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Le match des "énerveurs" !

C’est vraiment aux prestations individuelles que se sont comptés, hier, les "points" dans le cadre de cette énième reprise du combat de boxe opposant l’outsider Wade au Parquet Spécial... Les champions du jour sont Mes El Hadj Diouf et Ousmane Sèye, catégorie empêcheurs de tourner en rond !


Rédigé par leral.net le Vendredi 19 Septembre 2014 à 19:39 | | 0 commentaire(s)|

Le match des "énerveurs" !
Et dire qu’on en est qu’à l’interrogatoire des inculpés ! Voilà bientôt plus d’un mois et demi qu’a démarré un procès Karim Wade qui, il faut l’avouer, ne décolle pas vraiment ! Hier encore, il a été question de cuisiner pour la 3e journée d’affilée (si l’on omet la "pause" de mercredi dernier), le patron des ABS Alioune Samba Diassé...

Les vérités de Me El Hadj Diouf

A h, Me El Hadj Diouf! Quel que soit le talent du Sénégalais à trouver des surnoms à tout le monde, il faut bien concéder à l’illustre "homme d’esprit" (dixit Me Leyti Ndiaye) qu’on ne saurait affubler quelqu’un de sobriquet lui allant mieux que son propre nom... Autrement dit, des Me El Hadj Diouf, il y en a qu’un seul au monde, et il n’y en aura jamais d’autres...

Très (et c’est là un euphémisme) remonté qu’on ait "osé", "dans la presse", dire de lui qu’il avait "par quatre fois passé l’examen du barreau", l’avocat plus large que nature a mis un point d’honneur "à remettre les pendules à l’heure"!

Niant en bloc les faits suscités, l’avocat s’est appliqué à faire un historique fort en couleurs de ses années de fac. Il dit qu’il a été "un élève brillant", "dirigeant syndical de tous les étudiants, y compris du chef de l’État" (lequel ?) et qu’on l’appelait même "Lénine" !

Comme si ces faits d’armes n’étaient pas suffisants, Me Lénine Diouf s’est attelé ensuite à dénigrer la "diambarerie" de A. S. Diassé qui, selon lui, est de ces "malades imaginaires" qu’on a déjà vus passer devant la CREI (Bibo, y es-tu?).

Puis reprenant la parole en milieu d’après-midi (et toujours dans la même veine), l’avocat est revenu à la charge, en s’attaquant (de front, il faut bien le lui concéder) à l’intégrité morale de l’inculpé. Persuadé qu’Alioune Samba Diassé est coupable de "fraude" et de "magouilles", l’avocat lui a porté des coups, avec le parler coloré qu’on lui connaît...

Énervé, oui... mais pas fou !

Cela dit (et il convient de le rappeler), ce n’est pas parce que les propos de l’impayable parlementaire-avocat sont cocasses (et portent presque systématiquement la foule à l’hilarité) que ce dernier n’est pas pour autant sur une "piste". Il s’est évertué à dresser un portrait psychologique d’un coïnculpé dans une affaire d’enrichissement illicite portant sur des milliards !

Mais l’inculpé n’a pas estimé utile de répondre de manière satisfaisante aux piques insistantes du bedonnant avocat. "Il semble que l’accusé refuse de répondre à toutes les questions qui fâchent, mais quand on le caresse dans le sens du poil, là, il répond !" s’est écrié Me El Hadj Diouf, excédé.

Pour émettre un humble avis, l’histoire nous montre que c’est souvent le "fou du roi" qui est le seul au fait de ce qui se trame réellement à la Cour. La CREI gagnerait peut-être à ne pas "sous-estimer" le cocasse Me El Hadj Diouf !

Me Ousmane Sèye prend le bonnet d’âne

Si Me El Hadj Diouf a été l’avocat le plus "fâché" de la journée, celui qui a "fâché" le plus grand nombre de ses confrères est (sans conteste) Me Ousmane Sèye.

Mes Samba Bitèye, Alé Fall, Moussa Félix Sow, Simon Ndiaye, El Hadj Diouf ou encore Soulèye Macodou Fall, lui ont tous fait publiquement des remontrances, à un moment ou à un autre, pour lui demander "d’arrêter de perturber" leur interrogatoire... L’une des robes noires représentant l’État lui a même demandé "de retourner au Canada" car, a-t-il poursuivi, "on avait la paix avant qu’il n’arrive" !

Même le Parquet Spécial, en la personne du terrifiant Alioune Ndao, a eu à pointer du doigt le mauvais élève du jour, en fustigeant les interruptions systématiques de son interrogatoire par Me Sèye, qui ne daignait pas attendre qu’on lui donne la parole, pour la prendre !

Enfin, Me Sèye (qui n’est, lui, pas repentant pour un sou) ne s’est pas gêné de se plaindre à son tour de l’attitude des autres à son encontre. Il s’est aussi permis d’interrompre le Président de la CREI, pour dénoncer des pratiques qu’il a jugées "déloyales", voire assimilables à "des tours de magie", à la production de certaines pièces qu’il a parfois carrément taxées de "faux" !

EnQuete