Nombreux ont été les Sénégalais, comme nous, à avoir salué le choix du Premier ministre, en la personne du banquier Abdoul Mbaye, venu du secteur privé et auréolé du titre de « soigneur » d’institutions bancaires en déliquescence. Certes, nous n’avions point succombé à un angélisme béat à l’annonce de sa nomination, même si nous lui avions fourgué un préjugé favorable, sur la foi de son talent supposé de « redresseur de banques en faillite ». Seulement, si l’équipe ministérielle mise en place était une vitrine, on découvrirait par la suite, dans l’arrière-boutique, quelques cafards révélés par la presse. Il est vrai que le trophée de l’éthique au nouveau Premier ministre décerné devait inciter à la prudence, tant l’art de redresser des banques en faillite, peut exposer à des failles morales dans un univers d’argent et d’affairisme avec tout ce que cela comporte de risques. Or, que disent donc les révélations sur le banquier Abdoul Mbaye devenu Premier ministre sous l’ère Macky Sall ? Qu’il aurait été inculpé dans des affaires d’escroquerie et abus de confiance, dont l’une relative à 349 millions de Cfa qu’il devrait à Abdoulaye Diakhité, un homme d’affaires guinéen, et une autre de 660 millions que lui réclamerait un certain Mbaye.Que M. Mbaye, alors directeur de la Banque sénégalo-tunisienne, serait indexé dans une affaire de liquidation foncière par la famille de Pape Ndiamé Sène. Certes, Abdoul Mbaye a répondu, à certaines accusations, via ses avocats dans les colonnes du journal L’Enquête (n°251 du samedi 7 et dimanche 8 avril 2012. Page3), mais c’est pour confirmer nos confrères que l’actuel Premier ministre a bien un dossier judiciaire pendant au 1er cabinet d’instruction.
Nous écrivions, dans ces colonnes que Macky Sall sera le président de la République le plus surveillé comme du lait sur le feu, épié dans ses moindres gestes et actes, non sans le mettre en garde contre des erreurs qui risquent de l’ignifuger. La bronca révélatrice qui a accompagné la nomination du Premier ministre et de trois autres tient de confirmation de cet avertissement.
SERUMS DE VERITE
Quelques sérums de vérité méritent d’être inoculés dans le corps du nouveau gouvernement pour en extirper les virus opportunistes. Que l’on ne nous serve point l’argutie victimaire ! Se prosterner devant la béance de la vérité, c’est le pire des services que l’on rendrait au Président Macky Sall, plébiscité par un peuple dont l’aspiration au changement promis avec Wade en mars 2000 n’a point été assouvie 12 ans durant. Ce qui fera le plus mal au nouveau pouvoir, ce seront les fureurs populaires corrosives, parce qu’insatisfaites d’éthique et de bonne gouvernance, surtout dans une situation d’attentes, parfois impatientes. Ce qui pose, ici et maintenant, et au nom de la seule vérité pour refonder une « République abîmée » pour usurper l’expression du dernier livre du journaliste-écrivain (devenu politique), c’est l’exigence de divorcer avec tout consensus « panurgiste » et toute complicité bêlante. Si certaines décisions ne sont pas prises, soit par les accusés (l’auto-démission), soit par le Président Macky Sall lui-même (la démission obligée), l’on risque d’accréditer l’idée dangereuse d’une impossible intégrité de l’homme politique sénégalais. Le changement postulé, en termes de bonne gouvernance et d’éthique, abhorre tout « Térangaïsme » au sommet de l’Etat. On attend du Président Macky Sall qu’il serre la vis pour étouffer le vice de la mal-gouvernance ayant prévalu sous l’ère Wade.
Que l’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas là de quoi fouetter… une brebis galeuse ! Cet argument est aussi lisse qu’un ngalakh de Pâques, car il y a, quelque part, un climat vicieux et vicié, lorsqu’un Premier ministre nommé pour faire la grande lessive dans la gestion de l’Etat se retrouve sous le coup d’un dossier judiciaire pendant devant la justice. Une justice qui se retrouve à portée de son influence par ses nouvelles fonctions « primatorales ». Tout comme, on ne peut s’accommoder, dans la remise en chantier de l’éthique républicaine et la moralisation de la vie politique, d’un ministre qui traîne un passé de violeur. D’un ancien bagnard, quand bien même il a payé pour sa faute pour détournement. Ce qui a été révélé n’a encore enregistré comme riposte que de frêles esquifs et esquives de démentis. Ce n’est pas tout de même une « petite brise passagère » dont on sait où elle a fini de mener son théoricien !
Que l’on se comprenne bien : les cas cités ne remettent pas en cause les autres choix, mais le Président Macky Sall gagnerait à les clore, sans se préoccuper outre mesure de l’affût et des raffuts de quelques rescapés de l’orchestre politico-médiatique de Wade qui a déménagé avec la sono présidentielle, mais qui n’a pas rangé ses timbales et cymbales. Certes, les Sénégalais attendent surtout le nouveau Président sur ses engagements et sur les changements promis. Et changer, c’est aussi faire en sorte que les Sénégalais réapprennent à chérir la justice et la vertu. Ils ne veulent surtout pas d’une République « clanisée » par des jet-setters et autres fils de…, aux mondanités suspectes.
Par Soro Diop (Lequotidien)
sodiop@lequotidien.sn
Nous écrivions, dans ces colonnes que Macky Sall sera le président de la République le plus surveillé comme du lait sur le feu, épié dans ses moindres gestes et actes, non sans le mettre en garde contre des erreurs qui risquent de l’ignifuger. La bronca révélatrice qui a accompagné la nomination du Premier ministre et de trois autres tient de confirmation de cet avertissement.
SERUMS DE VERITE
Quelques sérums de vérité méritent d’être inoculés dans le corps du nouveau gouvernement pour en extirper les virus opportunistes. Que l’on ne nous serve point l’argutie victimaire ! Se prosterner devant la béance de la vérité, c’est le pire des services que l’on rendrait au Président Macky Sall, plébiscité par un peuple dont l’aspiration au changement promis avec Wade en mars 2000 n’a point été assouvie 12 ans durant. Ce qui fera le plus mal au nouveau pouvoir, ce seront les fureurs populaires corrosives, parce qu’insatisfaites d’éthique et de bonne gouvernance, surtout dans une situation d’attentes, parfois impatientes. Ce qui pose, ici et maintenant, et au nom de la seule vérité pour refonder une « République abîmée » pour usurper l’expression du dernier livre du journaliste-écrivain (devenu politique), c’est l’exigence de divorcer avec tout consensus « panurgiste » et toute complicité bêlante. Si certaines décisions ne sont pas prises, soit par les accusés (l’auto-démission), soit par le Président Macky Sall lui-même (la démission obligée), l’on risque d’accréditer l’idée dangereuse d’une impossible intégrité de l’homme politique sénégalais. Le changement postulé, en termes de bonne gouvernance et d’éthique, abhorre tout « Térangaïsme » au sommet de l’Etat. On attend du Président Macky Sall qu’il serre la vis pour étouffer le vice de la mal-gouvernance ayant prévalu sous l’ère Wade.
Que l’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas là de quoi fouetter… une brebis galeuse ! Cet argument est aussi lisse qu’un ngalakh de Pâques, car il y a, quelque part, un climat vicieux et vicié, lorsqu’un Premier ministre nommé pour faire la grande lessive dans la gestion de l’Etat se retrouve sous le coup d’un dossier judiciaire pendant devant la justice. Une justice qui se retrouve à portée de son influence par ses nouvelles fonctions « primatorales ». Tout comme, on ne peut s’accommoder, dans la remise en chantier de l’éthique républicaine et la moralisation de la vie politique, d’un ministre qui traîne un passé de violeur. D’un ancien bagnard, quand bien même il a payé pour sa faute pour détournement. Ce qui a été révélé n’a encore enregistré comme riposte que de frêles esquifs et esquives de démentis. Ce n’est pas tout de même une « petite brise passagère » dont on sait où elle a fini de mener son théoricien !
Que l’on se comprenne bien : les cas cités ne remettent pas en cause les autres choix, mais le Président Macky Sall gagnerait à les clore, sans se préoccuper outre mesure de l’affût et des raffuts de quelques rescapés de l’orchestre politico-médiatique de Wade qui a déménagé avec la sono présidentielle, mais qui n’a pas rangé ses timbales et cymbales. Certes, les Sénégalais attendent surtout le nouveau Président sur ses engagements et sur les changements promis. Et changer, c’est aussi faire en sorte que les Sénégalais réapprennent à chérir la justice et la vertu. Ils ne veulent surtout pas d’une République « clanisée » par des jet-setters et autres fils de…, aux mondanités suspectes.
Par Soro Diop (Lequotidien)
sodiop@lequotidien.sn