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Le commissaire Cheikhna Keita sur l’incident de l’Ucad : "Les renseignements généraux ont commis des erreurs impardonnables"

Pour l’ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis), les renseignements généraux auraient pu éviter l’incident qui s’est produit lors de la visite du Président Sall à l’Université Cheikh Anta Diop. Selon lui, « exposer un Président à des jets de pierres est impardonnable ».


Rédigé par leral.net le Mercredi 5 Août 2015 à 10:20 | | 6 commentaire(s)|

S’il y a quelqu’un qui est convaincu que si les renseignements généraux avaient bien fait leur travail, le président de la République n’aurait pas essuyé des jets de pierres lors de sa visite à l’Université, c’est bien l’ancien commissaire divisionnaire Cheikhna Keita. Dans un entretien accordé à La Tribune, il déclare : « Nous ne pouvons pas épiloguer sur la production des renseignements généraux parce que nous n’avons pas un échantillon de cette production pour dire ce qu’elle est et l’analyser ». Mais tout ce dont il est sûr, c’est que, si on tient compte du rôle de ces RG, des cas de figure se posent : « Soit, ils n’ont pas avisé le président de la République, ce qui serait très grave. Soit, ils ont alerté le président de la République (ce que je souhaite qu’ils aient fait), et ce dernier a forcé le passage en faisant fi de ces avertissements. Si tel est le cas, analyser la situation à partir de l’instant où le président de la République a pris lui-même la décision d’y aller, ce qui est également mauvais pour les renseignements généraux ». Pour lui, « face à une situation explosive, les services de renseignement généraux doivent anticiper sur l’événement et eux-même traduire tous les signaux en informations précises. Ils devaient accompagner les étudiants dans leurs préparatifs pour troubler l’événement, et prendre les dispositions pour déjouer leur jeu. Je crois que s’ils l’avaient fait, le président de la République ne serait pas venu comme ça à l’Ucad. Le campus est vaste, ils auraient pu trouver le moyen de créer un couloir de contournement et éviter les troubles », renseigne-t-il avant de conclure : « C’est là que je ne pardonne rien aux services de renseignement. Je suis désolé, c’est mes collègues, mais le dispositif qu’ils ont mis en place ce jour-là est naze. Quand on a la mission de protéger un Président, on doit être aux aguets. Exposer un Président à des jets de pierres est impardonnable ».