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Le Groupe Futurs médias boycotte la couverture du sommet de la Francophonie

Rédigé par leral.net le Jeudi 27 Novembre 2014 à 21:10 | | 0 commentaire(s)|

Le Groupe Futurs médias boycotte la couverture du sommet de la Francophonie
Le Groupe Futurs médias ne couvrira pas le XVe sommet de la Francophonie qui se tient du 29 au 30 novembre à Dakar (en réalité dans le petit village de Diamniadio à quelque 30 km de Dakar). La raison de ce boycott est la décision de l’Etat d’allouer à la Radiotélévision sénégalaise (Rts, audiovisuel public) 3 milliards des 7 milliards de francs dévolus à la presse sénégalaise (public et privé) pour lui permettre de couvrir les assises francophones. Dans une lettre ouverte signée du directeur général du Gfm, Mamoudou Ibra Kâne, au nom du Comité de direction, et publiée dans le quotidien « L’Observateur » (titre phare du groupe) du 25 novembre 2014, M. Kane précise que Gfm ne va « s’en tenir qu’au service requis, par respect au droit du public à l’information »
« Nous, Comité de direction de Gfm, regrettons la gestion médiatique partisane et inélégante de l’Etat de la francophonie que nous trouvons «en inadéquation totale avec les réalités économiques des médias», dit la lettre ouverte.Faut-il rappeler à l’Etat du Sénégal que cette même Rts, subventionnée par les deniers publics et donc par les contribuables, se comporte comme n’importe quelle chaîne commerciale, faussant l’esprit et la lettre de la concurrence dans le secteur des médias ? Faut-il faire remarquer que c’est avec l’argent des contribuables que la Rts acquiert les droits de retransmission des phases finales de la Coupe du monde, de la Coupe d’Afrique des Nations, etc. ? Faut-il regretter que l’accès à la Présidence de la République ne soit permis qu’au seul bénéfice exclusif de la Rts ?Est-il besoin, que nous rappelions à l’Etat du Sénégal que la mission de service public de l’information n’incombe pas seulement à la Rts ou aux seuls médias d’Etat ? »
 
REPLIQUE DE LA RTS AUX COMPLAINTES DE GFM
« Gfm est un privé ; qu’il ne compte pas sur l’Etat pour le subventionner »
La Rts – qui s’« étonne » (sic) d’être citée abondamment dans la lettre ouverture de Gfm - n’a pas mis du temps à répliquer à la réaction du Comité de direction du Groupe futurs médias qu’elle dit « s’offusquer de la mise à disposition de la Rts, par l’Etat du Sénégal, d’équipements techniques pour les besoins de la couverture du Sommet de la Francophonie » ? Et la Rts de faire des précisions sur la légalité et la légitimité qui la fondent à être allocataire de cette subvention contestée. « La Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (Rts) est une société publique dont le capital est détenu à 100 % par l’Etat sénégalais qui en est donc l’actionnaire unique. A ce titre, et à chaque fois que de besoin, l’Etat met à la disposition de la Rts des équipements et moyens nécessaires à la réalisation de la mission de service public qui lui est assignée », écrit la Rts pour son premier argument. Vient ensuite le contexte du XVè Sommet de la Francophonie. « Dans les pré-requis de l’Organisation Internationale de la Francophonie (Oif) la Télévision hôte (la Rts), doit être aux normes Haute Définition (Hd) pour assurer une diffusion mondiovision des cérémonies d’ouverture et de clôture ainsi que la conférence de presse finale. La Rts doit également assurer, gratuitement, la production pour toutes les télévisions des pays membres de l’Oif et des Etats invités. Elle doit aussi mettre à leur disposition les paramètres techniques du segment satellite, pour leur permettre de capter le signal en provenance de Dakar et procéder à la diffusion. C’est pourquoi, conformément à la tradition bien établie, à l’occasion d’événements nationaux et internationaux et d’opérations spéciales (Sommets, Coupe d’Afrique des Nations, Coupe du Monde, Campagne électorale, festival etc.), il est du devoir de l’Etat de doter la RTS d’équipements techniques lui permettant d’être en phase avec les évolutions technologiques du moment ».
« Avec cet appui, poursuit la déclaration de la Rts, l’Etat fait d’une pierre deux coups puis que le matériel ainsi acquis permet à la Rts de se mettre à niveau pour répondre aux normes qu’exige la transition de l’analogique au Numérique prévue en juin 2015. Bref, l’Etat du Sénégal ne fait que son devoir de mettre la Rts dans les conditions d’assurer convenablement sa mission. »
« Si, argumente la Rts, un privé décide d’investir, à des fins économiques, dans une société à 100 % privée, dans laquelle l’Etat n’a aucune action sur le capital, il ne doit pas compter sur l’Etat pour le financement de ses investissements qui relève de l’entière responsabilité de ses actionnaires. »
«  Par ailleurs, souligne la Rts, est-il nécessaire de rappeler que les Groupes D-Média et Excaf ont gagné respectivement, le marché publicitaire du Sommet de la Francophonie et le marché de la transition de l’analogique au numérique. Aucune contestation n’a été notée de notre part à ce niveau alors que la transition de l’Analogique au Numérique est presque partout en Afrique pilotée par l’audiovisuel public. »
(Mediavoce.net)