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Le franc Cfa, l’inutile polémique et la responsabilité de la jeunesse ( Par Sam d'Almeida)

Rédigé par leral.net le Samedi 23 Septembre 2017 à 12:52 | | 0 commentaire(s)|

Depuis l’affaire de notre frère Kémi Séba, les passions se sont déchaînées. La lutte pour l’indépendance monétaire devient une priorité pour la Jeunesse et des élites universitaires. Mais en réalité, sont- ils sur le bon chemin ? Ne sont- ils pas inconsciemment manipulés par les dirigeants africains victimes des saisines des biens mal acquis ? Maîtrisent- ils les contours économiques et politiques d’une monnaie ? Sur quelles ressources nous basons-nous pour cette indépendance sans préparation aucune ? Ces différentes questions méritent réflexion.


Mais d’entrée, il est utile de rappeler que c’est après les saisines de certains appartements luxueux, des hôtels particuliers de certains dirigeants de l’Afrique de l’Ouest à Paris, en France sur plaintes des ONG, que la fronde a pris sa forme après une gestation précaire juste après la dévaluation du Franc Cfa de janvier 1994.

Je n’accuserai pas la justice sénégalaise, mais plutôt le gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), qui a laissé sa plainte prospérer contre l’activiste. Ce qui suscite aujourd’hui la déferlante précoce que nous observons contre la monnaie qui nous relie relativement au reste du monde.

Il est vrai, que selon l’idée forgée après les indépendances, les pays anglophones s’en sortent plus que les pays francophones. En guise d’exemple, le Ghana a sa propre monnaie, le Nigeria aussi. Dans une même zone de l’Afrique de l’Ouest, ces deux pays émergent par rapport aux autres dont le Bénin, qui fait partie de la zone Franc Cfa. Les détracteurs du Franc Cfa essaient de nous convaincre que les pays anglophones sont mieux lotis que les pays francophones….

Mais depuis l’indépendance administrative, chacun de nos espaces linguistiques s’est émancipé. Les pays anglophones ont hérité du pragmatisme des Anglais pendant que le bavardage nous caractérise, nous autres francophones. Aujourd’hui, nous nous étonnons de leur flambée.

Les cas de la Côte d’Ivoire et du Sénegal sont des exemples édifiants. En effet, nous sommes dans la même zone économique que ces deux pays francophones. Pourtant, ils évoluent… C’est vrai que lorsqu’ une nouvelle parité sera négociée, nos pays iront mieux. Mais, ils iront beaucoup mieux lorsque nos dirigeants prendront conscience que la chose publique est sacrée comme les Rwandais…

À la Jeunesse manipulée inconsciemment

Imaginons que les pays francophones sortent de la zone Cfa sans aucune préparation, sur quelle devise internationale devons nous nous appuyer ? Le Dollar ? La livre sterling ? Abandonner la France une puissance économique pour une autre puissance ? Cela est il possible ? Comme l’a dit Rabelais “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme”.

Faisons nôtre la chanson d’une des icônes noires à l'instar de Tiken dja Fakoli :”… Si tu me donnes l’Afghanistan, je te laisse la Tchétchénie… Si tu me laisse l’Irak, je t’aide à combattre les Talibans…“. La géopolitique internationale n’a pas changé.

Nous envions les pays anglophones sans savoir sur quelle devise s’appuient- ils. Eh bien, il s’appuient justement sur la Livre sterling de leur colonisateur, l’Anglais. Qui au demeurant, est une monnaie très forte. C’est vrai qu’aujourd’hui après le Brexil, le Ghana et le Nigeria subiront les effets néfastes de cette sortie de l’Union Européenne.

La jeunesse aujourd’hui, devrait travailler à renforcer pour le moment le franc Cfa afin de le rendre plus compétitif et de faciliter une meilleure intégration dans la future monnaie unique. Puisque chaque zone viendra avec son poids économique dans ce futur espace régional. Or, pour le faire, il faut inciter nos gouvernants à plus de responsabilités et d’amour pour nos pays et pour les générations futures.

Mais ne perdons pas aussi de vue que les investisseurs n’accourent que vers les pays économiquement et financièrement stables. Jamais dans les pays dont les monnaies sont instables pour leurs investissements. À la fin qui payera la facture ? La jeunesse, par notre ignorance et notre précipitation. Ce qui serait dommage. Les générations futures ne nous le pardonneront jamais.

Battons-nous alors aujourd’hui pour une parité améliorée vu l’importance de nos taux de couverture plutôt que de militer pour une sortie de la zone Cfa. Ce n’est pas la solution.
 
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