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La cassure de la dynamique unitaire de l’opposition par le Pds serait-elle une des conditions du traité de Versailles pour la libération de Karim Wade ? - Par Sadio Cissé


Rédigé par leral.net le Mercredi 1 Juin 2016 à 12:24 | | 0 commentaire(s)|

La cassure de la dynamique unitaire de l’opposition par le Pds serait-elle une des conditions du traité de Versailles pour la libération de Karim Wade ? - Par Sadio Cissé
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) avait toujours posé comme préalable à toute rencontre avec le président de la République Macky Sall, la libération sans condition des prisonniers politiques mais vous avez compris c’est en fait de la libération de Karim Wade dont il s’agit. Ainsi, pendant très longtemps, tout leader qui avait osé parler de retrouvailles ou de répondre à un quelconque appel du Président Macky Sall ou même de réorganisation du PDS avait été qualifié de traître, de corrompu, de négociateur pour échapper à la prison ou pour un quelconque avantage, d’être en service commandé pour le compte du pouvoir pour déstabiliser le Pds, bref, toutes les immondices y passaient. Que n’a-t-on pas entendu en particulier sur le président Modou Diagne Fada. Et pourtant, celui-ci a toujours défié quiconque d’apporter la moindre preuve de sa connivence avec le régime sur place. Devant ceux qui l’accusaient d’être en collusion avec le ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo dans son combat pour le contrôle du groupe parlementaire « les libéraux et démocrates », Fada a soutenu qu’il n’a jamais rencontré en privé et n’a pas non plus été en contact téléphonique avec le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, qui est pourtant son grand frère et son ami bien avant les années 2000. Face à cette polémique, le ministre de l’Intérieur avait dit à l’époque que les portes de son ministère sont ouvertes à tout citoyen, tout homme ou femme politique et qu’il y a déjà reçu le Coordonnateur du Pds, Oumar Sarr, pour diverses raisons mais jamais il n’a cité le nom du président Fada parmi ses visiteurs du crépuscule. Comme l’a souligné le président Modou Diagne Fada, avant même que soit formalisé l’appel au dialogue du président de la République Macky Sall, tel un chien devant un os, le Pds avait déjà pris au mot celui-ci en criant orbi et urdi son acceptation de ce dialogue. Dans un passé très récent, le Pds avait pourtant tiré sur Djibo leyti Kâ, lorsque celui-ci, invoquant l’indépendance de son parti, a décidé de répondre à l’appel que lui avait fait le Président Macky Sall à travailler avec lui dans la mouvance présidentielle quittant ainsi le « Front patriotique pour la défense de la République » (Fpdr).

Aujourd’hui, avec la présence du Pds à l’appel du Président Macky Sall, c’est ce parti qui a fait du Djibo ou de la « tortuosité » pour parler comme Idrissa Seck président du parti « Rewmi ». C’est pourquoi, plus tard, j’ai plaint certains cadres et entités du Pds qui, certainement, par manque de prudence ou par immaturité politique, ont fustigé l’idée de dialogue national aussi bien dans son sens que dans la solennité de sa lettre d’invitation. Il faut être blanc-bec pour perdre de vue que, cela faisait très longtemps que, sur la libération de Karim Wade, le Pds cherchait à négocier directement avec le Président Macky Sall qui, jusque là, n’avait pas l’air de faire de cette libération sa tasse de thé. L’appel au dialogue national lancé par le Président Macky Sall constituait donc du pain béni pour le Pds qui n’allait pas se faire prier pour accepter sans condition. Même si le Président Macky Sall avait invité le Pds par voie de presse, sa réponse serait inéluctablement positive. La réunion dite « houleuse » du Comité directeur du Pds convoquée pour « apprécier » cet appel au dialogue du Président Macky Sall n’était que pures élucubrations dont le commanditaire est connu. Ainsi, à la cérémonie d’ouverture du dialogue national, tous nos compatriotes ont pu constater que c’est en toute flagrance que, sur mandat de Maître Abdoulaye Wade, secrétaire général national du Pds, qu'Oumar Sarr, Coordonnateur du Pds est allé supplier le président de la République Macky Sall en ces termes : « Pour le cas de Karim Wade, Maître El Hadj Diouf l’a dit, Karim Wade qui est en prison (…) nous pensons que vous pouvez nous aider. L’opposition vous respecte et reconnaît que vous êtes le président de la République, cela va de soi ». Ndeysane ! Qui l’eût cru ? A part ldrissa Seck, président du parti « Rewmi », ce n’est certainement pas les leaders des principaux partis qui forment le « Front patriotique pour la défense de la République » (Fpdr) qui, pourtant, a fait sien le gros du contentieux du Pds avec le Président Macky Sall. Face aux accusations de l’Establishment du Pds envers Fada, on peut dire qu’aujourd’hui, il a fait jour ou du moins il commence à le faire. Cette imploration du Coordonnateur du Pds au Président Macky Sall pour la libération de Karim Wade contraste avec les déclarations va-t-en guerre de l’époque. On se souvient encore des propos de Me Amadou Sall qui disait que « Macky Sall ne pourrait rester une nuit de plus au palais présidentiel si Karim Wade était condamné à une peine de prison » ou de ceux de Me Abdoulaye Wade, secrétaire général national du Pds qui disait : « Je n’accepterai jamais une condamnation de Karim Wade ». A toute cette litanie guerrière, les Réformateurs, lucides qu’ils sont, savaient que le Pds, désormais parti grabataire, n’avait pas les moyens humains et physiques d’une mobilisation de masse pour faire face au régime de Macky Sall. Nous disions que la stratégie qui consistait à faire le gros dos face au pouvoir était vouée à l’échec et qu’il fallait avoir un discours plutôt républicain et conciliateur sans pour autant perdre la face. Aujourd’hui, le Pds semble avoir opéré un tournant et cette nouvelle attitude plus conciliatrice est un aveu d’échec de la stratégie des conservateurs radicaux, ces fous du roi. Cela prouve aussi que le Pds vient de reconnaître que le Président Macky Sall est le seul maître du jeu qu’on respecte et dont on implore la clémence. Tout ça pour ça ! Quelle amertume ! Mais comme l’a dit le Coordonnateur du Pds à propos de ce dialogue « vaut mieux tard que jamais ». De fait, la dynamique unitaire du « Fpdr » semble voler en éclat à cause de l’échappée solitaire du Pds éventuellement vers les prairies marron. Hier, les Réformateurs avaient critiqué le fait que le destin politique du Pds soit lié au destin carcéral de Karim Wade, aujourd’hui, c’est la dynamique unitaire du « Fpdr » qui semble liée au deal sur la situation carcérale du prince héritier du Pds. Dépité par cette attitude peu élégante de ses partenaires du Pds au sein du « Front », le président Pape Diop vient de rappeler, qu’au « Sopi, dara sopékouwoul » et qu’il n’y a pas de démocratie, c’est Me Abdoulaye Wade qui décide de tout et tout seul. Je reste convaincu que, si nécessaire, « Gorgui » n’aura aucun scrupule pour porter l’estocade au « Fpdr » pour la libération de son fils même si pour cela, il doit, le moment venu, appeler à voter pour le Président Macky Sall au second tour. Il n’est pas niais de se demander si, par des subterfuges, le Pds ne fera pas du Président Macky Sall son candidat (plan B) à l’élection présidentielle de 2019. Je ne serai pas non plus surpris que « Pâbi » apporte son onction au projet secret du Président Macky Sall de renvoyer les élections législatives jusqu’en 2019 pour les coupler avec l’élection présidentielle. Nous ne sommes encore qu’à l’acte 1 du traité (ou protocole) de Versailles. Honni qui mal bénit le traité de Versailles, dixit Maître Abdoulaye Wade.

Paris le 01 juin 2016.

Sadio Cissé,
Membre fondateur du parti « Les Démocrates Réformateur/Yeesal » appelé LEKET-BI