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Le Sénégal dépense plus de 300 milliards par an pour aller chercher de quoi manger

C’est le responsable des Domaines agricoles communautaires (Dac) qui l’a révélé, hier, lors du 4e Forum sénégalais des affaires et du partenariat. Le Sénégal décaisse, chaque année, plus de 300 milliards de francs Cfa pour aller chercher à l’extérieur de quoi manger.


Rédigé par leral.net le Vendredi 31 Juillet 2015 à 22:40 | | 0 commentaire(s)|

La 4e édition du Forum sénégalais des affaires et du partenariat a démarré, hier, à Dakar. Cette rencontre vise à mettre sur place un espace physique et un cadre institutionnel d’échanges et de communication. Ce, entre les migrants, leurs partenaires privés étrangers, le secteur privé national, les institutions publiques en charge de la migration, les collectivités locales et les institutions financières en vue de promouvoir l’investissement, les échanges et le partenariat entre ces différents acteurs.

Ainsi, plusieurs ateliers sont inscrits à ce forum de 2 jours organisé en collaboration avec l’Organisation internationale de la migration (Oim). Les responsables des différentes structures ont montré les opportunités à mettre en valeur pour décourager les candidats à l’émigration et pour cerner les opportunités d’investissement. Une occasion saisie par le coordonnateur des Domaines agricoles communautaires (Dac), Jean-Pierre Senghor, pour relever le paradoxe de ce pays qui présente des opportunités dans le domaine agricole.

«Le paradoxe de notre pays, c’est que malgré toutes ces potentialités, le Sénégal importe pratiquement tout ce qu’il consomme en matière agroalimentaire. C’est inacceptable ! C’est scandaleux ! Ce n’est pas possible stratégiquement pour un pays qui a ces potentialités de dépenser plus de 300 milliards chaque année pour aller chercher de quoi manger», a déploré M. Senghor pour qui, le paradoxe du Sénégal qui dispose de plus de 4 millions d’hectares de terres non cultivables, de plus de 35 milliards de m3 d’eau renouvelable chaque année, dont près de 4 milliards de m3 d’eau souterraine, est de ne pas suffisamment mobiliser ses ressources hydriques.

D’après lui, le Sénégal ne mobilise que moins de 5% des ressources en eau pour le développement de son agriculture. Or, a renseigné M. Senghor, «en matière d’agriculture, le premier intrant c’est l’eau». Aussi, de l’analyse de cet ingénieur agronome, «quand vous n’avez pas de l’eau, vous ne pouvez parler d’agriculture. Parce que si vous avez de l’eau, vous avez la terre, vous avez la force vive que constitue notre jeunesse et l’intelligence de notre peuple, on peut faire des miracles».

Et pourtant, les opportunités que présentent les Domaines agricoles communautaires (Dac), qui jouent le rôle d’incubateur d’entrepreneurs agricoles en milieu rural peuvent, d’après Jean Pierre Senghor, aider le pays à régler ce paradoxe. «Nous voulons faire émerger dans ce pays une nouvelle génération d’entrepreneurs agricoles, qui, pour nous, doivent être les piliers de l’émergence du Sénégal», a-t-il confié, déclarant que «le jour où les immigrés qui sont par exemple en France depuis 15 ou 20 ans, vont commencer à revenir investir et s’investir dans les domaines agricoles, le mouvement de ceux-là qui cherchent à partir va diminuer progressivement».

Quant à Serge Malou, directeur du financement et des partenariats avec les organisations au ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, il est d’avis que les migrants ont une place dans l’investissement agricole. «Le budget du Sénégal ne peut en aucun cas nous permettre d’assurer le financement au niveau du secteur agricole. Il faut que les gens investissent dans le secteur agricole. La plupart des investissements qui ont été réalisés dans le secteur agricole ce sont les émigrés qui l’ont réalisé», a informé M. Malou.

Du côté de l’Oim, on a recommandé la valorisation des activités économiques des migrants. «L’Oim travaille à valoriser tous les accords et les partenariats novateurs qui permettent de valoriser une migration sécurisée pour le bonheur de tous», a dit Mme Lind Roberts de l’Oim.

seneplus.com

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