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Le peuple silencieux, seul allié véritable de l’homme d’État

Rédigé par leral.net le Jeudi 9 Avril 2015 à 14:16 | | 0 commentaire(s)|

Le peuple silencieux, seul allié véritable de l’homme d’État
L’histoire nous enseigne l’attitude d’un souverain face à deux opinions tranchées de son peuple lors l’inauguration d’un sanctuaire. Certains soutenaient qu’il fallait entrer dans le lieu saint avec le pied droit en premier. D’autres soutenaient qu’il fallait y entrer avec le pied gauche. Pour couper court au débat passionné, le souverain attacha ses deux pieds et entra dans le sanctuaire en sautillant. Le peuple venait de comprendre qu’il n y a pas comme l’écrivait Cheikh Amidou Kane « une tête lucide entre deux termes d’un choix. Il y a une nature étrange en détresse de n’être pas deux ». Le Sénégal serait-il devant ce dilemme de l’auteur de l’aventure ambiguë avec le débat sur la réduction de la durée du mandat présidentiel ?

Depuis quelques temps le débat revient sans cesse sur l’opportunité ou non de la tenue du référendum sur la nouvelle constitution devant, entre autres, consacrer la réduction de la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans avec effet rétroactif.

Une certaine opinion juge que la tenue de ce référendum entraînant la tenue d’élection présidentielle en 2017 et non en 2019 est inopportune pour des raisons financières ou pour des considérations liées à la finalisation de certaines réalisations phares du Chef de l’État. Des responsables politiques y compris au sein de l’APR pensent urbi et orbi la même chose invitant le chef de l’État au reniement d’une parole donnée durant la campagne électorale. Certains même comparent la parole du candidat à celle de la prestation de serment lors de laquelle le Président Macky s’était engagé à respecter la constitution et derechef le mandat de sept ans. Parole de candidat contre parole de chef d’État !

Nous respectons les avis des personnes qui invitent au respect du septennat. Nous sommes loin de penser que leur opinion est sans fondement.

Toutefois, notre humble avis est que la tenue du référendum est une nécessité pour, à la fois avoir une nouvelle constitution et permettre au Chef de l’État de mettre le peuple devant sa responsabilité de décider seul de la durée du mandat comme le veut la constitution. L’article 27 de la constitution actuelle dispose bien : « La durée du mandat du Président de la République est de sept ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire. ».

Aujourd’hui, vouloir pousser le Chef de l’État à ne pas aller jusqu’au bout de sa logique, c’est simplement vouloir faire dégringoler tout le capital sympathie de cet homme d’État qui n’a pas à rougir d’un bilan. Brandir le spectre d’une perte du pouvoir nous parait absurde même s’il y a des risques évidents d’une candidature d’un socialiste sapant le cadre unitaire de Benno. Force est de noter qu’avant de saper l’unité de Benno Bokk Yaakaar, le potentiel candidat socialiste fera imploser d’abord sans doute le PS du fait de la difficulté d’un choix unanime interne.

Dans une récente contribution, nous avons clairement dit que l’investiture par le PS du candidat Macky Sall pourrait sauver ce parti d’une implosion. Le Maire de Dakar que certains présentent comme un sérieux prétendant sur la base des 76 000 électeurs obtenus par la liste Taxawu Dakar sur 679 000 inscrits (soit 11%) a le droit d’avoir des prétentions.

En a-t-il la base nationale ? Est-il dans le pouvoir ou dans l’opposition ? Va-t-il aller vers des projets d’alliance avec le PDS et le Rewmi ? Si oui, sur quelles bases éthiques ? Ces questions ne sont pas simples à résoudre par quiconque, demain, prendra l’initiative de quitter le cadre Benno Bokk Yaakaar qui, en dépit de la dispersion lors des élections locales de juin 2014, reste un cadre unitaire et programmatique basé sur l’offre durable appelée Plan Sénégal Émergent.

L’APR ne doit pas avoir peur de l’attitude ambivalente de certains alliés de Benno Bokk Yaakaar qui ne savent pas qu’au Sénégal, il faut pouvoir au moins dépasser les 700 000 électeurs à l’échelle nationale pour rêver d’un destin à la magistrature suprême.

Ce que semblent ignorer ceux qui rêvent du palais, c’est qu’il y a une majorité silencieuse qui vote de façon rationnelle au Sénégal en fonction d’une table de valeurs claire axée sur les capacités des différents prétendants à la magistrature suprême. Sous ce rapport le Président Macky Sall a de loin un leadership largement plus ample que ses soi-disant potentiels adversaires affichés ou cachés. Ça, le peuple silencieux le sait ! Il sait également que la réorientation des bases de notre croissance est en marche vers des secteurs de production employant le plus grand nombre.

Il serait malvenu de replonger dans des alchimies politiciennes pouvant saper le travail immense du Président Macky Sall à qui le peuple avait plus demandé en 2012 de remettre le pays à l’endroit. Le peuple sait que sa demande en 2012 n’était pas de transformer les montagnes en or massif mais de changer de trajectoire économique, sociale et politique.

Le Président Macky plus que ses prédécesseurs (qui ont aussi du mérite) a posé les jalons d’un changement social économique et politique orienté vers plus de souveraineté.

Au plan social, nous pouvons citer le programme de bourses de sécurité familiale couvrant 200 000 familles à l’horizon 2017, la baisse des prix des denrées de première nécessité avec une homologation des prix du riz du sucre et de l’huile, la baisse de l’impôt sur les salaires ainsi que celui des prix des loyers, l’application pour les personnes atteintes de handicap de la loi d’orientation sociale, la gratuité de l’hémodialyse, de la césarienne et des soins et consultations pour les petits enfants sans compter la prise en main de la couverture médicale universelle. Il y a eu d’autres mesures sociales sur lesquelles nous n’allons pas trop insister.

Au plan économique, le Plan Sénégal Émergent est en marche pour corriger la trajectoire du pays à travers des projets structurants majeurs. Déjà les effets se font sentir sur le taux de croissance qui de 2,1% en 2011 est aujourd’hui proche de 5%. L’agriculture, grâce à une vraie politique de prise en main, va progressivement vers l’objectif majeur d’autosuffisance en riz. Concrètement le Président Macky va réduire sous peu nos importations à hauteur de 250 milliards et booster les exportations à hauteur de 150 milliards.

En clair, cela se traduira par une injection de 400 milliards en interne pour produire et faire travailler des dizaines de milliers de sénégalais. C’est cela la vision stratégique d’homme d’État qui, à travers des investissements massifs, va créer plus d’efficience des activités de production et de commercialisation sur toute l’étendue du territoire. C’est cela la révolution économique visible et en marche : aller au-delà des 0,28% de superficie que représente la région de Dakar pour faire travailler tout le pays.

Au plan politique, le Sénégal est devenu plus transparent avec la mise en place de l’OFNAC ainsi que de la loi sur la déclaration de patrimoine. La lutte contre l’enrichissement illicite est devenue une réalité avec, au-delà de l’aspect répressif, un effet dissuasif important pour les gouvernants actuels.

Dans ses relations avec les acteurs sociaux, le Chef de l’État privilégie le dialogue avant les prises de décisions stratégiques.

Au niveau mondial, le leadership du Président Macky reconnu par ses pairs africains et tous les grands de ce monde n’est plus à démontrer. Le Sénégal, en toute humilité est considéré comme un modèle sans que le Président Macky ne s’érige en donneur de leçons.

Le Sénégal bouge et le peuple le sait.

Le peuple a compris qu’en décidant de construire deux universités et un Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel ISEP, le Président Macky Sall a pris l’option stratégique de changer l’orientation de notre système éducatif vers plus de professionnalisme loin du surplus de formation littéraire actuelle sans perspectives pour l’emploi.

Le peuple a compris qu’en injectant actuellement et jusqu’ à l’horizon 2017 des capacités moins couteuses de production d’électricité supérieures à ce qui a été fait depuis les indépendances, le Président Macky a pris en charge la résolution du grand boulet à l’industrialisation de notre économie.

Le peuple a compris pourquoi le Chef de l’État est en train de mettre l’accent sur le monde rural avec une correction hardie du gap d’infrastructures nécessaires à garantir l’efficience de l’activité productive. Il y a par exemple le programme routier et les 4000 km de pistes de production sans compter les 300 forages et autres infrastructures sanitaires et électriques.

Le peuple a compris que le Sénégal n’est pas condamné à consommer du riz importé parce que le Président Macky a pris le taureau de l’autosuffisance alimentaire par les cornes avec les 1 600 000 tonnes de riz paddy prévus en fin 2017. Cette année 2015 déjà seuls 500 000 tonnes de riz seront importés soit la moitié des besoins couverte par le développement de la production qui va au-delà de la vallée.

Le peuple a compris en définitive que les actes posés par cet homme d’État sont en rupture totale avec ce qui s’est fait jusqu’ici.

Ceux qui feignent de ne pas savoir que le peuple a compris ce sont ceux-là qui rêvent du palais en toute légitimité en se rasant tous les matins. C’est leur droit légitime.

En 2017, le Président Macky avec son bilan fera sans doute face à au moins un candidat normal du PDS, un candidat éternel de Rewmi, un, deux ou trois candidats téméraires de la société civile, et peut être un ou deux candidats surmédiatisés issus des flancs de l’actuel Benno Bokk Yaakaar même sans faire l’unanimité dans leur propre parti.

Que vont proposer ces candidats face à la pertinence du PSE ? Quelles leçons de vertu vont raconter ces candidats ? De quel leadership supérieur vont se prévaloir ces candidats face au candidat Président sortant ? Comment vont-ils battre campagne pour le oui aux côtés du Président Macky ?
En vérité ces candidats ne comptent pas avoir plus de suffrages que le Président Macky. Ils rêvent d’un deuxième tour pour sceller l’unité des contraires autour d’engagements allant même jusqu’à saper la trajectoire actuelle du PSE et des actes de bonnes gouvernance. Mais le problème de ces candidats rêvant de deuxième tour est qu’ils ont eu à être au pouvoir à travers leurs partis respectifs et les Sénégalais ne sont pas nostalgiques de leur passage.

L’APR doit comprendre que la majorité silencieuse est avec la ligne du Président Macky. Mais cette majorité-là est exigeante et n’aime pas les manipulations et autres combinaisons politiciennes. Le spectre d’un deuxième tour ne doit pas pousser au reniement de la parole donnée. Au-delà de la grandeur que confère le respect de la parole d’honneur, le référendum de 2016 sera aussi le gage politique d’un plébiscite immense en 2017. Il y a de fortes chances en 2017 que le peuple majoritaire et silencieux nous épargne d’un deuxième tour parce qu’aucun des candidats n’a de leçons de vertu, de leadership ou d’expérience à donner à l’homme d’État Macky. L’essentiel n’est pas dans les calculs politiciens in vitro et les effets de manche ou les buzz médiatiques. Il est dans le respect de la ligne de l’homme d’État.

En allant au référendum, il n’y aura ni reniement de la prestation de serment du gardien de la constitution, ni renoncement à la parole du candidat. Le référendum sera, comme les pieds joints du souverain sautillant pour entrer dans le sanctuaire, une belle leçon de sagesse pour tous les Sénégalais et par-delà pour toute la planète terre.

L’APR doit rester serein et aller au référendum en 2016 dans l’unité. Toute autre attitude sera incomprise par notre allié naturel : le peuple silencieux par qui passent les victoires électorales.

Par Mamadou NDIONE
Economiste Ecrivain
Cadre APR Diass