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Mea culpa du Coordonnateur du projet Histoire Générale du Sénégal (HGS): Une preuve supplémentaire qui l’enfonce

Rédigé par leral.net le Jeudi 12 Septembre 2019 à 12:58 | | 0 commentaire(s)|

Le professeur Iba Der Thiam a envoyé un communiqué de presse pour expliquer à l’opinion, le sens des écrits évoqués dans "Histoire Générale du Sénégal" sur les relations entre El Hadji Malick Sy (RTA) et El Hadji Abdoulaye Niasse (RTA). Une contribution d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse (RTA), vient répondre mot pour mot, au professeur Iba Der Thiam.


Mea culpa du Coordonnateur du projet Histoire Générale du Sénégal (HGS): Une preuve supplémentaire qui l’enfonce
COMMUNIQUE DE PRESSE CONCERNANT LE VOLUME 1/A TOME III

« 1817-1914 Les années d’épreuves, de luttes armées, de renouveau religieux et culturel, de refus de la domination coloniale et de consolidation du pouvoir colonial », codirigé par le Professeur Iba Der THIAM, le Professeur Mor NDAO, le Docteur-Ingénieur El Hadji Ibrahima NDAO et le Docteur Gana FALL (758 p)

La compréhension que certains membres de la communauté Niassène ont de la mention qui a été faite à la page 186 du Volume 1/A du Tome III, mérite d’être précisée.

Dire que telle ou telle personne appartient à l’école de tel autre signifie simplement qu’ils partageaient la même vision de l’Islam à travers leur commune appartenance à la Tidjaniyya. On peut être de la même école de pensée que quelqu’un, sans avoir été son élève. A titre d’exemple, nombreux sont les gens appartenant à l’école du libéralisme, sans avoir jamais été, ni un élève, ni un obligé des pères du libéralisme.

Cela ne veut point dire qu’il y a une hiérarchie quelconque entre El Hadji Malick SY et El Hadji Abdoulaye NIASSE ; encore moins que l’un aurait été l’élève de l’autre. Ce qui serait ridicule.
Ce qui a plus de signification, c’est que Sidy Lamine NIASSE a dit, à savoir qu’ils étaient des frères et amis et se considéraient comme des jumeaux à cause de l’affection réciproque qu’ils se portaient, de l’admiration réciproque qu’ils avaient pour leur sainteté et leur érudition.
 

Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse

Les auteurs de HGS auraient dû dire que les deux sommités appartiennent à l’école de la « TIJANIA » et non rangé l’un derrière l’autre. Si on peut attribuer une école à El Hadji Malick Sy (RTA) dans la Tijania, la branche de El Hadji Abdoulaye Niasse (RTA) peut tout autant être qualifiée d’école.

Je bats en brèche votre exemple quand vous parlez de l’école libérale. Est-ce que tous les libéraux du Sénégal peuvent être classés comme appartenant à l’école de Me Abdoulaye Wade si ce dernier en a une ? La réponse est non. Par contre, dire qu’ils sont tous de l’école libérale est correcte, car ils épousent tous ce courant de pensée. De même, vous aurez dû dire que les deux sommités sénégalaises sont de l’école de la Tijania. Cela ne dérangerait personne, car c’est la stricte vérité selon moi.

Professeur, je suis obligé de le dire avec beaucoup de regret, mais si c’est ce que vous avancez pour justifier vos écrits, c’est faire preuve de malhonnêteté intellectuelle de votre part, car savons lire un texte et en comprendre ce qu’il dit entre les lignes. Ce que vous avez écrit signifie bien que vous rangez El Hadji Abdoulaye Niasse dans le lot des grands « moukhadams » de El Hadji Malick Sy. J’en veux pour preuve le fait que toutes les autres sommités religieuses figurant dans cette liste, se réclament à ma connaissance être des « moukhadams » de El Hadji Malick Sy. Donc forcément, ajouter El Hadji Abdoulaye Niasse dans cette liste, fait sous-entendre qu’il faisait partie de ses « moukhadams ».

Je suis d’autant plus affirmatif que juste à la fin du paragraphe précédant cette énumération, vous avait terminé ce dernier en qualifiant El Hadji Malick Sy de « le marabout le plus instruit du Sénégal », donc forcément quelqu’un peut en comprendre que vous attribuez indirectement une certaine hégémonie à El Hadji Malick Sy sur ces personnalités religieuses citées. De grâce Professeur, quand vous citez Sidy Lamine Niasse (RTA) dans votre texte, mettez entre crochets les propos que vous lui attribuez. Dans cette situation, le ridicule c’est bien vous, Professeur.

Professeur Iba der Thiam

Quand El Hadji Malick SY et El Hadji Abdoulaye NIASSE se sont rencontrés, le dernier nommé avait plus de 60 ans et revenait de Fèz, siège du pôle de la Tidjaniyya. Il avait, donc, non seulement une autorité connue et reconnue, mais avait même tissé des relations avec Fez.
Leurs rapports n’ont jamais été des relations de maître à élève ou de guide à talibé. Ils étaient fondés sur le respect réciproque, leur égale dignité, la confiance totale et la solidarité agissante.

Il est regrettable et nous nous en excusons que la présentation que le livre fait à la 223 de l’Histoire d’El Hadji Abdoulaye NIASSE, ne permet pas de saisir l’idée qu’El Hadji Abdoulaye NIASSE incarnait un pôle de la Tidjaniyya distinct, qui avait pris naissance dans le Djolof.
Né en 1848 pour les uns et en 1838 pour les autres, El Hadji Abdoulaye NIASSE était l’aîné d’El Hadji Malick SY (1853) (de 5 ans, 10 ans, 11 ans, ou 15 ans, selon les sources), mais, surtout, son ami et son frère.
 

Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse

La date de naissance d’El Hadji Abdoulaye Niasse ne fait pas l’objet d’équivoque chez nous. Si vous ne la connaissez pas monsieur le Professeur, ne vous gênez pas de la demander.

Professeur Iba der Thiam

Erudit hors pair, linguiste réputé, faqih, sunnite jusqu’à la moelle, il était de la Tidjaniyya Mohammadia et incarnait un pôle qui, tout en étant autonome, entretenait avec Tivaouane, des relations extrêmement étroites d’estime mutuelle, de considération réciproque, d’égale dignité, de solidarité et de paix.

Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse

Sachant cela, sur quoi vous vous fondez alors pour le classé dans l’école de El Hadji Malick Sy. Un peu plus de sérieux quand même Professeur. Le Sénégal a mis à votre disposition des ressources pour que vous réécriviez l’Histoire du Sénégal et non pour que vous créiez des problèmes dans ce pays.

Professeur Iba der Thiam

Pour ce qui concerne le voyage au Maroc, les généalogistes de la famille niassène infirment la version donnée dans le livre et disent « qu’El Hadji Abdoulaye NIASSE n’était pas parti au Maroc pour s’acquitter aussi d’une mission spéciale qu’on lui aurait confiée ». Le livre ne l’a

jamais dit. Le livre a dit « qu’El Hadji Abdoulaye NIASSE avait formé le projet de se rendre au Maroc pour effectuer un pèlerinage, mais aussi pour s’acquitter d’une mission que lui avait confiée son frère et ami El Hadji Malick SY avec lequel, il était constamment en relation, mission que les obligations d’El Hadji Malick SY ne lui permettaient pas de remplir ».

Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse

Justement Professeur, c’est cela que nous infirmons. C’est une fois au Maroc que les dignitaires Tidianes de la zawiya mère de Fez avaient fait savoir à El Hadji Abdoulaye Niasse qu’ils avaient reçu une correspondance venue du Sénégal d’un nommé Malick Sy (El Hadj Malick Sy), demandant qu’on lui fasse parvenir certains secrets de la Tarikha mais que nous ne jugeons pas prudent d’envoyer par correspondance, compte tenu des réalités de l’époque (la colonisation).

C’est ainsi que El Hadji Abdoulaye Niasse leur avait fait savoir qu’il connaissait bien El Hadji Malick Sy et que ce dernier méritait d’avoir tout ce la Tijaniya a comme secret. Ils lui ont alors remis ce que El Hadji Malick Sy avait demandé pour qu’il le lui remette. De retour au Sénégal, El Hadji Abdoulaye Niasse qui vivait en exil en Gambie, avait préféré passer par Tivaouane pour s’acquitter de la commission de Fez avant de rentrer. Content de son geste, El Hadji Malick Sy a, à son tour, demandé à son hôte de prolonger son séjour à Tivaouane.

Sans rien lui dire à priori, il avait entrepris des démarches auprès de l’administration coloniale pour que El Hadji Abdoulaye Niasse ne rentre pas en Gambie. Et Dieu merci, il avait réussi sa mission, car avait reçu de l’administration coloniale la garantie que El Hadji Abdoulaye Niasse pouvait revenir au Sénégal. Et c’est El Hadji Malick Sy qui lui aurait conseillé de s’installer à Kaolack, à côté du colonisateur, comme cela il saura que rien de ce qui était reproché à El Hadji Abdoulaye Niasse n’était exact.

C’est entre autres ce qui explique le séjour de trois (3) mois effectué par El Hadji Abdoulaye Niasse à Tivaouane et son installation à Kaolack dans ce qui est devenu aujourd’hui, le quartier de Léona car El Hadji Abdoulaye Niasse avait acheté à l’époque le terrain qu’il occupait d’où le nom de « Léona Niassène ».

C’est cela la version de la descendance de El Hadji Abdoulaye Niasse sur son voyage à Fez dont nous disposons. C’est pourquoi, rapporter le voyage d’El Hadji Abdoulaye Niasse à Fez tel quel vous l’avez fait dans votre ouvrage, sans prendre la peine de recueillir la version de la famille, est une légèreté impardonnable pour un professeur agrégé d’histoire, qui écrit un document aussi important pour la postérité. A la limite, ceci pourrait être qualifié de falsification de l’histoire.
 

Professeur Iba Der Thiam

Au retour de son voyage du Maroc, où il s’était rendu pour visiter le Tombeau de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif (RTA), fondateur de la Confrérie, El Hadji Malick SY a accueilli à Tivaouane El Hadji Abdoulaye NIASSE avec emphase et chaleur dans sa famille pendant 3 mois durant lesquels, il présidait des prières et dispensait un enseignement de haut niveau auprès des talibés. Il présidait même, disent certaines sources, des mariages et des décès. A cette époque, il avait plus de 60 ans. Il avait, donc, dépassé l’âge où l’on va à l’école.

Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse

Professeur, de grâce, quand on parle de tel est de l’école de tel, je ne pense pas que cela ait la signification trop légère que vous voulez en faire ici.


Professeur Iba Der Thiam

Maodo était tellement satisfait de son hôte, qu’il lui dédia un poème, selon certaines sources, pour rendre hommage à sa sainteté et à son érudition. Et, sans l’avoir consulté, il entreprit de demander à l’Administration coloniale de lever les accusations injustes articulées contre lui, pour qu’il restât au Sénégal et ne retournât pas en Gambie ; au Sénégal, où la communauté musulmane avait besoin de sa sainteté, de son érudition et de ses qualités d’éducateur et de formateur. Sa démarche, grâce à Dieu, fut couronnée de succès.
 

Le jour de son départ pour Kaolack, il l’accompagna dans le train jusqu'à Gossas et chargea son Moukhaddam Abdou Hamid KANE de Kaolack, de l’accueillir et de lui faciliter son installation dans cette ville. Ce qu’il fit.

C’est ainsi que prit naissance le quartier de Léona, où se trouve la demeure et la mosquée, ainsi que le tombeau d’El Hadji Abdoulaye NIASSE.

Dieu, pour magnifier la belle entente qui existait entre Tivaouane et Niassène, entre El Hadji Malick SY et El Hadji Abdoulaye NIASSE, les rappela à Lui, le 14 Juin 1922 et le 27 Juin 1922, soit le même mois, à moins de 15 jours d’intervalle.

Qu’El Hadji Abdoulaye NIASSE ait combattu le système colonial est largement connu et le livre l’a dit. Il refusait d’envoyer ses enfants à l’école française. Sa maison a été saccagée, sa mosquée brûlée, les talibés de son école dispersés. Il ne plia pas et préféra émigrer en Gambie, pour y poursuivre son action d’éducation et de formation.

Pour ce qui concerne Porokhane, le livre reconnait qu’il a été une étape et non une installation définitive avant l’installation à Taïba Niassène au Saloum, à la page 224, 3e paragraphe.
 

Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse

Taïba Niassène n’est pas le premier village fondé la famille Niasse au Saloum mais plutôt le village de Niassène, fondé par le père de El Hadji Abdoulaye Niasse, Seydi Mouhamad Niasse. A ma connaissance, Seydi Mouhamed Niasse ne s’est jamais installé à Porokhane encore moins El Abdoulaye Niasse. Quand Maba Diakhou Bâ a fait appel aux familles religieuses pour l’accompagner dans sa guerre sainte, la famille Mbacké s’est installée à Porokhane, la famille Niasse à Niassène et les autres familles dans les villages situés de part et d’autre de Nioro du Rip, la capitale. Le seul passage que la famille a fait, est le séjour au village de Mbiteyènne chez un de leurs parents du nom de Mbaye Galo Bitèye. Donc, en quoi Porokhane fût-elle une étape dans l’histoire de El Hadji Abdoulaye Niasse.

Professeur Iba Der Thiam

Les erreurs que nous reconnaissons et pour lesquelles, nous nous excusons, proviennent du fait que nous ne sommes pas infaillibles et ne possédons pas toutes les connaissances possibles et imaginables. Dieu Seul sait tout. Nous ne sommes que des humains et l’être humain, par nature, est accessible à l’erreur.

C’est pourquoi, nous n’avons cessé, depuis 2014, de lancer un appel à tous les experts et à tous les sachants, pour qu’ils viennent nous prodiguer leurs avis et conseils. Cet appel a été largement entendu, mais on peut mieux faire.
 

Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse

En la matière, vous n’avez pas besoin de nous faire état de votre faillibilité. Ce que nous déplorons, c’est la légèreté dont vous avez fait montre dans un travail aussi sérieux que la réécriture de l’Histoire générale du Sénégal. Et cela, ce sont les erreurs et contrevérités contenues dans votre ouvrage qui nous les font dire.

Exemple, dire dans un tel ouvrage que le fils ainé d’El Hadji Abdoulaye Niasse (RTA) s’appelle Mouhamadou Mamour Niasse dit à qui que ce soit. C’est à vous de présenter des excuses à la nation toute entière car, le pays a mis à votre disposition des ressources provenant des contribuables sénégalais, et que vous avez utilisé pour produire des ouvrages qui peuvent créer des problèmes de sécurité publique. Khalifa (page 225) signifie vous n’avez aucun respect envers ces deux grandes figures de la Tijania.

Professeur Iba Der Thiam

J’appartiens, moi-même, à la communauté Niassène, aussi, à travers mes grands pères Meissa SY et Sassy SY de Khelcom (Kaolack) et mon oncle El Hadji SY, Ex-Imam de la Mosquée de Marseille, qui a été l’homonyme de Cheikh Khalifa NIASSE, qui l’avait accueilli dans sa maison avec ses enfants dès l’âge de 7 ans et lui avait appris le Saint Coran en totalité et les autres sciences islamiques. Il disait de son vivant, que mis à part Dieu, il devait tout ce qu’il a eu à Cheikh Khalifa NIASSE.

Je ne ferai, donc, rien qui porte atteinte à la famille Niassène.

Cette page d’errata sera tirée et intégrée dans tous les exemplaires du livre et envoyé à tous ceux qui l’avaient déjà acquis à la date d’aujourd’hui.

Lors de la prochaine réédition, toutes ces observations seront introduites dans le texte de base de la nouvelle édition.

Enfin, si le Projet Histoire Générale du Sénégal des origines à nos jours (HGS) suscite des polémiques, c’est parce qu’il intéresse des Sénégalais qui le soutiennent dans leur écrasante majorité. Il invite tous ceux et toutes celles qui sont intéressés et qui ont lu les livres de HGS de nous faire part de leurs observations, qui seront prises en compte, autant que possible, dans le cadre des débats à venir.

Les réactions enregistrées nous réconfortent dans notre détermination à poursuivre notre travail.

Je pardonne à tous les manifestations d’humeur et les jugements de valeur tendancieux ou revanchards, qui ne visent qu’à blesser, à punir, ou à régler des comptes qui n’ont pas leur place ici et non à faire avancer le débat.

Le Coordonnateur Général
agissant au nom du Comité de Pilotage
et des 63 autres rédacteurs du Volume 1/A du Tome III

Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse

Si ce qui s’est passé ne porte pas atteinte à la famille d’El Hadji Abdoulaye Niasse selon vous, c’est une preuve supplémentaire pour nous de comprendre à quel point vous n’avez aucune considération pour cette famille religieuse.

Intégrer une page d’errata ne peut pas réparer le préjudice que vous avez causé à la mémoire d’El Hadji Abdoulaye Niasse, à toute sa descendance ainsi qu’à ses disciples qui se compte par millions dans le monde entier.

Nous exigeons :
- l’arrêt de la vente et de la distribution de cet ouvrage ainsi que le retrait de l’ensemble des exemplaires déjà distribués (vendus ou offerts) ;

- la présentation d’excuses publiques à la famille d’El Hadji Abdoulaye Niasse et au peuple sénégalais, pour avoir tronqué l’histoire d’un de ses dignes fils.

Professeur, vous n’avez pas à pardonner.




Cheikh Tidiane Gaye
Président de la commission des cadres et experts
de la Jamhiyatu Ansaarud-Dîn du Sénégal (JADS)