leral.net | S'informer en temps réel

La dissonance cognitive, un fléau qui gagne du terrain dans l’arène politique sénégalaise

Lorsque les circonstances amènent une personne à agir en désaccord avec ses croyances, elle éprouvera un état de tension inconfortable appelé dissonance, qui, par la suite, tendra à être réduit, par exemple par une modification de ses croyances dans le sens de l’acte. Selon Léon Festinger (1957), les individus ajusteraient a posteriori leurs opinions, croyances et idéologies au comportement qu’ils viennent de réaliser.


Rédigé par leral.net le Mardi 19 Janvier 2016 à 10:41 | | 4 commentaire(s)|

Ainsi, si habituellement, nous nous attendons à ce que l’Homme soit un être rationnel qui agit sur la base de ses convictions, ici le lien est inversé : l’Homme justifie après coup son comportement en ajustant ses convictions à ce comportement, en « animal rationalisant » selon Elliot Aronson (1972). C’est cette rupture d’équilibre dans le discours et les actes qui a causé au PDS la perte du pouvoir en 2012 à travers un seul propos prononcé alors par le Président Wade « maa waxoon waxeet ».

Aussi étonnant que cela puisse paraître, lorsque nous sommes amenés à agir contrairement à nos convictions, nous avons ainsi tendance à justifier nos actions et à adapter nos opinions à nos comportements. C’est ce qui permet d’appréhender pour mieux comprendre les postures actuelles d’éminents intellectuels qui forçaient à la fois respect et admiration dans la conscience collective sénégalaise mais, qui, hélas, trop soucieux de leurs intérêts crypto personnels, au détriment des intérêts supérieurs de la nation ont fini de mettre à nue la manière dont l’être humain réagit lorsqu’il possède à l’esprit des éléments incompatibles, des idées contradictoires. C’est ce que traduisit autrement et si éloquemment l’éminent juge Feu Kéba Mbaye lors de sa leçon inaugurale donnée à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar le 14 décembre 2005 et qui portait sur l’éthique, aujourd’hui.

Dans ce discours magistral, on notait déjà le passage suivant : « La fuite en avant actuelle que nous constatons un peu partout, vers un monde sans éthique, ne doit pas durer ; ne peut pas durer ; sinon, aveuglés par leurs nouveaux maîtres que sont l’argent, le pouvoir, la force et la place, les hommes vont se précipiter droit vers une vie de méconduite ; c’est à dire une vie où le dire et le faire se trouveront presque de façon permanente, en deçà ou à côté de ce que la morale prescrit »

Plus loin, il poursuivit : « Il faut que le dire et le faire n’obéissent plus à cette nouvelle loi selon laquelle peu importe qu’un but ait été atteint par des moyens illégaux ou prohibés par la morale ou l’éthique, la fin étant finalement le seul justificatif de la parole ou du comportement.

Dans un tel monde, l’homme va droit à l’échec car, c’est un monde qui ne manquera pas d’engendrer l’injustice, la violation des droits de l’homme et donc des conflits et des affrontements dont personne ne peut aujourd’hui deviner les conséquences qui ne pourront être que néfastes. »

Dieu fasse que ce grand Sénégalais, fervent disciple de Mame Abdoul Aziz Sy Dabbakh, respectueux de Mame Cheikh Ahmadou Bamba, de toutes les autres confréries musulmanes et même admirateur du Cardinal Hyacinthe Thiandoum inspirer nos pensées, nos expressions et nos actes de tous les jours, pour qu’il n’y ai aucune dissonance et que le paradis Firdawsi soit sa demeure éternelle.

Alors, chers politiciens, transhumants de tous bords (partis politiques, mouvements, coalitions, société civile, …), la source APR, où vous projetez de boire risque de tarir…au grand dam de votre réputation et surtout, de la respectabilité de vos familles respectives.

Vive le Sénégal uni dans l’éthique, la justice et le travail, dans une Afrique de paix et de prospérité

Papa Moustapha GUEYE

Inspecteur de l'Education et de la Formation