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Le cas de Hissène Habré, est une parfaite illustration d’une incompétence notoire d’un chef d’Etat complètement out. «L’usage de la liberté devient dangereux entre des mains incompétentes »

Rédigé par leral.net le Mardi 12 Juillet 2011 à 21:03 | | 0 commentaire(s)|

Notre pays est actuellement l’objet de la risée du monde entier, par le fait d’être descendu à un niveau si bas, dans le concert des nations, respectueuses des droits humains. Du fait d’un homme, obnubilé par les délices du pouvoir, qui prétendait nous propulser par vanité, au-devant des nations. Nous avons eu franchement, la malchance ou le malheur, de porter à la tête de notre pays, un homme qui ne dit jamais ce qu’il fait et ne fait jamais ce qu’il dit. En effet, depuis 37 ans qu’il évolue dans la scène politique ; pendant 26 ans, comme opposant et durant 11 ans, au pouvoir, l’homme qui nous dirige s’est illustré dans cette méthode manœuvrière de respect à tout. Et cette méthode de faire, qui a prospéré pour lui jusqu’ici, l’a rendue aveugle. Ainsi, il est loin de se douter, que c’est cette méthode-là, qui le perdra immanquablement, un jour. Car, comme le disait si justement Abraham Lincoln : « Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps. Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps ».


Le cas de Hissène Habré, est une parfaite illustration d’une incompétence notoire d’un chef d’Etat complètement out. «L’usage de la liberté devient dangereux entre des mains incompétentes »
b[[Jean-Charles Harvey]
(Extrait de Le Principe Dilbert)]b

Naïvement, ou peut être aussi grisé par son simulacre de succès, qui en vérité, n’est rien d’autre que de la dictature, il considère toujours par erreur, le peuple sénégalais comme amnésique, au-delà de toutes les autres considérations négatives qu’il porte sur les Sénégalais. En réalité, Me Wade c’est le reniement personnifié. Et pour lui, la négation est une arme très commode dont il se sert sans état d’âme, pour ne pas respecter les lois, les institutions et ses nombreux engagements qu’il prend à la pelle. C’est lamentable et triste à la fois pour notre pays.
Nous avons encore en mémoire, ses promesses saugrenues dans ses habits d’alors d’opposant populiste, telles que : de porter le kg de riz à 60 F ; de régler le conflit casamançais en 100 jours ; de donner du travail à tous les jeunes qui en manquaient ; de créer des usines fabriquant des véhicules supposés increvables ; de faire la route Linguère-Matam ; de former un Gouvernement restreint de 20 à 25 ministres, de supprimer le Sénat et en même temps réduire le nombre des députés ; de baisser drastiquement le train de vie de l’Etat ; de renforcer la démocratie et de consolider les libertés fondamentales des citoyens par la création du Guichet des droits de l’homme ; de garantir les droits de l’opposition à se déployer selon les textes prévus dans la Constitution, la suppression du journal le Soleil, inutile à ses yeux ; l’affectation de la LONASE à la jeunesse pour services rendus ; la création de milliers de bassins de rétention et du réseau hydrographique national, etc., rien de tout cela n’a été fait. Il a plutôt, exactement fait, tout le contraire.
Une fois installé au pouvoir, il usa encore davantage de promesses fallacieuses, dont il sait pertinemment, qu’il était totalement incapable de les tenir dans les délais et même bien au-delà. Mais pour lui et comme toujours, dans son état d’esprit retors, notre peuple est amnésique donc, il peut à volonté y aller encore de plus bel. Erreur monumentale d’appréciation politique car, le peuple a pris conscience entre temps. Mais lui non! Par conséquent, il continua à nous promettre ciel et terre pour nous berner comme ses petits-enfants.
C’est ainsi que dans l’euphorie et la démesure qu’on lui connait, il promet encore sans compter : des chemins de fer à grand écartement de Dakar à Ziguinchor ; des TGV ; des Tramways ; un toit pour chaque Sénégalais ; de doter les capitales régionales d’infrastructures adéquates dignes de ce nom, à travers le programme Indépendance, de mettre fin aux inondations avec le plan Jaaxay, de régler l’épineux problème de l’énergie et tant d’autres balivernes qu’il n’est pas utile de rappeler ici. Le constat que le peuple sénégalais a fait et bien fait, c’est qu’il a été arnaqué en fin de compte par des tours de passepasse. Et n’eut été la vigilance et la détermination du peuple sénégalais le 23 juin 2011, la succession monarchique de père en fils, allait s’installer dans la république.
Le gouvernement libéral nous a habitués à des mesures prises à l’improviste et au pied levé, à une gestion informelle des institutions et des affaires publiques. Aucune décision n’est sérieusement étudiée, élaborée par des compétences affirmées avant d’être prise. Et conséquence, à l’arrivée c’est un échec cuisant à tous les niveaux même, si le pouvoir refuse toujours de le reconnaître, les faits sont en tout cas, là, et très tenaces pour le confirmer. Malheureusement, Me Wade, dans son entêtement à ne pas reconnaître ses insuffisances et limites objectives dans beaucoup de domaines, il prend des risques qui sont malheureusement dommageables pour tout le pays. Même les faits d’une évidence absolue, Me Wade les nie et, se cramponne toujours, sur ses certitudes qui ne sont qu’erreurs. A telle enseigne, qu’il sombre dans des difficultés abyssales, en y engloutissant avec lui, le peu de ressources et chances à disposition pour développer notre pays.
Je l’ai déjà dit dans une de mes contributions, et je demeure encore, aujourd’hui plus qu’hier, convaincu, que les caractéristiques fondamentales entre autres, du régime de Me Wade, sont fondées essentiellement sur : le reniement, l’informel, le parallélisme des formes, l’amnésie du peuple, l’attentisme ou le renoncement aux décisions et mesures, annoncées ou prises dans la précipitation. Ainsi, il échoue si souvent dans ses calculs, parce qu’il pense tout seul, il agit tout seul et tout naturellement, se trompe aussi tout seul. Etant donné que par suffisance, il ne consulte personne au préalable, et que personne dans son entourage, n’ose lui faire remarquer les erreurs à conséquences graves pour le pays, que comportent ses décisions et/ou projets, il nous embarque très souvent, dans un vaisseau sans pilote, ou avec un pilote ivre, ce qui occasionne nos atterrissages toujours en catastrophe.
Le cas d’Hissène Habré a mis à nu les institutions de la République et, le triste état dans lequel elles se trouvent aujourd’hui et tout particulièrement, notre Justice. On note visiblement, l’absence d’une application fondée sur des règles de droit tangibles, loin de la volonté et des injonctions dictées par un chef complètement en déphasage avec le droit tout court. Même faire la différence entre l’expulsion et l’extradition, les autorités sénégalaises actuelles en sont devenues incapables ou alors, elles prennent l’une pour l’autre. C’est grave pour notre pays ! Les arguments qui ont prévalu avant, contre l’extradition de Habré, ainsi que les actes juridiques en sa faveur ont été soit oubliés soit ils ont disparus dans la nature..
Notre pays, était réputé, connu et respecté dans le passé pour la qualité de ses magistrats de haut niveau et aussi, pour leur intégrité. Ce qui faisait, qu’ils étaient souvent appelés et portés à la tête des plus hautes juridictions internationales auprès des Nations Unies ou des Organisations sous régionales. Mais aujourd’hui, avec l’alternance et de telles mesures arbitraires, prises d’autorité, qui sont propres aux dictateurs archaïques, qui ignorent totalement ce que veut dire la loi, notre Justice est humiliée par son chef. Et, elle est rabaissée au rang des Etats de non droit. En extradant -plutôt en expulsant ou kidnappant- Hissène Habré manu militari sans aucune base juridique légale, c’est toute la Justice sénégalaise aphone, qui s’est écroulée comme un château de cartes.
Nos Magistrats, ont à la suite du cas Habré, l’impérieux devoir de redorer leur blason, afin d’honorer leur grade ou statut aux yeux du peuple sénégalais. Sans quoi, celui-ci pourrait donner raison aux déclarations de Me Wade, qui les prenait pour des esclaves de l’argent, qui ne peuvent se passer des biens matériels. Alors, il leur appartient de relever le défi avant qu’il ne soit trop tard. Et d’autre part, il leur appartient aussi de se faire respecter par les autorités, en refusant fermement de valider des actes tout à fait contraires au droit le plus élémentaire d’un prévenu.
C’est dégradant et vraiment déshonorable pour les auteurs de cet acte, de se considérer comme des magistrats et juges dignes de ce nom. Et tous ceux qui adhèrent aussi, à l’application de cette mesure, qui ressemble plus à un rapt ou kidnapping, s’il était exécuté, sont à notre avis, des gens peu soucieux de la justice, des droits de l’homme et de la dignité humaine. Même les avocats des victimes de Habré, sont contre cette procédure cavalière, utilisée. Alors, Me Wade agit pour le compte de qui ou à qui veut-il faire tant plaisir ?
Alors, à l’image de l’attitude des députés face au projet de loi instituant le ticket Président et Vice-président du 23 juin 2011, les magistrats devraient à leur tour, prendre la plénitude de leurs responsabilités, pour s’opposer dorénavant à toute sorte de manipulation d’où qu’elle vienne. Notamment du côté du pouvoir et de son chef, qui ont la manie de les empêcher de dire le droit quand il le faut.
Par conséquent, tous ceux qui détiennent maintenant, une parcelle d’autorité ou de pouvoir, doivent comprendre dorénavant, que rien ne sera plus comme avant. Car, le peuple, non seulement a pris conscience, mais, il compte désormais, reprendre en mains sa souveraineté, qui est à lui exclusivement. Il ne laissera plus personne, s’en emparer illégitimement, pour en faire ce que bon lui semble.
A Bon entendeur Salut !

Mandiaye Gaye
Gaye_mandiaye@hotmail.com