Le Fongip a alloué un milliard et demi de FCfa aux services financiers décentralisés en 2014

Le cadre somptueux du Grand Théâtre a servi hier de plateau aux acteurs de la microfinance qui y ont exposé le rôle prépondérant de ce secteur dans l’inclusion financière. C’était lors de l’ouverture de la première édition du forum des investisseurs en microfinance. Selon le président du Conseil d’administration du Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip), structure organisatrice de l’événement, la microfinance est présentement au cœur du financement des acteurs économiques, notamment les jeunes et les femmes qui demeurent la cible privilégiée des politiques économiques et sociales du Gouvernement. Appréciant à leur juste valeur les retombées positives de la microfinance en termes de réduction de la vulnérabilité, d’accès aux soins et aux logements, Amadou Ndiaye a informé que le Fongip a alloué, en 2014, un milliard 500 millions de FCfa aux Services financiers décentralisés (Sfd). Avec, précise-t-il, un taux d’intérêt de 2% pour une durée de 3 ans avec un différé d’un an. Il a ajouté dans la foulée que cette ligne de financement va être portée à 3 milliards de FCfa en 2015, avec des conditions aussi avantageuses, sinon plus. M. Ndiaye a souligné que le Fongip va accompagner les acteurs de la microfinance et participer ainsi au développement du secteur, par la promotion d’un partenariat public-privé. Afin, conclut-il, de permettre à la microfinance dans toutes ses composantes de se pérenniser, de décupler son impact et de trouver les moyens d’assurer la durabilité des emplois des micro-entrepreneurs, surtout les femmes et les jeunes.

Au 31 décembre 2013, les Sfd ont emprunté près de 44 milliards de FCfa aux banques…

Moustapha Diop, ministre délégué chargé de la Microfinance et de l’Economie solidaire, a relevé que cet événement inédit au Sénégal constitue une occasion unique pour l’ensemble des acteurs de la finance inclusive du pays et de la sous-région de réfléchir à un cadre de partenariat fécond pour favoriser l’accès des Systèmes financiers décentralisés (Sfd) à un dispositif de refinancement adéquat sur une base durable et pérenne. Selon lui, le Gouvernement a très tôt pris conscience que l’accès des Sfd à des ressources stables constitue un pilier essentiel pour réaliser l’inclusion financière dans nos pays. Il a indiqué que cette problématique reste plus que jamais actuelle malgré l’évolution de l’environnement légal, réglementaire et la diversification des acteurs intervenant dans le secteur. A titre d’exemple, souligne Moustapha Diop, le 31 décembre 2013, les emprunts contractés par les Sfd auprès des banques et des autres structures de refinancement s’élevaient à près de 44 milliards de FCfa. Cela montre, avise-t-il, le chemin qui reste encore à parcourir pour arriver à mobiliser de façon efficace les ressources nationales et internationales disponibles et assurer une couverture suffisante des besoins de crédit de l’ensemble des agents économiques du marché. Malgré les nombreuses contraintes qui freinent l’accès des Sfd au refinancement, Moustapha Diop a tenu à préciser que dès son accession à la Magistrature suprême en 2012, Macky Sall a très tôt compris l’importance de la microfinance dans la lutte contre la pauvreté et le développement des économies émergentes.

L'Observateur