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Le Sénégal à l’heure de "L’Evangile" de Karim selon Pepe Wade - Par Frédéric Tendeng

Rédigé par leral.net le Jeudi 5 Février 2015 à 14:42 | | 0 commentaire(s)|

Hier mercredi, Abdoulaye Wade a remis ça à la place de l’Obélisque. Il foule au pied la décence et la pudeur, des valeurs dont il ne s’est jamais accommodé. Car, Wade veut rendre les prises de décisions stratégiques lentes et quasi impossibles à Macky Sall, tant qu’il ne fait rien pour libérer son fils, Karim. Abdoulaye Wade ne croit même pas au dialogue dont il parlait il y a quelques jours. Il espère plutôt affaiblir le chef de l’Etat du Sénégal en le mettant sous une pression constante et à la merci de mouvements d'opinions versatiles.


Le Sénégal à l’heure de "L’Evangile" de Karim selon Pepe Wade - Par Frédéric Tendeng
Mais Wade dévoile surtout l’étourderie de son combat pour faire libérer son fils, une démagogie qui l’oblige à flatter les passions des sénégalais ayant encore un minimum de sympathie pour lui. Wade le dit à qui veut l'entendre "Karim Wade est un banquier. Il vit dans le milieu financier. S’il est condamné à une peine d’un mois, personne n’aura confiance en lui". Mais Wade oublie que Karim peut même s’offrir le luxe de ne plus travailler puisqu’il n’a jamais été pauvre, et c’est Abdoulaye Wade qui l’a toujours dit comme il l‘a rappelé ce mercredi, en wolof à la Place de l’Obélisque : "Mais Karim ndeyam dafa ligey", déclare Wade. Des propos méprisants et une insulte à ce qui reste de l’intelligence de ceux qui ont totalement renoncé à leur fierté pour se coucher sous les pieds du père de Karim Wade.

C’est pourquoi le père de Karim Wade travaille plus que jamais l’opinion, de sorte à engendrer une désillusion permanente, pour ne pas dire un scepticisme certain, à l’endroit de celui qui l’a battu en 2012, afin de pousser les citoyens à rallier sa cause familiale qu’il place, volontiers, au-dessus du Sénégal, de ses citoyens et des derniers jours de sa vie.

Il a d’abord joué la carte du séducteur, par la démagogie et le clientélisme, de sorte à se fondre dans les aspirations de l’opinion qu’il cherche à séduire. Mais le géniteur du ‘’Sopi’’ n’est plus l’opposant qui hantait les sommeils des barons du régime socialiste qu’il a vaincu en 2000. Wade a vieilli et s’est embourgeoisé au cours de ses 12 ans passés au pouvoir. Il n’a plus la force et la verve d’antan, même s’il reste un redoutable stratège. Il veut fondre les cœurs des sénégalais et le dit : "Je n’admettrai pas que la Cour se réunisse pour donner son jugement. Certains vont dire que je défends mon fils. Celui qui ne défend pas son fils est un lâche ".

Mais Wade est un lâche et l’a toujours été, même s’il ne veut jamais l’admettre. Il a ôté à plusieurs parents le droit de se battre pour leurs fils, à l’image de son agitation actuelle. C’est Abdoulaye Wade qui a fait tuer leurs enfants, sur sa route indécente vers un troisième mandat que les sénégalais ont refusé de lui accorder. Mercredi à la Place de l’Obélisque, Abdoulaye Wade délire et dit avoir battu Macky Sall au premier tour, pour ensuite demander à l’actuel chef de l’Etat du Sénégal de venir prendre le pouvoir. Mensonge de première classe!

C’est le Sénégal qui est une nouvelle fois mal barré avec ce vieillard dont le vécu a toujours été belliqueux. Opposant, Wade a été un contestataire éternel des règles du jeu démocratique. Et lorsque ces mêmes règles le portent au pouvoir en 2000, il n’a jamais réussi à intégrer dans son esprit la construction qui fait de lui un homme d’Etat. Battu en 2012 à la régulière. Il est toujours incapable d’accepter la fiction raisonnable que l'avis de la majorité qui porte Macky Sall, fait office de vérité en politique; ce qui implique que la minorité du PDS doit se soumettre à l’autorité de la nouvelle majorité, jusqu'elle ce qu’au jour où le camp de Wade redevienne majoritaire.

Faux démocrate et grand manipulateur, Wade conserve son Parti démocratique sénégalais tant que l'objectif principal, et à court terme, reste de faire libérer Karim Wade. Un objectif lourd qu'il assigne aux résidus de politiciens sans avenir et sans fierté qui s’agrippent encore à sa machine de confrontation sous le moule du PDS. Pour cela, il développe, adapte, planifie la mise en œuvre stratégique et décide des règles de fonctionnement. Il gère les moyens et les ressources, particulièrement les corrélations entre les opérations de défiance de l'autorité de Macky Sall, celui-là même qu’il n’a jamais imaginé au palais, même dans ses délires les plus fous.

Et pour combler ses faiblesses physiques, Wade fait fonctionner la loi du désir parmi les militants et hauts responsables de son parti. C’est "l’évangile" de Karim selon Pepe Wade. Il s’agit pour lui de faire en sorte que ces hommes et femmes qui lui sont redevables le restent aussi longtemps que son fils sera en prison. Sachant que l’insatisfaction et l’incertitude qui planent sur l’avenir de ces militants et responsables du PDS vont animer leurs désirs jamais satisfaits, Wade en fait une frustration motivante. C’est pourquoi Oumar Sarr, Farba Senghor, Me El hadj Amadou Sall, Babacar Gaye et les micros leaders de la cohorte, comme Mamadou Diop Decroix, doivent toujours rivaliser d’audace pour garder aussi possible que soit, la reconnaissance de Wade. Ils n’ont vraiment pas le choix car, Wade contrôle encore et sanctionne la conformité des activités du PDS et leurs résultats tout en donnant les consignes afférentes aux objectifs.

Lorsqu’il déclare face aux caméras "Que personne ne me demande d’aller me reposer. Je suis en bonne santé et je mènerai le combat face à la dictature de Macky Sall ", c’est un vieil homme en retard sur les exigences fondamentales ayant fondé son rejet lors de sa défaite en 2012 qui s'exprime dans ses contradictions. C’est cela Abdoulaye Wade, un éternel apôtre de la division.

Email: fredcikaw@gmailcom