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Le président Macky Sall de retour au bercail


Rédigé par leral.net le Lundi 20 Juillet 2015 à 13:24 | | 0 commentaire(s)|

Ce dernier dimanche du mois de Ramadan, et pour tromper ma patience, je déambule entre les étals des vendeurs qui proposent à tue-tête leur camelote.
Le marché grouille de monde: acheteurs et commerçants marchandent serré sous le regard des badauds. Les plus sollicités sont les fripiers qui vous proposent toutes sortes d’habits à des prix imbattables. Les jeans qui moulent leur corps frêles sont particulièrement prisés par les jeunes filles.
Les rues sont gagnées par une frénésie bon enfant. Les charretiers et les conducteurs Jakarta se livrent à une rude concurrence sur le tarif des transports ; après avoir éliminé les taxis de la plupart des axes routiers conduisant au centre ville.
Cette atmosphère chatouillante ajoute au charme de la cité assez coquette et bien propre, suffisamment servie par l’éclairage public, mais envahie par endroits par les eucalyptus.
Le hic est que des locaux, pour abriter les services sont en nombre insuffisant. Ceux, construits à cet effet n’ont pas tenu longtemps à l’exemple de la salle d’audience du tribunal régional ou du commissariat de police.
Seuls, perturbent le décor, les responsables de l’APR, engouffrés dans leur 4×4 en long convoi et protégés du regard des curieux par des vitres teintées.
A chaque classe politique, sa ligne de masse. Ils parcourent la ville pour présenter leurs condoléances aux familles des disparus ces dernières semaines au nom, disent-ils du président de la république. En ce mois de pénitence et de pardon, ils s’évertuent à distribuer dans quelques mosquées du sucre, des dattes et même quelques sacs de riz, le tout relayé par un grand renfort de propagande politique. C’est aussi l’occasion de communier avec les populations dans les conférences religieuses qui prennent l’allure d’un plébiscite du leader local.
Pour autant, les aspirations à la fois communes et opposées échouent sur les moyens et les méthodes de la mobilisation, sans l’aura du président. Car ils restent à la fois frères et ennemis, tout en sachant que seul le leadeur national est la seule pérennité. A coup sûr, le conseil de ministres que le chef de l’Etat doit tenir dans la capitale ne manque pas de motivations politiques.
Les Fatickois qui ont porté avec le peuple souverain, par le suffrage universel, Macky Sall, à la magistrature suprême lui restent attachés par une symbiose qui tient à la fois de la confiance et de l’espoir qu’il suscite. Un président normal, qui a les pieds sur terre et reste fidèle aux intérêts de son peuple. Homme d’Etat accompli, il refuse de nier ses engagements. Rupture et non fracture, évolution et non révolution.
Ce que n’a pas manqué de relever d’hebdomadaire Jeune Afrique du 12 au 18 novembre 2014 « ce qui en partie fait son succès en 2012, son tempérament à l’exact opposé de celui de son ex-mentor Abdoulaye. Cette normalité faite de sobriété, de calme, de décontraction et d’une certaine réserve dés lors que l’on aborde tout ce qui à trait aux intérêts du Sénégal et aux relations diplomatiques ».
Lui qui se définit libéral mais à forte connotation sociale, a vite fait d’apporter une protection sociale aux populations vulnérables, son combat est orienté contre les inégalités sociales, le chômage des jeunes, la situation dans les banlieues et en milieu rural.
En Casamance la politique de développement intégré à travers des projets agronomiques, agricoles et d’infrastructures en faveur des jeunes et des femmes, libère les énergies qui feront bientôt du Sud l’un des greniers du Sénégal.
Cette région naturelle s’installe de plus en plus dans une dynamique de paix définitive que des actes résiduels ne peuvent compromettre.
Enfin, le lancement des productions d’énergie indépendante pour près de 500 mégawatts avec un mix charbon, hydro électronique, solaire et fuel, pour abréger la souffrance des populations soumises à des coupures d’électricité récurrentes.
En somme, notre indépendance reste limitée. Elle suppose les moyens de son projet de société. S’il faut toujours compter sur l’aide extérieure, notre souveraineté ne sera pas totale. C’est le sens qu’il faut donner aux conseils des ministres décentralisés dont l’avant dernière étape, est la région de Fatick.
II/Agriculture et élevage
La région de Fatick dépourvue d’industries, est essentiellement une zone agro-pastorale. Jadis, bassin arachidier aujourd’hui soumise au dérèglement de l’écosystème, elle développe une variété de cultures : mil, sorgho-manioc, niébé, riz et cultures maraichères.
A Foundiougne, la pluviométrie varie entre 700 mm et 900mm .L’agriculture y occupe une bonne partie de la population.
Le centre agricole de Samba Gueye financé par les Allemands, s’est spécialisé dans la culture du maïs. La vallée de Madina Djikoye produit une grande quantité de légumes (oignons, carottes, concombres…).
Cependant, Fatick, zone tampon, producteur d’arachide est menacé par la progression de la salinisation des terres qui limite drastiquement la production agricole. 1/3 du territoire est composé de tannes de terres salées.
Ce phénomène a créé un déficit alimentaire assez sévère. Les eaux sont saumâtres, donc inconsommables. Ici, la production maraichère est faible.
Dans l’immédiat, la lutte contre les Tannes ne peut trouver solution que par la construction de digues anti-sel ou le transfert de sol. L’Amérique Latine semble le réussir. le transfert de paysans dans les Terres Neuves du Sénégal Oriental jadis privilégié, demeure actuel.
A Gossas, l’hydrographie est nulle, point de cours d’eau. C’est la partie la plus sahélienne de la région, alors qu’il était une zone d’élevage, le fourrage s’y raréfie. Les sols sont attaqués par l’érosion éolienne qui appauvrit les sols.
La pluviométrie est en dessous de la moyenne entre 200mm et 500mm.
Dés lors, les paysans s’ouvrent aux méthodes de cultures modernes : utilisation d’engrais, de charrues et de semoirs attelés, c’est prouvé, l’emploi de l’hilaire n’est plus à même de nourrir son homme.
Ici, on élève exclusivement les zébus à bosse, mais leur rendement en viande et en lait par vache dépasse rarement 3 l. la généralisation de la sélection des races importées, si elle se poursuit et s’accentue, peut être un début de solution mais la cherté des aliments limite les ambitions des éleveurs. L’aviculture en augmentation expotentielle peut bien être un adjuvant.
En attendant les feux de brousse et le vol de bétail causent des dégâts énormes. Pour comprendre les difficultés de Gossas, il faut multiplier par deux les problèmes de Fatick.
Le programme Fatick 2005 s’est réalisé sans le volet gossassois.
Osons espérer cette fois que ce département amputé des communautés rurales de Taif et de Sadio au profit de Mbacké- Baol, bénéficiera de projets porteurs d’emploi et d’espoir.
Port de Foundiougne, un outil de développement
Les moyens de communication, routes et pistes, fondement de tout essor économique, sont assez développés dans la région.
A coup sûr, le tout nouveau port de Foundiougne, rendra les communications maritimes sur le fleuve très aisées, sans parler de la redynamisation économique dont profiteront Kaolack, Ziguinchor et même le Mali.
Pour ce faire, il faudra éliminer la présence des bancs de sable, par le drainage des estuaires pour faciliter la navigation des bateaux.
La pêche, une activité importante dans le département de Foundiougne, va connaitre un essor certain.
Le projet de pêche chalutière à Mishra, financé par la coopération japonaise, alimente en partie Kaolack et Fatick.
Pour autant, la pêche artisanale a sa part dans le marché local. Mais les prises se font de plus en plus rares comme partout au Sénégal. Les accords inégaux de pêche avec l’UE sont passés par là.
Enfin, le tourisme assez développé dans le littoral, porte à l’optimisme.
Plusieurs hôtels et campements touristiques constituent un secteur prometteur.
Conclusion :
Notre agriculture n’est pas suffisamment diversifiée. Elle est surtout pluviale. Les surfaces irriguées restent faibles, les bassins de rétention insuffisants et mal repartis.
L’élevage continue de souffrir de carences structurelles, tiraillé entre le traditionnel et le moderne. La pêche et le tourisme, confinés principalement à Foundiougne semblent sortir la tête de l’eau.
On le voit, les défis sont énormes, les enjeux multiples. Espérons que les réponses du conseil de ministres à tenir très prochainement à Fatick, seront à la hauteur des attentes de la population.
Mamadou Ndiaye Fatick
Email : m.ndiaye33@yahoo.fr