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La médecine pour tous : vulgarisation des bonnes pratiques alimentaires et comportementales

Rédigé par leral.net le Vendredi 7 Juin 2013 à 23:29 | | 0 commentaire(s)|

De nos jours, on assiste de plus en plus à l’émergence ou à la recrudescence de maladies dont le lien avec la sédentarité, le stress et notre alimentation est fortement établi.


Les changements apportés dans notre mode de vie (usage abusif de l’ordinateur et de la télévision) et les exigences de notre vie professionnelle font que, de moins en moins, nous nous adonnons à la pratique d’une activité physique régulière.

De même la consommation d’alcool et de tabac et une alimentation trop riche en sucre, en sel ou en gras sont nuisibles à la santé.

Il est admis que des maladies telles que le diabète, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, l’infarctus du myocarde, l’insuffisance rénale chronique, certains cancers sont, aujourd’hui, fortement corrélées à ces fléaux que constituent la sédentarité, le stress, le tabagisme, l’alcoolisme, l’usage exagéré de sel, de sucre et de gras.
Ces affections que l’on appelle maladies chroniques coûtent excessivement cher à la société.

Leur traitement est long et le plus souvent à vie.
Leur pronostic, en ce qui concerne les cancers, est sombre.
Les dépenses de santé des entreprises pour prendre en charge leurs travailleurs ou les membres de leur famille victimes de ces maladies grèvent leur budget.

Et pourtant, il nous suffit tout simplement de revoir notre mode de vie pour prévenir ces affections ou, à la limite, minimiser leurs effets.
Oui la prévention de ces maladies est bel et bien possible et elle ne coûte pas cher.

1/ Tout d’abord, il est impératif que nous revenions à des habitudes alimentaires saines avec une alimentation bien équilibrée en protides, en lipides et en glucides.

Les apports en boisson (1,5 litre par jour), en vitamines (fruits et légumes surtout) et en sel minéraux doivent être en quantités suffisantes.

Le mode de cuisson est également important car certains aliments comme les vitamines résistent difficilement à une cuisson prolongée.
Une attention particulière doit être portée sur 3 éléments : le sel, le sucre et les aliments gras.






 Le sel : nous consommons trop de sel, ce qui explique en grande partie, la prévalence de plus en plus élevée de l’hypertension artérielle. Il nous faudrait donc revenir à une alimentation moins salée en évitant surtout l’usage d’additifs tels que les bouillons largement retrouvés dans le marché et qui sont particulièrement riches en sel.

 Le sucre : nous mangeons et nous buvons trop de sucre. Le nombre de plus en plus élevé de diabétiques est là pour en attester. Les thés et jus de fruits que nous aimons bien sont des concentrés de sucre. Il faut arrêter.
L’eau reste encore, de loin, la meilleure boisson pour notre santé. On peut boire du thé ou du jus de fruits, mais, de grâce, qu’ils soient beaucoup moins sucrés.
Le riz, le pain, les féculents sont aussi des sucres (sucres composés). Il faut éviter d’en abuser.

 Les aliments gras : il est également un fait que nous consommons beaucoup d’huile et de beurre. Notre « thiebou dieune » national est mieux apprécié lorsqu’il est bien imprégné d’huile. L’excès d’aliments gras est néfaste pour le cœur et les vaisseaux car il crée un bouchon qui constitue un obstacle à une bonne perfusion des tissus et organes.
Il nous faut mettre fin aux abus et rationaliser nos apports en aliments gras. Nous devons préférer les gras d’origine végétale aux gras d’origine animale, riches en mauvais cholestérol (LDL cholestérol). Ce mauvais cholestérol est le plus souvent la cause des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et des infarctus du myocarde.

De manière générale et en matière d’alimentation, il faut préférer le poisson à la viande, la volaille à la viande de bœuf, la viande de bœuf à la viande de mouton.
Le slogan « bouger, manger moins salé, moins sucré et moins gras» trouve ici toute sa pertinence.

2/ Le sommeil : il est très important. L’activité humaine est rythmée par le cycle veille-sommeil. L’homme est fait pour dormir la nuit et mener ses activités le jour.
Le meilleur antidote de la fatigue est le sommeil.
L’usage abusif de thé, de café ou de certains médicaments stimulants ne fait que masquer la fatigue au moment où notre cerveau et notre corps ont besoin de se reposer et de recharger leurs batteries.
Nous devons dormir entre 6h et 8h par jour pour permettre à notre organisme d’éliminer les ondes négatives à l’origine de fatigue et de stress et se charger en ondes positives, moteur de notre vitalité, de notre réactivité et de notre bonne humeur.


3/ Le stress : c’est l’un des fléaux majeurs des temps modernes. Ses causes sont multiples : le travail, la famille, la société, les désirs et ambitions non satisfaits, les contradictions internes, le manque de sommeil, l’existence avérée ou non de maladies graves, etc.…

Il se traduit par un sentiment de malaise généralisé, de solitude et d’abandon par les autres, une perturbation de la qualité du sommeil, une sensation de douleurs multiples, un sentiment d’insécurité, une anorexie ou, parfois, une boulimie qui peut, dans certain cas, se traduire par une obésité.

Il doit être prévenu, tout d’abord, par une confiance en soi, mais aussi, une dédramatisation des problèmes de la vie quels qu’ils soient et une forte disposition à les affronter en sachant qu’un échec ne doit nullement remettre en cause notre ferme détermination à vouloir les surmonter.
S’il est déjà là, il doit être maîtrisé et combattu pour en amoindrir les effets. A ce niveau, le rôle de l’entourage est capital. Il doit être à l’écoute en essayant de connaître et de comprendre les problèmes et contradictions qui sont à l’origine du stress.
Il doit faire preuve, non pas de pitié, ni de compassion, mais, de solidarité et de volonté réelle de contribuer à la résolution des problèmes.

4/ Les loisirs : ils sont importants et participent à la vie sociale de l’individu.
Le sport, la lecture, écouter de la musique, aller au cinéma ou à une manifestation sportive avec sa famille ou ses amis, participer à des actions associatives, discuter de sujets importants avec des proches autour d’un bon verre de thé, aller en week-end dans son fief, passer la journée avec ses parents et en profiter pour voir ses amis d’enfance, voyager et découvrir d’autres peuples, d’autres cultures, d’autres modes de vie, sont autant d’activités saines qui participent à l’enrichissement intellectuel, social et affectif de l’individu.

5/ Le tabagisme : le tabac est nocif pour la santé. Il doit être proscrit et l’argent utilisé pour son acquisition investi dans d’autres domaines plus sains et plus rentables. De nombreuses maladies cardio-vasculaires lui sont dues et il est incriminé dans la survenue de certains cancers, en particulier, le cancer broncho-pulmonaire.
Il est nocif pour le fumeur lui-même et pour son entourage.
La femme enceinte présente un double risque : un risque pour elle-même et un risque pour l’enfant qu’elle porte, avec possibilité de survenue d’avortement, de mort in utero, d’accouchement prématuré ou de petit poids de naissance.

6/ L’alcoolisme : l’usage exagéré de l’alcool est mauvais pour la santé. Par contre, le vin, à table, à doses modérées, serait bénéfique pour le cœur.

7/ L’activité physique : la pratique d’une activité physique régulière est un moyen sûr pour garder une bonne santé et allonger son espérance de vie.

En dehors d’une contre-indication formelle et quel que soit notre âge, il y a toujours une activité physique à laquelle on peut s’adonner et qui soit adaptée à notre cas.

De la marche au sport de compétition, en passant par le jogging, les exercices à domicile et l’activité en salle, le choix est large et permet à tout un chacun de trouver sa juste mesure.

Des maladies telles que le diabète, l’hypercholestérolémie et certaines affections cardio-vasculaires peuvent être prévenues par la simple pratique d’une activité physique régulière combinée à l’observance d’un régime alimentaire sain.

Une fréquence de 3 à 4 séances de 30 à 45 minutes par semaine et recommandée.


Pour terminer je dirai oui. Nous pouvons, avec le peu de moyens dont nous disposons, vivre mieux et sainement, avec moins de maladies, en particulier les maladies chroniques qui, par leur fréquence et leur coût, constituent un véritable problème de santé publique.

Il nous faudrait, pour cela, changer beaucoup d’habitudes néfastes et adopter un mode de vie qui graviterait autour des éléments suivants : régime alimentaire équilibré, pratique régulière d’une activité physique, sommeil suffisant, pas de stress ou moins de stress, pas de tabac et pas d’alcool, avoir des loisirs.








Docteur El hadji Amadou DIOP
Médecin du Travail
Médecin Chef du Port Autonome de Dakar
email : damadoudiop@hotmail.com