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Le maire: Serviteur ou Roi


Rédigé par leral.net le Samedi 13 Février 2016 à 23:12 | | 0 commentaire(s)|

Le maire: Serviteur ou Roi
Le Maire est élu par les habitants d’une localité communément et juridiquement appelé commune. Une commune est un ensemble de quartiers regroupés en fonction d’un ensemble d’intérêts qu’ils ont en commun. Le quartier est constitué de plusieurs maisons à standings divers construites par un promoteur public ou privé et vendues ou louées avec un certain nombre d’engagements et de promesses tels que l’aménagement d’espaces verts, d’aires de jeux, la construction d’une école, la mise à disposition d’un espace pour la construction d’un lieu de culte etc. Ce sont autant d’arguments qui motivent le choix de l’acheteur. Par conséquent, les habitants ne sont pas seulement propriétaires d’une concession de 150m² ou plus mais d’un environnement commun qu’ils ont achetés en même temps que les maisons. Toute autre destination des espaces objet de ces espaces, sans leur consentement, est dolosif et en se constituant en partie civile pour ester en justice, les propriétaires peuvent bien avoir gain de cause ; ce que les populations ignorent, malheureusement le plus souvent.

Dans la mesure où tout le monde ne peut gérer ces espaces et prendre en charge les autres besoins communs tels que la sécurité, la santé, l’éducation, le cadre de vie etc. la Loi a prévu une institution appelée Mairie. Elle est dirigée par une équipe municipale, constituée de conseillers municipaux (élus par les habitants de la commune) à la tête de laquelle se trouve le Maire (élu par les conseillers municipaux) qui n’est qu’un exécutant des décisions du Conseil municipal. Ces décisions sont prises à la majorité des voix des Conseillers municipaux qui sont le cordon ombilical entre ledit Conseil et les populations. Ils sont les relais de la volonté des habitants de leur quartier respectif sur leur environnement. Malheureusement, aucune concertation n’est faite avec ces ayants droits légitimes, ce qui souvent est à la base des profondes incompréhensions et heurts entre la Mairie et les habitants. En effet, les Maires se prennent souvent pour des rois ou des princes qui décident suivant leurs intérêts crypto personnels sur le bien commun d’autrui en se cachant derrière la « légitimité » et la « légalité » des décisions d’un Conseil municipal dominé par une majorité mécanique constitué de bénis oui-oui qui votent n’importe quoi et n’importe comment pourvu que cela convienne au Maire qui « propose ». C’est lamentable !

Les espaces d’une commune sont certes immatriculés au nom de la mairie mais ne sont pas la propriété du Maire et croire qu’il peut en faire ce qu’il veut relève d’une véritable ignorance et d’un défaut d’humilité.
Voilà comment un élu, un serviteur de ses administrés, supposé être un exécutant des volontés des populations devient un dictateur qui impose sa volonté aux personnes sans lesquelles, il n’aurait eu un tel privilège alors que son rôle est la déclinaison en actes, des vœux populaires.

Il est, aussi, temps que les populations prennent conscience que leur avenir et celui de leurs enfants sont en jeu. Elles sont non seulement les premières bénéficiaires mais également les seules à subir les décisions prises en leur nom, pour ou contre elles et sans elles, par la Mairie. Elles doivent savoir que ces décisions peuvent changer durablement ou définitivement leur environnement et leur cadre de vie sinon leur vie tout simplement. Et c’est pour cette raison et pour certaines décisions du Conseil municipal, qu’elles doivent se mobiliser, rester debout et solidaires, dans le calme et la sérénité pour dire NON lorsqu’il faut dire NON et dire OUI lorsqu’il faut dire OUI. Le combat ne doit pas être mené par un groupuscule de personnes même s’il est représentatif et a l’aval de toute une communauté. Le seul aval qui tienne, en certaines circonstances, est la présence physique de chacun pour grossir les rangs de la contestation et prouver, à qui ne veut en être convaincu, que ses décisions sont illégitimes.

L’affaire du terrain de la « boulangerie jaune » est, à tout le moins, un scandale qui ne dit pas son nom. Les aménagements d’un espace aussi stratégique, présent au cœur des habitations doit faire l’objet d’une concertation tripartite (Mairie, promoteur et populations) et non d’un rapport de force ou de décision unilatérale. L’inclusion et la participation doivent être au cœur de l’action des collectivités locales tel est l’esprit de la décentralisation réitéré dans l’acte 3. Mais ce principe reste sur les lèvres et ne vont pas plus loin.

Ce qui est encore plus curieux, surprenant et incompréhensible dans cette nébuleuse, c’est la présence de Khalifa Sall qui, au lieu de jouer au sapeur pompier et de prendre la casquette d’un médiateur en tant responsable principal de la configuration de l’actuel équipe municipale de Mermoz sacré-cœur, donc de cette malheureuse situation, vient s’opposer à la volonté des habitants de Sacré-Cœur 3. Certains diront que c’est une continuité logique, mais c’est quand même déplorable. Une personne qui aspire à devenir Président de la République et qui vient appuyer un bras de fer contre son « peuple » c’est vraiment se faire hara-kiri.

Un proverbe wolof dit « lou fegne ci sey nouyo na ci ngoro wanté dagn ko feyoul ».

Il est même temps que notre démocratie puisse intégrer le référendum local pour permettre aux communautés de se prononcer définitivement sur une décision qui impacte durablement leur vie. La proposition du Président français sur le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes peut servir de jurisprudence. C'est plus juste et plus cohérent. Etre élu n'est pas recevoir un chèque à blanc sur tout et pour tout.

NE PAS AGIR, C’EST SUBIR VOIRE PERIR.

Demba Makalou
Citoyen bloggeur
amak_db@yahoo.fr