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"Le Pds n'a plus l'énergie nécessaire pour s'opposer au camp présidentiel", selon Moussa Diaw, enseignant-chercheur en science plitiques

Le Parti démocratique sénégalais est dans une phase critique de son existence. Après l'échec de la mobilisation lors du meeting organisé, à la Place de l'Obélisque, par le Front patriotique pour la défense de la République, au lendemain de la confirmation du verdict de la Crei par la Cour suprême dans l'affaire Karim Wade, les observateurs de la scène politique continuent d'analyser cette déconvenue.


Rédigé par leral.net le Mercredi 26 Août 2015 à 12:03 | | 12 commentaire(s)|

Dans un entretien accordé à EnQuête, l'enseignant-chercheur en sciences politiques, Moussa Diaw, estime que l'entreprise du Pds et du Fpdr ne pouvait en aucun cas réussir à cause des circonstances. En effet, d'après lui, les Sénégalais ont d'autres chats à fouetter que d'aller manifester pour la libération de Karim Wade. S'y ajoute le décès du tambour-major, Doudou Ndiaye Rose, qui fait que le moment n'était finalement pas propice. "Le Pds d'aujourd'hui n'est plus ce qu'il était avant. Parce que le Pds qui était au pouvoir était un parti qui avait des ressources et, par ricochet, avait une capacité de mobilisation. Le parti était plus ou moins uni malgré quelques dissensions mais, maintenant, le parti est éclaté. Il n'a plus de force même s'il y a quelques leaders, comme Oumar Sarr, qui tiennent un discours très belliqueux. Le Pds n'a plus l'énergie nécessaire pour s'opposer à la majorité. Ça, c'est indéniable. Maintenant, que lui reste-t-il à faire ? Peut-être resserrer les rangs et puis mener la résistance comme le dit l'ancien Président Abdoulaye Wade. Cependant la tâche sera difficile", prédit M. Diaw.

Quid des conséquences de la décision de la Cour suprême sur le fonctionnement interne du Pds ? L'enseignant-cherche déclare : "On entend des leaders dire qu'ils vont continuer le combat à l'extérieur, qu'ils vont internationaliser le combat judiciaire, mais cela n'aura aucun effet. La Cour suprême a rendu son arrêt, maintenant, le seul salut qui reste, c'est une grâce présidentielle. Seul le président de la République peut le faire sortir de prison et cela dépendra de la situation politique du pays. Ce qui veut dire que le Pds n'a plus les mêmes forces. Il est tiraillé dans des querelles intestines entre les différents leaders. Chacun essaie de se positionner. Ça m'étonnerait qu'il puisse tenir une mobilisation à la hauteur des enjeux. En tout état de cause, le prolongement de la détention de Karim aura des conséquences parce que le Pds l'avait symboliquement choisi comme candidat à la prochaine élection présidentielle. Bien entendu, il faudra trouver une alternative qui risque encore d'aggraver les querelles au sein du Pds".