Leral.net - S'informer en temps réel

Le Nigéria met en garde l'Afrique du Sud contre les attaques visant ses ressortissants

Rédigé par leral.net le Jeudi 23 Février 2017 à 15:07 | | 0 commentaire(s)|

Face à la persistance des attaques xénophobes dont sont régulièrement victimes ses ressortissants en Afrique du Sud, le Nigéria menace de prendre des mesures de représailles. Abuja qui a également saisi l’Union africaine, a enjoint Pretoria à prendre les mesures nécessaires pour protéger les étrangers vivant sur son territoire.


Le Nigéria met en garde l'Afrique du Sud contre les attaques visant ses ressortissants

Trop, c'est trop ! Les autorités fédérales nigérianes ont estimé « inacceptable», la vague d'attaques xénophobes dont sont régulièrement victimes ses ressortissants vivant en Afrique du Sud. A la suite des dernières attaques en date et qui ont, il y a quelques jours, visé plusieurs maisons et commerces appartenant à des étrangers habitant dans le quartier de Rosettenville situé dans la banlieue de Johannesburg, le Nigéria vient de hausser le ton.

Dans un communiqué publié en ce début de semaine, Abike Dabiri-Erewa, la conseillère spéciale du président nigérian chargée des Affaires étrangères et de la diaspora, a appelé le gouvernement sud-africain à prendre les mesures nécessaires afin de protéger les ressortissants étrangers vivant sur son territoire.

« Nous avons perdu environ 116 Nigérians au cours des deux dernières années. C'est inacceptable pour le peuple et le gouvernement du Nigeria » a estimé Abike Dabiri-Erewa qui a également interpellé l'Union africaine (UA) pour qu'elle s'investisse dans ce dossier.

En somme, les autorités nigérianes espèrent que l'UA fera pression sur Pretoria pour que soit mis fin à la récurrence de ces attaques xénophobes qui visent particulièrement ses ressortissants. D'autant plus que selon les informations que la responsable nigériane dit détenir, d'autres attaques sont en train d'être préparées pour les prochains jours contre les étrangers vivant en Afrique du Sud.

Selon Abuja, ce climat de violences risque d'engendrer des « conséquences désastreuses » d'où la nécessité pour l'UA d'agir en urgence auprès des autorités sud-africaines afin de contenir la situation et prévenir de nouvelles attaques.

Menaces de représailles

Pour mieux se faire entendre, le gouvernement fédéral du Nigéria a, par la voie de la conseillère du président Buhari, menacé Pretoria de « terribles conséquences » en cas de persistance de ces attaques ciblées contre ses ressortissants.

Il y a deux semaines, lorsque les violences ont de nouveau repris, Abike Dabiri-Erewa a déjà fait part des protestations des autorités nigérianes auprès de l'ambassadeur sud-africain au Nigeria, Lulu Aaron-Mnguni. Ce dernier avait alors promis que le gouvernement de son pays allait enquêter sur la question, ce qui visiblement n'a pas satisfait Abuja qui s'insurge également contre le laxisme des autorités sud-africaines. Estimant que le gouvernement ne contrôle pas véritablement la situation, le Nigéria a appelé ses ressortissants à plus de prudence.

La mise en garde des autorités fédérales nigérianes à l'égard du gouvernement sud-africain va certainement faire bouger les choses au regard de l'importance des intérêts sud-africains dans le pays. Les échanges économiques entre les deux principales puissances du continent tournent en effet à l'avantage de l'Afrique du Sud. Plusieurs entreprises du pays sont présentes au Nigéria notamment dans le secteur bancaire ou des télécoms.

A la suite de la conjoncture économique qui affecte ces dernières années les deux économies, leurs échanges ont enregistré une relative baisse passant de 4,8 milliards de dollars en 2015 à 4,1 milliards en 2016.

Ce n'est pas la première fois que des ressortissants de certains pays africains sont victimes d'attaques xénophobes en Afrique du Sud où ils sont régulièrement accusés de plusieurs délits ou crimes. Un contexte amplifié par les répercussions de la crise économique que traverse l'Afrique du Sud principalement chez les couches défavorisées vivant le plus souvent dans des quartiers populaires.

Par Aboubacar Yacouba Barma La Tribune Afrique