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La mendicité des enfants et le manque d’aires de repos : Un frein au tourisme


Rédigé par leral.net le Samedi 29 Août 2015 à 16:46 | | 87 commentaire(s)|

La mendicité des enfants et le manque d’aires de repos : Un frein au tourisme
Bien que le Sénégal ait été l’un des premiers pays de la sous région à avoir compris l’importance du tourisme dès le début des années 1970, il n’a fait depuis lors qu’accumuler du retard par rapport à ses voisins alors qu’il dispose pourtant d'énormes atouts indéniables et d’avantages comparatifs et compétitifs tant sur le marché régional et international. Face à ce décrochage constant, les autorités parapubliques semblent vraisemblablement vouloir accorder une grande importance au secteur touristique mais en dépit de certaines mesures incitatives phares, destinées à favoriser le secteur du tourisme, à savoir la suppression du visa biométrique , la réduction de la parafiscalité sur le billet d'avion de 50%, les milliards de FCFA de crédit au profit du secteur hôtelier, etc.; fort est de constater que les résultats escomptés de cette politique générale ne parviennent toujours pas à redresser la situation ni à dissiper les inquiétudes légitimes des opérateurs économiques les plus optimistes.

Cette inquiétante et alarmante situation nous commande à réfléchir avec acquitté par rapport à l’avenir incertain du secteur devenu au fil des ans l’une des premières sources de devises pour le pays. Car malgré toutes les crises économiques et financières que l’on connait, ce marché est encore concurrentiel ! Et dans les années qui viennent, il faut à la fois encourager les investissements directs étrangers, et les secteurs complémentaires au tourisme à investir, en vue de faciliter la création d’emplois, mettre le tourisme au service de l’agriculture, de l’artisanat et de la construction immobilière harmonieuse; pour faire du Sénégal une destination touristique fascinante, grâce à la promotion et au développement d’un tourisme alternatif qui sera plus axé sur l’éco-tourisme et l’économie solidaire, et qui s’établira sur l’histoire, la culture, les industries culturelles, le social et l’écologie ; renforcer la capacité des professionnels du secteur tout en valorisant le potentiel des différentes régions du pays. Toutes les démarches de cette nouvelle réflexion en faveur du secteur touristique, doivent s’inscrire dans un unique objectif: faire du Sénégal une destination touristique de choix et capter des nouvelles parts de marché touristique.

Si l’on veut réellement prendre à bras-le-corps la problématique du tourisme au Sénégal, il nous faut sérieusement s’attacher à analyser les relations de causalité entre développement touristique, croissance économique, la réduction de la pauvreté et l’amélioration du cadre de la vie. Bien planifié et bien géré, le secteur touristique peut demeurer une force positive présentant des valeurs ajoutées pour le Sénégal, à condition que les infrastructures socioéconomiques de base, indispensables et préalables à toute stratégie de développement soient réalisées, que la stabilité politique ne soit pas un vain mot, et que la sécurité publique soit complètement assurée en tous lieux et tous temps. Les touristes ne viendront absolument pas pour visiter nos blackouts et nos piles d'immondices qui jonchent les rues de nos villes dites touristiques ou encore moins pour contempler le paysage surréaliste de nos hordes de mendiants forcés, enfants de la rue, confusément appelés vrais et/ou faux petits talibés, ni subir les supplices de rétention des secrétions corporelles faute de toilettes publiques dans nos villes et de zone de repos sur les routes nationales.

Commençons par nous débarrasser de toutes ces choses avant de parler du tourisme si on veut être pris au sérieux. Une maîtrise insuffisante du développement touristique, son intégration insuffisante dans l'environnement et la vie locale, des objectifs à court terme, des réalisations hâtives et, d'une façon générale, un certain manque de professionnalisme ne peuvent plus mener à un tourisme durable et de qualité. Il faut changer la problématique du développement touristique: penser ce développement plus éclaté et plus diversifié sur l'ensemble du territoire, mieux intégrer ce développement à l'environnement et à la vie locale, le mettre en place plus en termes de service qu'en termes d'immobilier, et pour y parvenir, réaliser l'investissement immatériel nécessaire.

Le Sénégal peut être un lieu privilégié de l'application de ces principes si l’on se donne réellement les moyens modernes d’un leadership, d’une vision, d’une stratégie, et des ressources nécessaires et suffisantes.

Fait à Atlanta le 28 Août 2015

Yacine Dieng

Citoyenne sénégalaise