités, des écoles, des infrastructures, et de l’eau potable, au sein d’un territoire national.). Elle est la conscience qui gouverne l’Etat, et qui surveille ses institutions, ses lois, ses pratiques, ses décisions, et ses dépenses, en lui permettant de réviser, contrôler, corriger et d’interpréter les règles consensuelles devant les soulèvements, les conflits, les grèves, les incompréhensions, les imperfections, les revendications, et/ou les équivoques. La jonction ethnique transcende la religion, les croyances, les idéologies des citoyens vivant dans une même nation, et/ou le même Etat-nation. Elle met toutes les ethnies et toutes les régions d’un même pays au même pied, et utilise l’Etat comme médiateur non baisé, qui distribue de façon équitable toutes les ressources nationales de mêmes que les informations et les opportunités d’emplois. Ceci dit, il faut une jonction ethnique à la fois au Mali, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, et dans tous les autres pays africains qui font face à des problèmes ethniques et de rebellions. La jonction ethnique doit être un des piliers de la démocratie africaine. C’est le fondement de la paix durable. On ne l’hérite pas, mais on la cultive de part et d’autre…

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Ce texte suggère la diplomatie non gouvernementale, ou Track II diplomacy, aux noms des victimes innocentes de la communauté sahélo-arabo-berbère ( bébés, enfants, vieillards, malades, et femmes). La population arabo-berbère qui souhaite la paix, mérite la paix. À l’avenir, une initiative humanitaire non discriminatoire, engagée, neutre, bien coordonnée, et provenant de l’Afrique, pourrait redorer le blason terni du leadership africain. Le « Track II Diplomacy » est une diplomatie inclusive, qui prend en considération l’avis de tous les citoyens. C’est un « Grassroot mouvement », qui, aux yeux des revendicateurs, est plus crédible. En général, avec le Track II, les bénévoles et ceux qui se chargent de l’aide non gouvernementale et des médiations, sont originairement d’un ou de plusieurs pays non impliqué (s) dans le conflit. Contrairement à la diplomatie gouvernementale, le Track II se fait de citoyens à citoyens en invitant les ecclésiastes, les hommes religieux, les politiques, les étudiants, les leaders, la société civile, et la communauté internationale. Il exige des médiateurs non baisés.
Parlant d’armées africaines, à vrai dire, une armée sert à défendre les valeurs républicaines de son pays. Elle ne doit jamais initier la déstabilisation de son propre pays. La crise malienne vient de démontrer que l’éthique militaire est nécessaire dans une armée. Elle doit s’apprendre ,car elle ne s’acquiert pas. Au demeurant, les États Unis viennent de reconnaitre qu’ils ont eu des séances d’entrainements militaires avec l’armée malienne sans avoir pris l’initiative d’enseigner l’éthique militaire. D’après le General Carter F. qui a parlé avec des étudiants et des professeurs au Centre d’Affaires Internationales Ralph J. Bunche, le 24 janvier, 2013, les États Unis viennent d’apprendre une leçon importante avec la crise malienne. Le Général Carter a souligné que toutes les futures formations militaires qui concerneront l’Afrique et les armées africaines, enseigneront l’éthique militaire pour éviter de répéter l’effet désastreux causé par le Capitaine Amadou Sanogo. Le Général Carter a expliqué : « Le Capitaine malien qui a perpétré le coup d’Etat militaire au Mali en 2012, était parmi les officiers que nous avons entrainés aux États-Unis en coopération militaires entre États Nord et ceux du Sud » (http://www.defense.gov/news/newsarticle.aspx?id=119103). En définitive, il semble que des dialogues, des concertations, et des négociations, apaiseront toutes les crises, et rétabliront une situation de « gagnants-gagnants » aussi bien qu’au Mali, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, et dans tous les autres pays qui confrontent des dissidents.

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Faut-il rappeler que la naissance est un pur hasard ? L’Afrique est mise devant ses responsabilités. Les Africains ne peuvent plus continuer à enflammer les villages africains au nom d’une différence ethnique ou d’une prétendue supériorité culturelle, sociale, raciale, religieuse, ou linguistique. C’est faire tort à des gens qui n’ont ni demandé de naître, ni, dans l’embryon, choisi leur race ou leur culture. Bien entendu, tous les peuples avancés sont passés par des conflits et des guerres. Mais, il faut savoir tirer des leçons du passé. Il faut éviter les dérapages et les dommages collatéraux : la naissance est purement accidentelle. Pas de bravoure, ni de regret. On accepte ce que l’on est avec enthousiasme, dignité, et humilité, puis on assume ses responsabilités.
En tous les cas, les ADN (désoxyribonucléique) ne doivent plus être source de souffrances, mais, elles doivent plutôt sceller des affinités et des rapports fraternels, tout en solidifiant les liens sanguins et les ressemblances somatiques. C’est à croire qu’on emportera dans nos tombes ces terres qui font l’objet de génocides et d’hideuses épurations ethniques (Rwanda, Tutsis et Hutus, etc.)
Malheureusement pour certains qui y croient, l’arc en ciel racial s’arrête sur terre. A l’eau delà, dans le néant des tombeaux lugubres, macabres, sombres, exigus, silencieux, et hermétiques, tous les os prennent la même forme et la même couleur beige. Alors pendant qu’on est encore sur terre, que vivent la Paix, le Dialogue, les Concertations, et l’Humanité toute entière.

La France soupçonnée.  Le Mali sauvé ?
Aminata Diaw
info@canesvenatici.org

Notes :
1 Dans ce texte, l’Opération Serval a été rebaptisée Opération Escadron Dunes de Sable. Quelques extraits viennent de mon article: « Réfléchir sur Une Nouvelle Politique de Défense et de Sécurité Africaine : La Géostratégie est-elle applicable en Afrique ? », publié d’abord à ESSPRI en 2007.

2 La Tiède Stratégie a été utilisée pour la première fois en 2006 dans « Réfléchir sur Une Nouvelle Politique de Défense et de Sécurité Africaine : La Géostratégie est-elle applicable en Afrique ? Elle est composée de stratégies sociales, économiques, écologiques, maritimes, océanographiques, militaires, etc. Elle est toujours en construction
3 C3 est un terme militaire qui signifie (Command, Control, Communication, [le commandement, le contrôle, et la communication])
4 « Shock and Awe », c’est l’anéantissement rapide de l’ennemi et de ses infrastructures. La capitulation suit toujours le Shock and Awe.
5 La guerre axée sur les réseaux, ou bulle opérationnelle aéroterrestre (BOA), ou en Anglais Network-centric warfare. Ce combat est utilisé par le département de défense Américain (Department of Defense / DOD) et les pays développés. Elle n’est pas encore accessible en Afrique.

6 E.R.I.T.I.E.R. (l’addition de l’équité, du respect, de l’impartialité, de la transparence, de l’intégrité, de l’empathie, et de la rigueur, le tout divisé par la Justice et l’honneur). C’est un concept créé par Aminata Diaw pour les toutes les crises, en particulier, celles casamançaises et sénégambiennes. On n’hérite pas l’ERITIER, mais on le cultive ! On le vit chaque jour par le biais de sa conscience et de son intégrité. En d’autres termes, la conscience et l’intégrité arrosent l’ERITIER. L’ERITIER peut devenir une plante rayonnante qui fait briller l’esprit des citoyens d’une même nation, les rend heureux, les gouverne, et les dirige vers la cohésion sociale et la fraternité !



Bibliographie

U.S. Department of State. Patterns of Global Terrorism: 1990, Washington, D.C., Department of State Publication 9862, 1991

Connor, Walker, Ethnonationalism, The Quest for Understanding, Princeton, Princeton University Press, 1994.

Dida Badi, Les Régions De L'Ahaggar Et Du Tassili N'Azjer: Réalité D'un Mythe, Hardcover, ANEP, ISBN 9947211495 (9947-21-149-5)

Dudley. The Eight Essential Steps to Conflict Resolution, New York, G.P. Putam’s Sons

Mano Dayak, « Touareg la tragédie » : Ce livre vous permettra de comprendre la vie des touarègues.

New York State Military Museum and Veterans Research Center, Division of Military and Naval Affairs

Touaregs, exil et résistance, n° 57 de la Revue du Monde Musulman et de Méditerranée. 1990 Edisud, Aix-en-Provence (2e édition 1994)

Horowitz, Donald L., Ethnic Groups in Conflict. Berkeley, University of California Press, 1985.

Sites Internet:
Bibliothèque Saharienne, www.agence-dromadaire.com

http://www.defense.gov/news/newsarticle.aspx?id=119103

http://lepaystouareg.blogspot.org
www.ird.fr

www.voyagesaventures.com

www.drapeaurouge.fr

www.bamada.ne

www.veronique-valentino.com,

www.images-ici-ailleurs.blogspot.com,

www.unfpa.org

www.google.com

www.yahoo.com

www.lemonde.fr







1.Posté par ožujka le 31/01/2013 22:03 | Alerter
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C est quoi ce torchon?

2.Posté par Ibrahima le 01/02/2013 08:43 | Alerter
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j'avoue que c'est une réflexion qui mérite d'etre lue surtout par nos dirigeants africains.

merci de nous avoir fait partagé cela

3.Posté par tierno le 01/02/2013 09:35 | Alerter
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Il y'a des informations à prendre certes mais je doute fort que la guerre en casamance soit ethnique. Si non quel ethnie est contre quelle autre en casamance ? Il s'agit tout court de bandit de grand chemins comme disait le PR Abdou DIOUF. Les diolas, socés, et autres casaçais ne sont ni exclus ni discriminés dans aucune partie du territoire sénégalais ni à Dakar ni ailleurs. Au Sénégal la question ethnique n'existe pas. C'est une question agitée par certains intello casaçais pour leur poche. Si non qui est plus sénégalais que Atépa, Robert Sagna etc... et d'autres inconnus vivant paisiblement à grand yoff et ailleurs. En réalité il s'agit là d'un faut problème. Sans la complicité de la Gambie la question Casamançaise n'allait pas exister. C'est la Gambie qui s'en sert pour destabiliser le Sénégal.

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