leral.net | S'informer en temps réel
Jeudi 18 Mai 2017

Lâché par les présidents africains, Wade, connecté sur Whatsapp, espère sa revanche sur Macky Sall




L’ex président Abdoulaye Wade discute ici avec Macky Sall, alors Premier ministre, lors de l’arrivée de l’ancien président brésilien Luis Inacio Lula da Silva à l’aéroport de Dakar le 13 avril 2005.
L’ex président Abdoulaye Wade discute ici avec Macky Sall, alors Premier ministre, lors de l’arrivée de l’ancien président brésilien Luis Inacio Lula da Silva à l’aéroport de Dakar le 13 avril 2005.
Abdoulaye Wade n’a pas changé. Dans son pavillon de Versailles, à quelques kilomètres de Paris, l’ancien président de la République passe ses journées à recevoir des hommes politiques. «Dès que vous appelez sur le fixe pour un rendez-vous, vous pouvez avoir la chance de tomber sur lui ». Dans le cas contraire, son assistant vous rappelle et le rendez-vous est pris.
 
 Ses journées, ponctuées d’audiences, souvent avec des anciens collaborateurs de passage à Paris, sont remplies de programmes politiques. A chaque visiteur, il ne cesse de parler ces derniers temps des élections législatives. «Je suis en contact permanent avec Oumar Sarr. Je lui ai dit de tout faire pour garder le contact avec les autres membres de l’opposition », nous rapporte un responsable du PDS qui l’a rencontré, il y a quelques semaines.
 
Connecté sur les sites d’informations, Wade surfe et lit toutes les dernières nouvelles en provenance du Sénégal. Quand une information l’intéresse, il n’hésite pas à appeler au téléphone la personne concernée. Souvent d’ailleurs, il utilise WhatsApp pour passer ses coups de fil. «Il s’est mis à l’informatique et a pris des cours de perfectionnement quelques mois après avoir quitté le pouvoir ».
 
 Fatigué par les dernières années passées hors du pouvoir, il tient vaille que vaille à prendre sa revanche sur Macky Sall. «Comme au bon vieux temps de sa bataille avec Diouf, Wade pense qu’il peut prendre le dessus sur son successeur, mais il n’a plus la même force de combat ». Ayant perdu beaucoup d’énergie, l’ancien président a été soutenu par le bras pour pouvoir s’inscrire sur les listes électorales à Paris.
 
 Malgré tout, il garde ses forces mentales intactes. Wade a également un grand regret. Beaucoup de ses anciens collègues chefs d’Etat ne répondent plus à ses coups de fil. Il s’est plaint parfois qu’Alassane Ouattara ne lui accorde plus le même intérêt alors qu’il a financé une partie de sa campagne en Côte d’Ivoire et avait pris fait et cause en sa faveur, au détriment de Gbagbo.

Comme son fils Karim Wade a pris l’engagement auprès de certaines autorités religieuses qu’il ne reviendra plus au Sénégal pour perturber le jeu politique.
 
 «C’est pourquoi, une partie du PDS ne croit pas au fait qu’il puisse venir participer aux élections législatives. ll avait donné des gages dans ce sens. Et il a beaucoup de respect pour ces autorités au point de ne pas les contrarier ».
 
 Wade pourra-t-il financer l'opposition ?
 
 Malgré tout, il compte influencer le jeu de l’extérieur. Lors de ses échanges avec les opposants, il parle souvent d’argent et de financement de la campagne électorale. Le problème, c’est qu’il se sait surveillé depuis l’affaire Sylla qui a été arrêté avec des chèques qui devaient être tirés de ses comptes bancaires. «On se demande comment il va pouvoir financer la campagne quand on sait qu’il est reparti du Sénégal lors de son dernier séjour avec des dettes impayées ».
 
Source Le SOIR, le quotidien numérique