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Le PPC flétrit Wade : "Me Wade se trompe s’il pense disposer de sa liberté de manœuvre d’antan"

Le Bureau politique du Parti pour le Progrès et la Citoyenneté (PPC), s’est réuni le Dimanche 30 Novembre 2014, à son siège, sous la présidence de son Secrétaire Général National, Maître Mbaye-Jacques DIOP.


Rédigé par leral.net le Lundi 1 Décembre 2014 à 22:31 | | 5 commentaire(s)|

Le PPC flétrit Wade : "Me Wade se trompe s’il pense disposer de sa  liberté de manœuvre d’antan"
L’ordre du jour de la rencontre comportait deux points :

1. Examen de la situation politique nationale

2. Questions diverses.

Après des larges échanges, les conclusions, ci-après, ont été retenues.

1. Situation politique nationale

Les échanges ont principalement porté, sur le meeting du Parti démocratique sénégalais (PDS) et ses alliés, tenu le vendredi 21 Novembre, et sur la tension née des déclarations du Président WADE.

Le bureau politique s’est réjoui, d’abord, qu’il n’y ait pas eu entrave de l’autorité administrative et que ce rassemblement dont le principe ressortit du domaine de la liberté de réunion et d’expression, ait pu se tenir sans troubler l’ordre public.

Le bureau politique du PPC, se félicite que l’absence d’interdiction de ce meeting soit précisément ce qu’appelait de ses vœux, son secrétaire général, le Président Mbaye-Jacques DIOP, dans ses différentes prises de position publiques.

Le bureau politique du PPC, s’agissant toujours de ce meeting du 23 novembre, n’en regrette moins les dérives notées à travers des propos excessifs, à la limite irresponsables qui y ont été tenus.

Rien ne justifie, aux yeux des membres présents du bureau politique du PPC, ce qui peut être considéré comme des appels à l’insurrection, à la désobéissance civile, voire au coup de force militaire. Dans un pays comme le Sénégal, qui demeure l’exception dans un continent en proie à tous les démons politiques ayant conduit à des tragédies de toutes natures, cela relève d’une faute majeure que de faire la promotion du soulèvement.

Le Sénégal ne vit aucune crise institutionnelle ; son calendrier républicain y est respecté, le jeu démocratique s’y déroule normalement comme en témoigne la tenue du meeting en question. Qu’est ce, alors, le motif qui peut y autoriser un citoyen, quel qu’il soit, à mettre en cause le fonctionnement des institutions ?

Sur quelles bases légales ou de légitimité, un individu, ou un groupe d’individus peuvent-ils s’arroger le droit de décréter l’écourtement d’un mandat électif, conféré pour une séquence temporelle, par le suffrage universel ? Est-il acceptable, faisant foi de notre constitution, de suggérer à nos forces armées de défier les règles républicaines ?

Pendant que de telles dérives sont observées depuis quelque temps, en France, notre pays de référence en matière de démocratie, François HOLLANDE, Président de la République est aux abysses, dans les sondages d’opinions (13% d’opinions favorables).

Pour autant, il continue d’accomplir son mandat de Chef de l’Etat, sans que ne vienne à l’esprit de quelque acteur politique que ce soit, encore moins de Nicolas SARKOZY, son prédécesseur, de mettre en cause sa légitimité constitutionnelle. L’homme politique est d’abord un homme responsable.

Le bureau politique du PPC, en appelle donc au sens des responsabilités de chacun, pour que nos acquis démocratiques soient préservés et que ce qui constitue l’exception sénégalaise soit aussi préservé. Dans le même registre, le bureau politique du PPC, s’est saisi de la situation créée au plan national et international par les propos de Maître Abdoulaye WADE :’’je vais détruire Macky SALL et sa famille’’

‘’Il veut me détruire avec ma famille’’. (Cf. Le populaire n°4503 du vendredi 28 Novembre 2014. Si Macky ne démissionne pas, il se passera les pires choses. . .) (Cf. L’AS n°2751 du vendredi 28 Novembre 2014).

Ces déclarations ‘’va-t-en guerre’’ ne renvoient pas à ce que le Sénégal a habitué le reste du monde. En dépit de mille et une péripéties liées à l’action politique notre pays demeure encore une référence. Zéro coup d’Etat. Alternances dans le strict canevas démocratique. Cohabitations, ethnique et religieuse harmonieuses. Le Sénégal était un phare. Il doit rester un phare.

La classe politique doit savoir raison et mesure garder ! C’est une affliction que d’observer des faits et gestes, d’entendre des déclarations qui, sans que jamais on puisse leur trouver une justification, participent à mettre en péril ce que nous avons de plus précieux et qui constitue l’exception sénégalaise.

Le peuple sénégalais ne tolérera aucune dérive devant conduire au cataclysme. Le président Abdoulaye se tromperait très lourdement, s’il pense pouvoir disposer de sa ‘’ liberté de manœuvre’’ d’antan, des jours où son rôle d’opposant lui traçait un boulevard royal et où tous les excès étaient permis.

De cette ère à nos jours, deux mandats présidentiels ont passé. Abdoulaye WADE est dorénavant sous le corset de son statut d’ancien Président de la République. Il s’agit d’un fardeau, lourd et encombrant. Tout comme s’impose à lui un devoir de réserve, il subit également une obligation d’observance d’une éthique qui restreint son champ d’intervention.

Le bureau politique du PPC tire sur la sonnette d’alarme. Il interpelle l’ensemble des acteurs politiques et fait appel au sens des responsabilités de chacun. Il demande instamment à son secrétaire général, le Président Mbaye-Jacques DIOP, d’initier toutes démarches pouvant aller dans le sens de l’apaisement politique.

Aux acteurs, de quelques bords qu’ils soient, le bureau politique du PPC, demande de faire preuve de lucidité et de retenue. Le capital moral dont le Sénégal se prévaut et s’enorgueillit, ne doit pas être ruiné, au profit d’ambitions personnelles.

Avant de se séparer le bureau politique du PPC, s’est réjoui de la bonne tenue du 15ème sommet de la francophonie et a félicité le Président Macky SALL et le peuple sénégalais pour l’accueil qui a été réservé à nos hôtes les 29 et 30 novembre.

Le bureau politique du PPC, a néanmoins regretté l’absence du Président WADE à ce sommet, car sa présence aurait sublimé la vitalité de la démocratie sénégalaise, par le rassemblement de trois Chefs d’Etat sénégalais qui se sont succédé à la tête de notre pays.

Fait à Rufisque le 30 Novembre 2014

Pour le Bureau Politique

Le Secrétaire Général national : Maître Mbaye-Jacques DIOP